Vous prenez une bonne dose de Velier, vous y ajoutez une généreuse quantité d’Excellence Rhum, puis une touche de Daniele. Vous saupoudrez de Jamaïque, d’Haïti et vous incorporez une pointe de Barbade et de Réunion. Vous mélangez vigoureusement et laissez cuire le tout pendant deux bonnes heures, pour finalement obtenir un superbe début de soirée !

Vous l’aurez compris (ou pas), j’ai récemment eu le plaisir de participer à une masterclass donnée par Daniele Biondi de chez Velier, durant laquelle il a présenté et fait déguster pas moins de neuf rhums.

Une fois l’ordre de dégustation établi, nous nous sommes plongés dans ces différentes sélections. Outre les jus en eux-mêmes, ce furent les histoires de Daniele qui valurent leur pesant de cacahouètes.

Haïti tout d’abord, où nous sommes restés un long moment. La dégustation des deux plus vieux clairins jamais embouteillés et les anecdotes du maître de cérémonie s’entre-ponctuaient.

J’ai redécouvert le Vaval, où le bois a pris le pas sur le jus mais qui manifestait une belle gourmandise et qui m’a beaucoup plu. Le Casimir, lui, ne s’en laissant pas conter, témoignait encore de la forte identité du distillat, qui était encore très perceptible malgré les huit ans d’élevage.
Je vous en avais déjà parlé dans cet article, et ça confirme mon opinion positive à leur sujet.

Merci à Excellence Rhum d’avoir mis en dégustation les seules deux bouteilles de ces références qu’ils avaient reçues.

Habitation Velier pour continuer, avec le premier Renegade vieux (3 ans), 100 % pot still et proposé à 55 %.

Je n’avais pas été enthousiasmé par le 2 ans (ici même), j’ai trouvé qu’une année de plus lui faisait du bien et je pense qu’il va falloir encore attendre pour arriver à un équilibre et un produit réellement fini. Le jus est encore bien présent mais il commence à mieux se marier au bois.

Hampden maintenant et leur mark le plus faible en esters : OWH. Vraiment pas mon truc au Whisky Live, je l’avais trouvé trop puissant et manquant d’aromatique. Un peu mieux cette fois, avec un alcool qui m’a semblé mieux maitrisé sans qu’il s’agisse d’un coup de foudre pour autant.

Un petit crochet par la Barbade et le Last Ward 2007 (60 %). Ce 100 % pot still de chez Mount Gay offre un profil que l’on connait grâce à quelques releases (parfois appelées Mount Gilboa). C’est très concentré et intense, ce qui est pour moi le problème, cela manque de finesse et d’équilibre. On tombe plus sur un rhum analytique que plaisir à mon goût.

On se rapproche de la fin du lineup avec le Papalin 10 ans Réunion, un assemblage des quatre styles produits chez Savanna (Mélasse traditionnel, Agricole, Grand arôme et HERR, si ma mémoire est bonne). Pas mal du tout, chaque ascendance domptant et s’associant les unes aux autres. Le 50 % lui va bien.

On revient en Jamaïque, avec ce qui fut pour moi, le clou de la soirée : le Cambridge 2005 dans la gamme National Rums of Jamaica. Franchement, tout ce que j’aime chez Long Pond, même si là, c’est une « recette » de la distillerie fermée Cambridge (réalisée chez LP). Du fruit, de la gourmandise, du bois, de l’intensité, de la longueur, de la complexité… Superbe !

Daniele nous avait réservé deux surprises, avec, d’abord, un Single Cask 2006 de chez Clarendon âgé de 15 ans, proche des 60 % et jamais embouteillé. Pas mal du tout cette petite chose, même s’il était dur de faire mieux que le Cambridge, dans le « style ».

Et puis, pour se rafraichir le palais : un cocktail prêt à boire avec le All Possible Daiquiris Clairin. Après tout ce qu’on s’était enfilé dans le gosier, il a fait son office, entre fraicheur et acidité, un petit bonbon.

Je ne m’éternise pas sur la suite de la soirée, mais il y a eu une suite, incluant des bars à cocktails.

C’était bien ! Et ça m’a rappelé quelques soirées, comme celle-ci, avec le même maître de cérémonie, encore celle-là, dans le même lieu 🙂