La salon La Maison, revenait pour sa 7ème édition quelques jours avant le Rhum Fest, dans le centre de Paris. Cet événement, se tenant sur une journée et organisé par La Maison du Whisky est réservé aux professionnels et permet de découvrir des nouveautés sans attendre le Whisky Live et de le faire en plus petit comité. L’occasion parfaite de mettre le nez dans différents spiritueux et de retrouver des connaissances (exposants, influencers, journalistes, agences de presse…) dans la bonne humeur.

Cette année, le salon était plus grand et à la “programmation” revue. Vous me connaissez, j’ai dégusté ! Une cinquantaine de rhums et whiskies y sont passés. Voilà en détails ce que j’ai goûté.

Scaramanga – 45 %

Agricolme de Guadeloupe, embouteillage indépendant, blend de 3 distilleries, essentiellement Bielle.
Nez : expressif, canne végétale, huile, citron vert
Bouche : très douce, l’alcool est très discret. Moins frais et moins explosif que prévu. Texture sympa. Deuxième gorgée mieux
Finale : fraîcheur revient un peu mais c’est surtout la longueur qui se remarque, la bouche restant “enrobée”

Rest & Be Thankful – XO – 40 %

Blend Guyana et Jamaïque dans l’idée d’avoir une référence plus abordable (autant au palais que pour le portefeuille).
Nez : pomme, amande, colle, vanille, rond et facile avec une identité tout de même
Bouche : texture malgré le bas pourcentage, on garde la rondeur
Finale : un peu plus de bois en finale, un peu de torréfaction et toujours quelques esters
Vraiment pas mal dans le genre. Si on est à moins de 50 €, c’est intéressant.

Rum Nation Venezuela XO – 43 %

Vieillissement tropical pour les 25 ans de Rhum Nation, 6 ans en ex-fût de bourbon.
Nez : plus intéressant que prévu, on a notre duo caramel vanille mais aussi plus de bois, fruits secs, un peu de noisette
Bouche : un peu moins intéressant sur l’attaque mais il se développe alors qu’on le garde en bouche
Finale : finale très expressive et relativement longue. On y retrouve les notes du nez
Franchement pas désagréable dans son style.

Takamaka Kreol Cask – 40,3 %

Assemblage d’un rhum de 8 ans et d’un rhum blanc.
Nez : relativement frais et fruité. Un peu de poire, un boisé doux. Pas une grosse identité
Bouche : alcool très léger. Le boisé ressort et toujours cette impression légère et fraîche. Légère sucrosité
Finale : le bois ressort nettement sur la finale
Moyen.

Dunder Head – 42 %

Assemblage de rhums des Caraïbes. Création d’un abouteilleur indépendant britannique.
Nez : banane, léger butyrique, et sorte de fraîcheur bonbon anglais. Pas mon truc
Bouche : même impression en bouche et peut-être du sucre. Ne me plaît pas
Finale : sans doute la meilleure étape
Bon… On passe.

Papa Rouyo 5 ans – 45 %

Toujours blend the fûts de cognac et de fûts américains américains.
Nez : boisé marqué sur une veine pâtissière (noix et amande) et en même temps légèrement piquante (dans le bon sens, ça cela donne du peps)
Bouche : on a bien la texture du bois (tannins). Le boisé est encore plus franc, plus direct et moins gourmand
Finale : on regagne en gourmandise sur la finale

Papa Rouyo préselection

Ils présentaient trois flacons à goûter pour qu’on les aide à se décider sur une édition qui sera mise en bouteille pour le Whisky Live.
Le premier un deux ans ex-fût de sherry (canne blanche)
Le second, vieillissement traditionnel pour la maison de 3 années (surtout canne rouge)
Le 3ème 18 mois en ex-fût de Porto (le plus haut degré aussi – majorité de canne blanche)

Neisson Straight from the Barrel N°23 – 58.4 %

Rappelons que le numéro représente l’emplacement dans le chai.
6 ans fût de bourbon
Nez : pas le plus aimable, à la fois végétal et sombre
Bouche : mieux en bouche, la suavité aide, plus expressif
Finale : finale à nouveau végétale et pas gourmande

Neisson Straight from the Barrel N°253 – 59.4 %

6 ans fût neuf américain à chauffe spéciale
Nez : plus de rondeur indéniablement, fruits à coque, végétal toujours là mais beaucoup plus discret
Bouche : sucrosité marquée mais aromatiquement un peu brouillon
Finale : on retrouve ce qui était plaisant au nez mais manque de finesse
J’ai préféré celui-ci sans être conquis.

Vaval vieux – 54,75 %

Single cask, 7 ans en ex-fût caroni
Nez : mais comment peut-on encore avoir la canne après 7 ans ?! Va savoir pourquoi mais il y a un côté Côtés du Rhône rouge. Le Caroni est là aussi
Bouche : alcool bien, asséchant, presque tannique (mon vin rouge, encore lui). Canne et caroni
Finale : canne et caroni, longue, le rhum de Trinidad l’emporte finalement à tel point qu’on a l’impression d’avoir bu un Caroni
Vraiment intéressant et plaisant même si complètement en dehors de ce que l’on connaît.

Planteray Prestige Cellar Barbados 2022 – 60,1 %

High Esters Single Cask de chez Stade’s WIRD
Nez : ces high esters de Planteray brouillent totalement les cartes. Bien sûr que j’aurais dit une autre origine à l’aveugle. Cependant malgré son jeune âge, il a déjà beaucoup de choses à offrir : exotisme debordant, bois, léger chimique
Bouche : quelle gourmandise !
Finale : moins longue que prévu, aromatiquement exactement en parallèle avec le nez
Vraiment top.

Hampden 1753 – 46 %

HLCF 3 ans
Nez : très Hampden, entre fruits du verger, fruits exotiques et chimique
Bouche : douce, expressive
Finale : longue et Hampden
Un parfait pied dans cet univers.

Hampden Great House 2024 – 57 %

Nez : plus intense, plus bonbon anglais et beaucoup plus exotique
Bouche : allie gourmandise et typicité
Finale : longue ? Oui
J’avais loupé ce Great House 2024, il se défend bien.

Hampden préselection

Meme principe que Papa Rouyo avec trois Hampden SC qu’on pouvait déguster et pour lesquels on votait. Trois marks et trois âges différents, du plus sage, au plus funky.

Foursquare Fidelitas – 55 %

19 ans ex bourbon puis 1 an ex Marsala
Nez : très chaud, très gourmand, noix torréfiée et caramélisée, bois
Bouche : heureusement qu’il n’est pas à un degré plus bas, sinon il serait écœurant
Finale : le bois gagne en puissance, toujours très chaud et très facile, presque trop.
Facile, gourmand, mais pas équilibré

Planteray Mauritius 2013 – 46,5 %

Mélasse (j’imagine de chez Grays)
Nez : un nez assez passe partout, simple et boisé
Bouche : même chose en bouche
Finale : assez courte et nette
Mouais, moyen

Planteray Trinidad 2003 – 47,8 %

19 ans à Trinidad (ah quand même !)
Nez : TDL en plein dans la figure, cassis, fraîcheur végétale, léger empyreumatique. Léger piquant taille de crayon
Bouche : d’une intensité rare, sur cette trame identique au nez
Finale : hyper longue, peut-être un peu trop boisée, entre boisé très fortement carbonisé et taille de crayon
Pas mal, surtout à ce prix (je vous en parle rarement, mais si je ne dis pas de bêtise, il sera sous les 100 €) pour cet âge et ce degré.

Dictador Liberto 22 ans – 44 %

Nez : très torréfié, très café, léger champignon, sombre
Bouche : très homogène en bouche
Finale : ne quitte pas cette trame, un peu simple et dominée par le café mais avec une identité. Long

Dictador Sinfonia – 42 %

22 ans dont une partie en fût de sherry fino
Nez : le sherry a beaucoup marqué, sur les fruits secs mais la torréfaction est toujours là en ayant perdu du café, un peu de noix
Bouche : équilibrée, facile et moins monolithique que le Liberto
Finale : texture reste et restera ; on a là un vrai mix Dictador (café) et sherry

Dictador 2 Masters port cask (finish) – 48 %

Entre 41 et 50 ans sur le blend
Nez : plus complexe, note empyreumatique brûlée très présente
Bouche : pareil
Finale : c’est le côté cramé qui reste
Original mais pas forcément le plus agréable.

Dictador 2 Masters PX finish – 46,4 %

Nez : déstabilisant, noix cramée, fruits secs, épices
Bouche : bien sucré (trop), aromatiquement pas mal en revanche
Finale : on retrouve l’empyreumatique

Macbeth Benrinnes 12 ans – 53,5 %

Nez : pâtissier et frais à la fois, des fruits frais
Bouche : un peu plus de fougue et de céréales, sans oublier la suavité
Finale : manque de longueur

Macbeth Clynelish 14 ans – 55,1 %

Nez : céréales, épices, expressif, côté tranchant végétal
Bouche : alcool parfait
Finale : une vague pâtissière tout en gardant la vivacité, long, petit zeste d’agrume
J’ai bien aimé ces deux premiers de la série.

Macbeth Jura 17 ans – 48,5 %

Nez : légère tourbe, qui prend de plus en plus de place mais sans écraser les autres arômes
Bouche : texture bien, alcool très bien dosé
Finale : grosse chaleur boisée, [entre parenthèses tire tourner] je ne sais absolument pas ce que j’ai voulu dire, mon téléphone ayant décidé de coller ces quatre mots ensemble à mon insu…

Macbeth Highland Park 18 ans – 50,8 %

Nez : expressif, tourbe, fruits et frais. Fonctionne bien
Bouche : complète, ronde, prend bien la bouche
Finale : une tourbe particulièrement bien dosée

Macbeth Laphroaig 26 ans – 49,5 %

Nez : vanille et tourbe
Bouche : la tourbe est plus cendrée
Finale : cendré mais décidément pas si écrasante que bien qu’elle prenne de plus en plus de place, la vanille fait de la résistance

Ichiro’s Malt and Grain 2023 – 48 %

Nez : original, pâtissier, céréales, fraîcheur, légère tourbe ? Boisé fin
Bouche : rondeur, et même originalité ici avec beaucoup de choses qui se passent. Je le trouve peut-être un peu fort
Finale : moyennement longue
Très bon.

Chichibu On the Way – 54,5 %

Malté chez eux
Nez : vanille, cire, rondeur, céréales légèrement torréfiées. Doux avec quelques épices
Bouche : plus vif, plus fruité, assez différent du nez mais très bien aussi
Finale : pâtissière et longue
Il m’a plu aussi.

Noah’s Mill – 57,15 %

Entre 15 et 20 ans
Nez : noix de pécan, huile, épices, vanille, côte rye (sans doute pas mal de seigne dans le mash bill)
Bouche : belle synthèse de tout ça en bouche, avec une dominante huile, épices et pécan
Finale : long et de plus en plus gourmand
Un bon bourbon.

Kavalan 2009 – 50 %

SC bourbon brut de fût
Nez : concentré et chaud mais aussi trop chimique, puis boisé épicé
Bouche : mieux en bouche mais trop boisé
Finale : le boisé est sec et asséchant
Pas mon truc.

Kavalan 2009 – 57,1 %

SC sherry
Nez : très sherry, fruits, chocolat, noix
Bouche : grosse sucrosité
Finale : longue et sherry

Version Française – Le Malt – 40 %

Distillerie Hepp, pour la grande distribution.
Très léger, fruité et facile.

Version Française – La Roche aux Fées 2020 – 50 %

Je ne lui ai pas vraiment trouvé d’intérêt.

Version Française – Faronville 2020 – 50 %

Nez : fruits et céréales
Bouche : ronde et homogène avec le nez
Finale : moyennement longue

Version Française – Twelve 2018 – 50 %

C’est bon mais comme je trouve souvent chez Twelve, on sort de la catégorie whisky car l’élevage écrase la matière première. Cela peut fonctionner mais le malt me manque.

St Kilian Classic – 46 %

Distillerie allemande. Il faut savoir qu’il y a environ 200 distilleries de whisky en Allemagne.
Nez : très classique mais réussi, malt, fruits blancs et jaunes, vanille
Bouche : même veine
Finale : on part plus sur la rondeur pâtissière mais toujours avec un peu de céréales. Long
Pas mal ma fois.

St Kilian Fourteen – 49,8 %

Assemblage de 6 fûts d’alcools français
Nez : bcp de fraîcheur, plus de complexité, plus d’épices
Bouche : intense, alcool un peu fort. Léger soufre, moins bien que le nez. L’élevage prend évidemment plus de place que sur le Classic
Finale : douce, moyenne
Je lui ai préféré le “basique”.

St Kilian Peated – 46 %

Très tourbé, mais pas à mon goût cette tourbe.

Element Fusion Series R/1.0 – 43 %

Blended whisky (irlandais) d’un embouteilleur indépendant
Nez : fruité frais (pomme banane), rondeur vanillée
Bouche : pareil en bouche, toujours très fruité mais moins frais
Finale : vanille, courte, réminiscence de fruits

Element Lore Series Release 1.0 – 43 %

Single Malt irlandais
Nez : plus intense, plus frais, plus pomme, plus céréalier, plus sec
Bouche : un peu plus mordant et vif aromatiquement
Finale : plus persistante, sans être très longue pour autant

Holyrood Pitch – 49,4 %

Étrange duo : orge pour stout, levure pour vin rouge
Nez : hyper chaud et torréfié (chocolat)
Bouche : sucrée, chaleureuse
Finale : café et tannins
Très intéressant et plaisant.

Scallywag The Winter Edition – 53,9 %

Finish vin orange
Déstabilisant, je ne sais pas quoi écrire, bouche sèche et ronde à la fois.
Bonne impression générale.

Daftmill 2011 winter batch release – 46 %

Ferme distillerie, une centaine de fûts produits par an
Nez : assez complexe et frais, fruité, malt
Bouche : rond et sec, du volume, assez fin
Finale : moyennement longue, plus sombre, plus vanille boisée
Pas mal mais un peu timide.

Daftmill 15 – 56,3 %

Assemblage de 20 fûts (19 de bourbon et 1 de Perdo Ximenez)
Nez : pas trop de matière première, plus sur l’élevage mais pas très net. Il me manque quelque chose
Bouche : bien mieux, sherry plus sensible, plus alcool – ne pas le garder trop longtemps en bouche
Finale : alcool reste un peu (je n’ai pas été prudent) mais long et très plaisant

Edradour 21 ans – 54,3 %

Full bourbon
Nez : petit problème sur celui-là et le précédent brut de fût. Je trouve les arômes pas clairs, peut-être masqués par l’alcool. Mieux avec un peu de repos.
Bouche : un peu mieux en bouche mais hyper classique, trop
Finale : dans la veine de la bouche

Lochranza (Arran) 7 ans brut de fût – 58,8 %

Élevage bourbon et finish vin rouge
Nez : plus de personnalité, des épices, encore du malt, vif et profond
Bouche : je trouve de la sucrosité sur beaucoup de produits aujourd’hui, là encore , équilibré au niveau des arômes mais alcool un peu fort
Finale : on retrouve le nez et c’est cool, long très plaisant

Penderyn Copperopolis – 46 %

Du bien avec la texture tannique vraiment réussie, du moins bien avec le soufre…
Il faut que je goutte leur gamme classique chez Penderyn.

Kilchoman 13 ans – 50 %

Ex-fût de bourbon, octave et calvados
Nez : tourbe surtout mais le bourbon apporte sa rondeur. Calvados ? Pas senti.
Bouche : pareil, alcool bien
Finale : bon ben tourbé…

Kilchoman Loch Gorm 10 ans – 46 %

Nez : moins de tourbe, oranges, épices, l’oloroso prend de la place
Bouche : plus intéressant que le précédent avec une tourbe qui trouve à qui parler…
Finale : …mais qui gagne quand même à la fin

Et voilà ! Bon j’avoue qu’en fin de salon, mon palais était un peu cuit (oui, uniquement mon palais…). Il y avait pas mal de hauts degrés et je l’ai payé. En tout cas, j’ai eu en avant-première quelques-unes des nouveautés qui seront lancées plus tard dans l’année, et ça, ça fait plaisir. On se revoit au Whisky Live 😉

Salon La Maison 2023

Salon La Maison 2024