Les gars sont lancés et on ne les arrête plus. Voici un article consacré à la dégustation d’une bonne part des embouteillages de Swell de Spirits sortis cet été. Une fois de plus, il y en a pour tous les goûts, avec un bel éventail de spiritueux français : Armagnac, Calvados, Cognac, Rhum et Whisky.
L’équipe Swell de Spirits nous fait faire un grand tour de France et ne se prive pas d’apporter quelques influences qu’ils affectionnent au travers de finitions : Jamaïque et Japon.
Swell de Spirits On Tour Series #4 – Eau de vie de raisin Baraillon 2002 (finish Long Pond et Calvados Garnier) – 49.9 %

Gourmandise torréfiée et fruitée. Ce premier contact donne envie. Il se passe à la fois pas mal de choses, tout en ne s’écartant pas de cette trame aguicheuse et profonde. Après un moment, les fruits baissent d’intensité et une étonnante note entre noix et empyreume émerge.
L’attaque confirme la part prise par ce dernier arrivé, puis la bouche revient vers la gourmandise sombre qui m’avait bien plu. Une amertume asséchante apparait aussi, puis demeure sur la finale, un peu trop présente – peut-être le brou de noix, accompagné de vanille.
Un profil qui attire et surprend sur son évolution mais qui pourrait mieux conclure l’expérience.
Swell de Spirits Wild Nature Series #4 – Calvados Drouin 17 ans (finish whisky Mars) – 50.6 %

Exploration des facettes de la pomme, avec l’acidité du fruit frais et la douceur d’une compote. Puis un visage plus pâtissier se manifeste : tarte fine poire amandes aux pépites de chocolat et zestes d’orange. Pas grande évolution dans le verre et ce n’est pas grave.
La pomme se transforme et se décuple en de multiples fruits, autant du verger, que des bois, qu’exotiques. Par ailleurs, la facette pâtissière monte d’un cran, portée par le beurre.
Plus sec sur la finale (probablement l’influence du whisky), il se révèle assez long. Légère amertume là aussi, qui me fait m’interroger sur mon palais au moment de cette dégustation.
Il m’a bien plus de calvados bien que je ne sache dire si la finition en fût de whisky japonais change vraiment grand-chose.
Swell de Spirits Flashback #9 – Calvados Distillerie secrète fermée lot 91 (vieilli chez Prunier en chai humide) – 47.4 %

Le fruit est moins évident ici, cependant tout de même présent. L’élevage a effectué son travail et a apporté dans son sillage cire et encens. Le boisé se manifeste aussi sous des allures torréfiées. Le repos replace les fruits au centre, la pomme certes, mais aussi la fraise.
On retrouve notre boisé qui évolue sur une trame épicée et une texture marquée et plaisante. La pomme est caramélisée.
La noix se taille une belle place sur la finale et est rejointe par des notes florales et quelque peu végétales. À nouveau, l’amertume se fait remarquer sur le cacao amer et peut-être un peu de thé ; pas dérangeant.
Bien bon ce calvados et puis il est toujours intéressant de voir comment se comporte la pomme au fil des années (ici 33 ans tout de même).
Swell de Spirits Wild Nature Series #9 – Bas Armagnac Domaine de Charron 2008 (100 % Baco) – 50.2 %

Il offre des visages : caoutchouc et encre d’une part, puis chocolat, vanille et pointe de fruits rouges de l’autre. Un boisé légèrement poudré et texturé lie l’ensemble, les deux facettes se mariant fort bien. Du repos donne un franc avantage au profil gourmand, vanillé et chocolaté, avec en prime les fruits secs, les fruits à coque et le pruneau.
Une belle maitrise de la puissance sur l’attaque, la vivacité est agréable. Aromatiquement, il étonne par son originalité : cacaoté, épices, médicinal, herbes aromatiques, boisé…
La finale nous replace progressivement dans un univers plus familier, avec du boisé vanillé et du chocolat, bien qu’une note, que je ne parviens pas à définir, vient gentiment bousculer tout ça.
Originalité et plaisir au rendez-vous de ce bel armagnac.
Swell de Spirits Flashback #8 – Bas Armagnac Domaine de Charron 1996 (100 % Baco) – 48.3 %

Un peu moins expressif que son cadet, il parait plus doux, comme assagi et confit par les années au contact du bois. Fruité, épicé et cacaoté. Les minutes défilant, les fruits deviennent plus frais et acidulés, menés par agrumes et des fruits rouges. La facette sombre est occupée par le chocolat noir mais aussi le cuir et une touche de tabac.
La bouche est très concentrée et encore plus profonde, avec plus de tabac, l’arrivée d’épices et toujours une franche présence torréfiée. Les agrumes apportent une certaine vivacité et l’alcool est bien dosé.
La finale se place entre l’orange et un boisé à tendance tabac.
Encore une jolie sélection chez le Domaine de Charron.
Swell de Spirits Wild Nature Series #8 – Prunier Blended Cognac (Colombard, Folignan, Folle Blanche) – 52.9 %

De prime abord, il semble un peu jeune et un peu fort. C’est la poire qui mène les débats et met les autres d’accord (noisette fraiche, cacao en poudre, citron, amande et boisé miellé).
Vif sur l’attaque, on peut quand même le garder en bouche et on y retrouve les fruits à coque, qui ont mis un coup de coude à la poire pour lui passer devant. La fraicheur fruits frais demeure. En fin de bouche, les épices apparaissent.
Et décident de rester sur la finale, avec le boisé cacaoté qui revient fort.
Je ne sais pas quel âge ça a, mais sa – supposée – jeunesse lui va finalement bien. J’ai particulièrement apprécié les fruits à coque.
Swell de Spirits Wild Nature Series #6 – Warenghem 2014 (Oloroso first fill) – 59.6 %

Rond et intense, il ne cache pas sa nature de spiritueux d’orge maltée, mais elle se voit enrobée de beurre de cacahuète et de fruits confits. Des touches de cuir, de tabac et de noix accroissent la profondeur. Le repos le garde calé sur ces marqueurs.
L’attaque dévoile un whisky à la suavité certaine. Là encore, l’orge est présente – et tant mieux – à la fois sombre et frais, avec des fruits à coque et du citron. C’est bon et l’alcool est nickel.
La finale est chaleureuse et longue, elle conclut de belle façon cette dégustation réussie sur le tabac et le chocolat. Un peu d’amertume ? Oui.
Pas grand-chose à dire de plus, j’ai beaucoup aimé.
Swell de Spirits Wild Nature Series #7 – Isautier 2011 (Agricole) – 59.4 %

Ça sent très bon. À la croisée de trois chemins : rondeur caramélisée (chouchou), fruité exotique et chimique à tendance colle. Le tout est saupoudré d’épices et ciré. Du repos l’assagit et amène noix et vanille, accentuant la gourmandise. Plus simple mais aussi plus attirant. Il continue d’évoluer, avec une facette médicinale qui apparait.
Texture et concentration sont en rendez-vous. L’intensité gustative se remarque. On retrouve notre première impression avec des arômes à la fois chimiques, mais aussi fruités et très épicés. La vanille et le bois ciré sont toujours de la partie. Complexe et envoutant.
La finale est longue, le palais est marqué. Les épices s’en donnent à cœur joie et une touche de caoutchouc brûlé allié à la mélasse (oui, c’est un agricole, je sais) ne souhaitent pas partir de sitôt.
Un voyage réussi !
Swell de Spirits Easy Peasy #4 – Distillerie du Galion – 56.3 %

Olive, caoutchouc, ananas, clou de girofle, pomme, dissolvant… Intensité et typicité, on est en plein grand arôme.
La bouche est du même acabit, avec cette intensité asséchante qu’on trouve régulièrement en Jamaïque ou simplement dans les high esters. Le palais est littéralement envahi. En plus de nos acteurs déjà identifiés, on trouve de l’eau-de-vie de cerise, un côté métallique, l’amande amère et encore beaucoup d’autres choses…
La finale n’en finit pas, j’ai bien fait de terminer la dégustation là-dessus.
Comme je l’écrivais dans mon compte rendu du Rhum Fest 2024, il ravira les amateurs du style (dont je ne fais pas vraiment partie).
Et si je vous dis que ces foufous de chez Swell de Spirits ne sont plus très loin de release leur 100ème embouteillage !
Si vous souhaitez en savoir plus sur cet embouteilleur et leurs précédentes sorties, c’est par là :
– Swell de Spirits article mai 2022
– Swell de Spirits article décembre 2023
– Swell de Spirits article juin 2024










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