Les Vieux Frères sont des gars de Toulouse qui se sont dit : “Pourquoi ne ferions-nous pas des embouteillages indépendants de différents spiritueux ?”.
Je ne vous fais pas tout l’historique, que vous pourrez retrouver sur leur site. Mais en deux mots, c’est clairement la passion des spiritueux qui anime ces deux anciens militaires, par ailleurs cavistes dans la ville rose. Ils ont dans l’idée de continuer à parcourir le monde au travers de distilleries et de bouteilles. Et pourquoi donc ne pas commencer par la France et trois facettes de son terroir, avec un Cognac, un Armagnac et un Rhum, bien sûr.
Ils ont eu la gentillesse de m’envoyer un échantillon de chacun de leurs embouteillages pour que je puisse y fourrer le nez et y tremper les lèvres.
Sans plus attendre, passons à la dégustation !
Old Brothers – Cognac Exotic 4.3 (40.3%)

Old Brothers – Cognac Exotic 4.3 (cire jaune)
Au nez, à peine versé dans le verre, les fruits mènent le jeu avec un duo inhabituel : raisins et fruit de la passion – surtout fruit de la passion ! Ce dernier explique sans doute le nom de ce Cognac. Après juste quelques minutes, un boisé sec et fin se joint à la fête. Les petits derniers, assis aux places du fond, sont de timides arômes de vanille, de tabac, d’amande et une impression cacaotée.
L’ensemble est charmeur et original – oui je sais c’est nécessairement original pour moi étant donné que je ne connais à peu près rien au Cognac et si ça se trouve, il n’a rien d’exceptionnel, mais j’ai le sentiment qu’il sort vraiment du lot ! 😊
En bouche, on retrouve les fruits – toujours le raisin et le fruit de la passion, qui ne font toujours pas vraiment jeu égal. Le boisé est encore là lui aussi (mais plus discrètement) et confirme son côté sec, et ici même légèrement tannique.
La finale, moyennement longue, est dominée par le bois poudré et des notes végétales. Mais ce n’est que dans un premier temps, puisque rapidement les fruits reviennent pour un ultime salut.
Une claque de fruits de la passion, rien que pour ça, il m’a positivement marqué !
Old Brothers – Rhum Bielle 2006 (48.4%)

Old Brothers – Rhum Bielle 2006 (cire noire)
Au nez, le rhum est assez léger, presque timide. Ce sont avant tout les agrumes qui dominent (le citron devient orange avec du repos, cette dernière prenant de plus en plus de place). De franches notes végétales et anisées accentuent la fraicheur de ce rhum, puis de légers arômes de boisé vanillé apparaissent. J’ai par moment eu une légère présence caoutchoutée (pas désagréable), mais vraiment en périphérie. L’ensemble est vif et frais. Le repos lui fait du bien et lui donne plus de corps.
En bouche, on ne retrouve que partiellement les arômes du nez. On retrouve les agrumes, mais plus le citron, ainsi que des légères notes florales qui surprennent. Le boisé est plus présent, mais il n’est pas lourd aux accents de bourbon, il se donne plus des airs de bois noble. Une toute petite impression « sucrée » accompagne un alcool bien intégré.
La finale débute sur des notes toastées, voire légèrement brûlées. Les agrumes (citron et orange) jouent les prolongations sans ménager leurs efforts ; ils apportent même une certaine acidité. Cette finale est sèche – le devient de plus en plus – et le fût laisse une impression légèrement tannique. Malgré tout la fraicheur reste bien présente.
On reconnait Bielle tout en s’en écartant. Les agrumes acides et frais sont à la fête et prennent un peu trop le pas, selon moi. Un peu plus de gourmandise serait la bienvenue et occuperait la place laissée libre à côté de l’originalité et de la complexité.
Old Brothers – Bas Armagnac 1986 (48.6%)

Old Brothers – Bas Armagnac 1986 (cire rouge)
Au nez, ce sont des notes boisées qui ouvrent la danse et qui dominent. Un boisé à la fois sec et gourmand (sans être grossier), qui donne envie. Le second rôle est tenu par l’orange, sous forme de zest. Et enfin apparaissent des notes de fruits de la passion qui vont et viennent. Un profil pas trop compliqué et agréable, qui n’est pas sans faire penser à un rhum agricole bien boisé ; à l’aveugle, je me serais sans doute trompé.
En bouche, l’attaque est relativement douce et onctueuse. Cependant il devient rapidement frais et acide (le zest qui fait des siennes) sur des arômes fruités, encore cette orange. Le boisé ressort lorsque vous le gardez un moment sur la langue – il reste moins présent qu’au nez.
La finale, est assez longue et marquée par les tannins qui apportent une certaine amertume. L’impression de fraicheur demeure (et le fruit de la passion réapparait, allié au menthol). On a aussi une impression de noix vanillée qui équilibre l’ensemble.
Ce n’est vraiment pas mal du tout et l’alcool est parfaitement dosé. C’est pour moi le plus équilibré de leurs trois spiritueux.
Ma foi, bien sympathique que ce petit tour de France 🙂
Dur de les comparer (et sans doute pas très pertinent d’ailleurs), mais je pense avoir eu un faible pour ce Cognac de la passion !
Magnifique gamme qui donne envie
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