Et oui, nous y sommes : les salons de la rentrée.
Ces dernières années, celui qui marquait le coup d’envoi de cette période chargée n’était autre que France Quintessence, mais pour 2025, ce dernier aura lieu en octobre, c’est donc au Dugas Club Expert de passer en première ligne.
Comme d’habitude chez Dugas, pas mal de nouveautés, avec avant tout du rhum et du whisky et c’est sur ces stands que j’ai passé le plus de temps. Petite particularité cette année, un déjeuner organisé par Dugas pour présenter – en food pairing – certaines de leurs nouveautés. Ce sont celles-là par lesquelles j’entame cet article, avant de poursuivre avec les whiskies écossais (et deux irlandais) sur lesquels je me suis attardé.
Je ne m’étends pas sur les accords, vous allez les découvrir sur les photos. Je peux juste vous dire que certains d’entre eux étaient vraiment bien pensés, à commencer par le premier, l’arrangé apportant un peps et une acidité nécessaire à la réussite du plat, comme s’il en était un ingrédient à part entière.

Fabrique de l’Arrangé Tutti Frutti – 30 %
Nez : belle association entre fruits de la passion et le litchi qui vient d’une infusion de thé blanc
Bouche : intensité, autant fruitée que puissante. Vivacité du fruit de la passion
Finale : moyennement longue, légère amertume du thé
Kilkerran small batch 12 – 58,4 %
Nez : tourbe chaude et torréfiée, devient un peu “cheminée”, pointe de malt
Bouche : explosion aromatique tourbée et sucrée. Alcool qui chauffe sans brûler
Finale : finale assez longue sur une jolie tourbe bien dosée
Très bien, sans doute mon coup de cœur de ce repas
Ardnamurchan Cask Strength – 57,7 %
Nez : tourbe, relative fraîcheur, discrète note de miel
Bouche : gras et attaque très suave et puissante à la fois. Notes torréfiées
Finale : la tourbe devient plus brûlée, belle longueur et une pointe de sel
Sympa

Raasay Finition Bourgogne – 48 %
Nez : très fruité et frais, épices, petite acidité cuivrée
Bouche : cuivré, fruits du verger, à nouveau quelques épices
Finale : c’est ici que j’ai davantage le vin rouge, entre autres par la texture
Pas convaincu
Ti CED Cerise Amande Piment d’Espelette – 32 %
Fruité de la cerise, amande torréfiée qui se donne des airs de cacao, le rhum agricole pas absent du tout, surtout au nez, et puis quelques épices provenant de l’ex-fût d’Irouléguy rouge. Intéressant cet arrangé Sud Ouest.

Hautefeuille Le Bout de la ville – 46 %
Vieillissement dans 4 fûts (normalement seulement 2 : ex-bourbon et fût neuf) dont un fût de Rivesaltes et un fût de Sherry qui expliquent la couleur bien plus profonde qu’à l’accoutumée chez Hautefeuille
Nez : Il nous reste un peu du distillat sur les fruits (pomme, poire), mais c’est surtout l’élevage qui marque, un peu de vineux, de malt et de cacao
Bouche : plutôt homogène mais un peu moins expressive
Finale : moyenne
Favorite Tjè Kann ESB (récolte 2022) – 45 %
Nez : très frais, épicé, bois terreux, poivré
Bouche : homogène avec le nez, un peu de vanille
Finale : longue

Coloma Beautiful Mistake – 50,3 %
Il s’agit d’un 13 ans qui a bénéficié d’un finish d’1 mois en ex-fût de liqueur de café
Nez : marqué par le finish
Bouche : un peu plus rhum vanillé ici, sec et degré bien dosé
Finale : union rhum et café
Pas inintéressant
La Favorite Jardin Créole Ylang Ylang – 35 %
Oui, La Favorite se lance dans l’arrangé, avec deux créations dont cet Ylang Ylang (la seconde au café n’est pas encore finalisée). On retrouve tout à fait cette fleur, qui est associée au rhum agricole et à un sucre bien dosé. Il parait qu’il fait des merveilles en daïquiri.
Hop, on file sur le whisky, avec, pour la transition, un irlandais, avant de filer en Écosse et vers pas mal de tourbe. Les notes de dégustation sont parfois succinctes mais il a fallu aller à l’essentiel lors de dégustations parfois menées à un rythme très soutenu.

The Tyrconnell – 43 %
Un bon irlandais sans défaut et même des qualités, entre autres une belle attaque
Auchentoshan American oak – 40 %
On rappelle (enfin, moi, je l’ai appris) que cette distillerie produit en distillant trois fois.
Pas intéressant, moins d’identité que l’irlandais – lui aussi triple distillé
Auchentoshan 12 ans – 40 %
Mieux, plus complexe et profond, fruité sur le côté noyau/cerise à l’eau-de-vie. Tourbe, intensité.
Grosse série Bowmore ensuite, où j’ai pu comparer la gamme classique avec la collection finish sherry.

Bowmore 12 ans – 40 %
50 % bourbon et 50 % oloroso
Nez : tourbe fine, léger cuivre, céréales
Bouche : manque de concentration, dominante tourbe et céréales
Finale : on regagne un peu de cette concentration
Bowmore 12 ans finish oloroso – 40 %
Plus fin, moins de tourbe, plus de rondeur en bouche, qui confirme que la tourbe est plus discrète. Également davantage de fruits que sur le 12 classique
Bowmore 15 ans – 43 %
Trop sherry, on perd le whisky. Un peu mieux en bouche mais vraiment trop marqué par l’oloroso pour moi.
Bowmore 15 ans finish oloroso – 43 %
Moins oloroso que le précédent (étonnamment) et plus de bois qui prend des airs de bois neuf. En bouche : douceur et cette impression boisée persiste. Pas mal

Bowmore 18 – 43 %
Un certain boisé exotique, tourbe plus discrète. Pas top pour moi ce nez. Mieux en bouche, ample, plus de tourbe et de profondeur. Pas mal au final
Bowmore 18 finish PX – 43 %
Nez : plus chaud, plus équilibré, tourbe mesurée
Bouche : plus de douceur et encore une belle présence
Finale : long, chaud, pas trop tourbé
Bowmore 25 – 43 %
Nez : exotisme tourbé
Bouche : ronde, pleine, pas mal
Finale : tourbe étonnamment présente pour cet âge et par rapport au début de la dégustation
Bowmore 21 sherry cask PX – 46,8 %
Nez : belle rondeur aromatique, encore plus suave en bouche, chaud et tourbé
Facile et complexe à la fois. Bien

Laphroaig 10 ans – 40 %
Quelle tourbe ! Et toujours cette douceur en bouche. Petit manque de concentration due au faible % alcoolique
Laphroaig 10 ans Cask Strength – 58,3 %
Un peu fort mais on gagne naturellement en texture et en intensité
Laphroaig Quarter Cask – 48 %
Pas mal, plus de bois grâce au petit fût, ce qui l’équilibre
Fruits, tourbe, sucre et puissance bien dosée. Il m’a bien plu
Laphroaig The Cask Lore – 48 %
Plus de finesse et du sel sur ce Cask Lore

Lochlea Fallow Edition – 46 %
Oloroso sherry
Nez : très marqué par le sherry, épices, fruits secs, un peu de chocolat puis une petite fraîcheur herbacée
Bouche : texturé, tannique (en texture), intense
Finale : sombre, torréfiée, riche, très sympa
Le nez est un peu trop sherry mais au final ça marche
Lochlea Ploughing édition – 46 %
Aged in 100 % Peated whisky Islay cask
Nez : on a un côté fumé marqué mais aussi des fruits, comme la poire
Bouche : même constat
Finale : très jolie impression globale entre le distillat non tourbé toujours la et la tourbe du fût. Ça fonctionne
Lochlea Edition anniversaire des 6 ans – 50 %
6 fûts assemblés (3 bourbon et 3 oloroso)
Nez : fruité, doux, engageant
Et… Je n’ai rien marqué de plus, sans doute happé dans une conversation 🙂

Premier fût de la distillerie rempli en août 2014. La moitié de la production est tourbée et l’autre moitié non tourbée.
Ardnamurchan classique – 46,8 %
2/3 de fûts de bourbon et 1/3 de sherry
Nez : on a l’association du distillat non tourbé avec des fruits classiques, surtout la poire, et puis la tourbe
Bouche : pareil avec une belle sucrosité
Finale : finale longue menée par la tourbe et toujours avec la douceur
Ardnamurchan The Midgie – 48 %
Vieillissement classique mais avec du porto cette année (change en fonction des fûts qu’ils ont)
Nez : plus de fruits, moins de tourbe
Bouche : ça continue sur cette lignée très équilibrée où la tourbe n’est qu’un acteur discret
Ardnamurchan 10 ans – 50 %
Nez : pruneau, citron, noyau, pas de tourbe
Bouche : cerise à l’eau de vie, amande, un peu trop puissant
Finale : on reste sur cette trame, avec à nouveau du citron
Il sort de l’identité de la distillerie
Ardnamurchan Madeira Cask – 52 %
1/3 du vieillissement en fût de Madère
Nez : on retrouve la tourbe mesurée qui vient de cet assemblage de tourbé et non tourbé. Cacao, noix
Bouche : alcool bien, très légère douceur
Finale : longueur sur la tourbe et toujours une texture cacaotée
Ardnamurchan Sherry cask – 50 %
100 % sherry
Nez : épices, tourbe, fruits secs
Bouche : texture, cendres, sucrosité
Finale : la tourbe et le sucre restent, avec une pellicule sur la langue

Cadenhead’s Glenallachie – 46 %
100 % bourbon, ce qui est rare pour cette distillerie
Nez : simple et ce à quoi on pense quand on veut du single malt
Bouche : intense, très malt, sucrosité
Finale : logique
Cadenhead’s Macduff 13 years – 46 %
100 % bourbon
Nez : à nouveau une belle richesse maltée, légère minéralité
Bouche : bien confirmée en bouche, plus sec mais toujours aromatiquement bien droit sur la matière première
Finale : pointe de sel qui augmente en parallèle du malt
Cadenhead’s Ledaig 14 ans – 46 ans
Nez : tourbe très fumée et un peu marine (même si j’ai encore du mal à identifiée la tourbe marine)
Bouche : ensemble qui fonctionne, entre tourbe, sel, douceur, finesse
Finale : longue et fumée
Cadenhead’s Kilkerran 13 ans – 46 %
Bourbon et Porto ruby
Nez : une tourbe qui joue son rôle mais qui laisse les autres acteurs s’exprimer, gourmandise fruitée
Bouche : texture, bois, tourbe fine, céréales
Finale : longue et tourbée

Cadenhead’s Enigma Irish whiskey 10 years – 44,3 %
Double distilled (en fait plus âgé mais le compte d’âge s’arrête quand ça sort du territoire)
Nez : tropical
Bouche : tropical
Finale : tropical
Il m’a mis sur le cul celui-là, très bien
Cadenhead’s Enigma Speyside 16 ans – 51,9 %
5 ans en pineau blanc
Épices, texture, vineux, fruits, long, malt
Cadenhead’s Enigma Highland 14 ans – 53,9 %
Tourbé mais une bouche pleine et gourmande
Cadenhead’s Enigma Islay 15 ans – 54,8 %
À fond dans la toube !
Franchement j’aime de plus en plus leurs embouteillages. Des choses très différentes et bien faites. Une re-découverte/confirmation.
Et voilà, c’est sur cette grosse série de single malts que cette première partie s’achève. À très vite pour la suite, avec plus de rhum 😉










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