C’est bon ? Vous vous êtes rafraichis ? Peut-être avez-vous mangé un ou deux burgers sur le Street, peut-être avez-vous vidé trois fontaines à eau ou peut-être vous êtes vous recroquevillés dans un fauteuil du VIP, quoi qu’il en soit, après cette petite pause suivant la grosse trentaine de spiritueux dégustés dans la première partie, il est temps de se replonger dans le Whisky Live Paris 2023.
Dans ce premier article, nous nous étions penchés sur les rhums sélectionnés par La Maison du Whisky pour le catalogue New Vibrations, ainsi que sur des whiskys anglais (sans oublier un irlandais), américains et japonais. Dans les lignes qui suivent, je vais m’attarder sur les rhums des embouteilleurs indépendants (hors Velier, ça sera pour plus tard), les whiskies écossais officiels et quelques armagnacs.
RHUM
Silver Seal

Silver Seal Uitvlugt (PM) 2003 (20 ans) – 61.1%
Nez : amande, bois, épices, classique
Bouche : mieux en bouche, même si un peu fort, mêmes arômes
Finale : assez courte
Silver Seal Uitvlugt 1990 (32 ans) – 49.2%
Nez : plus concentré et boisé, plus charmeur
Bouche : très boisé, café, bien sombre
Finale : Long, café, léger savon
Un peu simple
Silver Seal Enmore 1988 (34 ans) – 47.9%
Nez : riche et attirant, torréfié, noix, mélasse
Bouche : même profil, très sombre, très boisé mais sans les défauts qui peuvent aller avec
Finale : et encore plus sombre, sur le fil mais ça passe
Il m’a plu ce vieux machin.
Hidden Spirits – The Wild Parrot

The Wild Parrot Réunion 2016 (6 ans) – 60.8%
Indiqué comme un grand arôme Savanna
Nez : hyper expressif, fruits mûrs/pourris
Bouche : je vais encore mettre sur le dos de la-connaissance-de-passage, mon absence de note ici
Finale : olive noire en finale (trop)
The Wild Parrot Guyana 1999 (23 ans) – 51.5%
Nez : Port Mourant continental, tendre, végétal, beurré
Bouche : très léger savon, puissant (mais c’est peut-être mon petit palais, qui avait vu passer beaucoup de choses à ce moment-là de la journée), assez fin
Finale : léger empyreumatique et toujours assez doux
Pas mon genre de PM sans être dans les extrêmes de la foirade
The Wild Parrot Fiji 2009 – 55,2%
Nez : pâte à modeler, amande et fumé marqué, boisé à tendance taille de crayon
Bouche : tourbée ! Mais après avoir demandé, il n’y a pas de fût de whisky
Finale : tourbée aussi… Je me demande d’où ça vient.

The Wild Parrot Jamaica 2005 – 64,2%
Long Pond
Nez : intense, fruits, solvant, amande, fruits mûrs et juteux, orange, boisé
Bouche : intense, concentré, sirupeux, gourmand
Finale : longue, à la fois boisée et fruitée
Une très belle surprise que ce jamaïcain !
The Wild Parrot Jamaica 2013 – 67,9%
Mark DOK
Nez : ananas pourri, chimique, un peu de beurre
Bouche : alcool étonnamment bien dosé, ressert les papilles
Finale : Longue, empyreumatique, un peu d’olive et ananas à nouveau
Pas si extrême que ça. Bon, enfin, pour le commun des mortels, c’est quand même un peu violent.
The Nectar of the Daily Drams

The Nectar of the Daily Drams Savanna 5 ans – 61,25%
Rhum de mélasse distillé sur colonne et vieilli en ex-fût de bourbon
Nez : un Savanna sage
Bouche : banane, sucré, vif, simple
Finale : l’alcool reste, boisé discret, vanillé
Bof
The Nectar of the Daily Drams Guyana 6 ans – 64,79%
Nez : une olive verte confite dans le sucre ? Oui, c’est ça
Bouche : gourmandise, mélasse sans être trop sombre
Finale : sucre roux
The Nectar of the Daily Drams Barbade 10 ans – 64,9%
Foursquare ex-fût de bourbon
Nez : oui Barbade mais pas super concentré
Bouche : alcool plutôt mieux intégré que sur les précédents avec une certaine sucrosité en prime
Finale : le coco reste

The Nectar of the Daily Drams Jamaïque 3 ans – 65,81%
Multi distilleries
Nez : très ananas/banane, une bonne image de la Jamaïque mais semble très puissant
Bouche : étonnamment boisé en bouche, trop et en effet c’est très fort
Finale : c’est le (seul) moment où il y a un équilibre aromatique
The Nectar of the Daily Drams Dominican Republic 10 ans – 65,33%
Nez : un latino sec et boisé avec un fût de bourbon prédominant
Bouche : ça fonctionne avec un profil plus proche d’un Barbade que d’un République Dominicaine
Finale : assez courte, coco, vanille, bois
The Nectar of the Daily Drams Jamaïque 1 an Long Pond – 65%
Mark TECA
Nez : très dissolvant, astringent, banane verte
Bouche : complètement logique après le nez
Finale : longue dans cette veine
Pour les amateurs de Jamaïcains qui envoient les esters et qui aimeraient sortir de la trame Hampden.
Decadent Drinks – Rum Sponge

Rum Sponge Barbados Foursquare 15 ans – 57,1%
Nez : joli Foursquare
Bouche : un peu plus sur l’orange que d’habitude et il pourrait être plus concentré
Finale : coco grillé et bois
Rum Sponge Clarendon 18 ans – 60%
Pas mon style. Vous voulez savoir pourquoi ? Eh bien moi aussi, mais je ne l’ai pas écrit dans mes notes, du coup, je ne peux pas vous en dire plus.
Comment ça “c’est un scandale” ? Non mais il va falloir se calmer. Déjà que je fais tout ça pour vous, vous n’allez quand même pas me tenir rigueur de cette petite négligence !

Rum Sponge Caroni 1998 – 61,3%
Nez : vanille et hydrocarbures, léger pâtissier, manque de fruits
Bouche : un peu puissant, même trio
Finale : longue et sympa avec mix pâtissier et Caroni
Rum Sponge Clarendon 25 ans – 63%
22 ans tropical
Nez : intense, expressif, tropical, bcp de fruits, du bois
Bouche : alcool pas mal, légère astringence
Finale : longue et empyreumatique
Colors of Rum
Alors que j’ai entendu deux ou trois personnes parler positivement de certains de leurs rhums, je n’ai pas eu envie d’y aller. Cela s’explique par mon impression pour le moins en demi-teinte lors du salon La Maison où j’avais pu déguster quatre de leurs sélections.
WHISKY

Arran 10 ans – 59.7%
Bourbon barrel
Nez : jeune, fruits du verger, très légère fumée
Bouche : un peu trop puissant, sucrosité, manque d’arômes
Finale : courte
Craigellachie 1999 Double Cask – 55%
Nez : plusieurs choses, légère fumée, pâtissier et épicé. Donne l’impression d’être moelleux (pas sucré)
Bouche : tourbe cendrée sèche, épices, relative suavité
Finale : tourbe confirmée et même dominante, longue
Glenfarclas Single Cask 2013 – 61%
Nez : on gagne en fruits et en épices
Bouche : boisé et noix, grosse texture…
Finale : …c’est ce qu’on garde en bouche, ça change et c’est appréciable

Aberlour 21 – 47.4%
Bourbon barrel
Nez : boisé gourmand, on perd un peu le malt
Bouche : douceur, grillée, relativement léger
Finale : grillée, douce mais enrobante et longue
Benriach 1997 Rum Barrel – 54.1%
Nez : intensité accrue, un boisé chaleureux et tropical
Bouche : le rhum est là et nous met le whisky au second plan, sucrosité
Finale : un peu boisé brouillon

Arran 27 ans – 49.8%
Sherry cask
Nez : beaucoup plus fruité, y compris orange et épices
Bouche : belle intensité, texture poudrée, cacao et épices
Finale : on a perdu les fruits mais on a gagné en gourmandise pâtissière un peu sombre
Intéressante dégustation à étapes
Ben Nevis 2012 – 59,3%
Fût de vin américain
Nez : fruité, intense, vineux
Bouche : boisé vineux bien foutu même si très marqué
Finale : toujours ce vin a tendance fruits à coque, long
Un vieillissement fût de vin qui m’a beaucoup plu

Benromach 2002 Bourbon Barrel – 58,1%
Nez : tourbe légère et chaude
Bouche : attaque intense, suave, fruitée. La tourbe arrive dans un second temps
Finale : longue et tourbée, toujours chaude et un peu grasse
Benromach 2001 Virgin Oak – 56,2%
Nez : très boisé sur la taille de crayon, un peu de beurre et une tourbe plus discrète
Bouche : grosse texture, toujours beaucoup de bois qui couvre la tourbe
Finale : le fût neuf donne des notes tendres de fruits à coques. Peut-être une tourbe très fine ?
Le nez était moyen, le reste est mieux

Graigellachie 19 ans – 46%
Nez : malt, poire, léger grillé,
Bouche : gras, classique bien foutu, quelques épices
Finale : chaleureuse, longue
Craigellachie 23 ans – 46%
Nez : plus chaud et épicé
Bouche : manque de pêche, torréfié, chaud
Finale : chaleureuse mais pourrait être plus longue
J’ai préféré le 19 ans.

Braes of Glenlivet 30 ans – 48,8%
Nez : pain grillé, épices, le pâtissier beurré prend de l’ampleur
Bouche : alcool très bien, grillé
Finale : très agréable, chaud, grillé
Pas hyper compliqué là encore mais agréable et j’ajouterais, grillé.
Caperdonich 25 ans – 48%
Nez : chocolaté, malté, un tout petit peu de fruits, boisé, léger beurré. Vraiment équilibré
Bouche : moyenne et du coup, décevante
Finale : moyennement longue, épicée, boisée

Caperdonich 30 ans – 46,9%
Nez : il regagne en fruits, léger torréfié
Bouche : belle bouche, pleine
Finale : agréable
Caperdonich 25 ans tourbé – 45,66%
Nez : tourbe marquée, un peu de floral derrière
Bouche : fruits et tourbe un peu moins omniprésente que sur le nez
Finale : tourbe ? Oui
ARMAGNAC CALVADOS

Calvados Drouin 12 ans – 46,8%
Ex-Fût whisky du Domaine des Hautes Glaces
Nez : une pomme sucrée et un peu cuite, très léger soufre
Bouche : la pomme et le soufre sont confirmés, avec texture boisée un peu asséchante
Finale : plus boisée que pommée (oui, j’invente des mots)
Version Française Château de Lacaze 1973 – 46,6%
Nez : concentré, autant boisé qu’exotique, vanille, un peu de cacao
Bouche : alcool facile (pourrait presque être plus vif), une belle association à nouveau fruits et bois
Finale : pose des tannins, sympa

Decadent Drinks Bas Armagnac Château de Gaube 58 ans – 46,3%
Nez : intense sans être extrême, bois, fruits et note terreuse notable, qui apporte de l’originalité
Bouche : idem
Finale : relativement longue sur le bois
Domaine de Charron 2009 – 51,2%
Nez : boisé chaud et gourmand, les fruits sont secs et à coque, il est confortable
Bouche : boisé encore plus présent, torréfié
Finale : bien torréfiée, léger voile sur la langue
Un armagnac “facile”

Domaine de Charron 2001 – 50,3%
Nez : Ouhla ! Vanille, fruits à coque, pâtissier à fond, torréfié
Bouche : même topo, de la gourmandise liquide, un peu épicée cette fois
Finale : rien à redire
Intéressante seconde dégustation de ce 2001, qui continue de me plaire mais qui m’avait laissé une impression bien plus fruitée l’année dernière.
Domaine de Charron 1997 – 47,9%
Nez : plus confit, plus épais et concentré
Bouche : tout aussi concentré, sombre, tabac
Finale : laisse un voile légèrement amer très agréable
Pas mal du tout

Et hop, un petit peu de Cocktail Street au passage. Voici le cocktail qui m’a le plus marqué de tout le week-end. Élaboré par l’équipe du Golden Promise, ce Sex After Cigarette (à droite sur la photo) était original, équilibré et gourmand, un vrai coup de cœur !
C’est sur ces quelques cocktails que nous nous quittons mais ce ne sera que pour mieux revenir sur ce Whisky Live Paris 2023.
Oui, il me reste encore beaucoup de choses à vous dire. Non, je n’ai pas chômé. Oui, j’ai été très fatigué ensuite. Non, je n’ai pas encore vraiment récupéré. Oui, je suis même tombé malade. Non, je ne regrette rien.
Whisky Live Paris 2023 – Partie 1
Whisky Live Paris 2023 – Partie 3
Whisky Live Paris 2023 – Partie 4










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