Content de vous revoir, pour la suite de notre exploration des millésimes J.M.
Il est temps de remonter d’une décennie et donc de s’intéresser aux nineties ! Ici, je n’ai pas toutes les années et il faudra vous contenter de huit rhums (dont je n’ai pas toutes les photos, mais ce n’est pas bien grave).
Voilà donc la dégustation des Rhums J.M 1999, 1998, 1997, 1996, 1994, 1993, 1991 et 1990 ; c’est déjà pas mal 🙂
Rhum J.M 10 ans 1999 – 47.9 %

De prime abord, il semble assez complet même s’il pourrait être plus expressif. Il dégage des arômes d’épices, d’agrumes, de chocolat noir et de fruits secs. Du repos l’arrondie, tandis qu’agiter le liquide lui donne plus de peps végétal. Changeant que ce rhum.
En bouche, il se révèle relativement vif tout en gardant le contrôle. On peut finalement le garder un moment sous le palais où il va développer un profil plus chaleureux qu’escompté sans vraiment laisser une impression impérissable pour autant.
La finale, relativement longue, devient de plus en plus épicée et torréfiée, après avoir connu un bref passage plus vert.
Pas mal dans l’ensemble, il n’a pas de défaut mais il lui manque quelque chose pour sortir de la masse.
Rhum J.M 10 ans 1998 – 48.4 %

Un peu plus vif et causant que le 1999, il se fait aussi un peu plus simple. La fraicheur est double, entre agrumes et pin, tandis que le cacao l’équilibre ; les minutes qui passent lui font la part belle. Le deuxième nez remet un coup de fraicheur, à la fois aromatique et alcoolique. Ce n’est qu’une fois le liquide à nouveau reposé au fond du verre, que le rhum devient le plus aguicheur sous des atours cacaotés, agrumés et pâtissiers.
L’attaque nous livre un rhum à l’intersection de ces impressions. On perd un peu la gourmandise, mais l’équilibre est bien foutu. La vivacité est agréable.
La finale débute sur une bouffée chaude et torréfiée qui semble vouloir s’éterniser. Puis c’est le boisé épicé mâtiné d’une touche végétale qui fait irruption et va finalement conclure la dégustation. Un passage pâtissier éphémère mais vivide lui fait du bien.
Il prend un chemin tortueux – et pas toujours marqué par la gourmandise – pour finalement nous procurer un certain plaisir.
Rhum J.M 10 ans 1997 – 48.8 %

Le plus sombre et le plus expressif. La torréfaction, les fruits au sirop et les fruits secs lui donnent un air confit fort engageant. Son manque d’équilibre se trouve contrebalancé par sa gourmandise. Le repos n’y change rien, en revanche étaler le liquide dans le verre lui donne un visage avec plus de peps et une touche plus aérienne, ce qui ne lui va pas vraiment. Puis, en se calant de nouveau, les épices apparaissent, avant que la torréfaction ne s’impose une nouvelle fois.
L’attaque dévoile une étonnante suavité (maitrisée), de la mâche et une puissance bien dosée. Bois, épices, canne à sucre, cacao, fruits secs… Ce mélange fonctionne très bien.
L’expérience ne semble pas vouloir s’interrompre, entre tabac, cacao et zeste d’orange. Cette chaleur s’accompagne d’une agréable texture.
Il m’a beaucoup plu, tout simplement !
Rhum J.M 10 ans 1996 – 49.6 %

Plus sec et plus vif que le précédent, ce 1996 développe un profil assez classique, entre épices, fruits à coque, boisé légèrement poivré et aussi banane. Le temps qui passe ne le fait pas vaciller et le second nez monte les curseurs d’un cran. Pas mal, il lui manque tout de même quelque chose à mon goût.
Très bien dosé dès l’entrée en bouche, ce rhum devient plus rond, entre autres du fait d’une certaine sucrosité. On retrouve cette identité complète plutôt agréable mais qui ne se démarque pas vraiment.
Jusqu’à la finale, il reste sur sa partition équilibrée. Les épices vont clore cette finale.
Un « classique » tout de même bien fait quand on se penche sur l’ensemble de la dégustation.
Rhum J.M 10 ans 1994 – 49.2 %

Le boisé ici se fait immédiatement caramélisé. Quelques épices et les fruits secs ne parviennent pas à lui voler la vedette. Petit manque de fraicheur sans doute. Cette dernière se manifestera avec du repos et se verra renforcée après avoir agité le liquide. Un étonnant visage boisé terreux, agrumes et pin fait un passage fugace. Il ne semble pas vouloir se caler à nouveau dans la veine très caramel du départ. C’est maintenant qu’il se montre le plus complet.
Vive, boisée et épicée est l’attaque, intense, voire concentrée. Cela arrive comme une surprise, une bonne surprise. Le reste de la bouche continue dans cette lignée.
Assez logiquement, ces épices dominent la fin de la dégustation, qui dure un long moment.
Encore un rhum changeant auquel il faut donner du temps, pour qu’il offre finalement une expérience fort satisfaisante.
Rhum J.M 10 ans 1993 – 49.6 %
Il se démarque par une double identité, à la fois pâtissière et légèrement terreuse. Intensité et vivacité sont au rendez-vous et il faut ajouter des notes de cacao. Pas mal du tout. Le repos aura tendance à l’assoupir, aussi faudra-t-il l’étaler dans le verre pour que les arômes se ravivent ; le terreux se fait alors légèrement végétal et la pâtisserie plus confite. En tout cas, c’est toujours réussi.
L’alcool est parfaitement dosé, l’intensité aromatique est là sans que la puissance soit un obstacle à l’appréciation du jus. Les arômes sont moins nets, mais leur adéquation fonctionne. La fin de bouche se fait synonyme de bouffée chaude et briochée.
La finale nous prend par la main pour enfoncer le clou et nous rappeler ce qui nous avait plu dès le premier nez. Un peu plus chaude et un peu plus épicée, elle ne s’écarte pas de la gourmandise.
En voilà encore un qui s’est montré à mon goût, bien !
Rhum J.M 10 ans 1991 – 49.6 %
Comme le précédent, il offre une impression de dualité, ici entre boisé aux accents lactiques et épices torréfiées. Le mariage des deux ne marche pas vraiment. La grosse demi-heure passée dans le verre a gommé la facette lactée et l’a transformée en caramel. Étonnamment – comme sur plusieurs autres – le second nez, en mettant l’alcool en avant, ne se révèle pas forcément flatteur, atténuant les arômes.
L’attaque est plus réussie, bien qu’un peu (trop) vive. La texture nous renvoie sur les notes caramélisées et torréfiées. Simple et plaisante.
La finale démarre sur un souffle chaud, puis devient épicée, pour finalement se muer en une union entre bois, cacao, épices et touche végétale.
La bouche est l’étape la plus réussie, avec le début de la finale. Le reste est moins pour me plaire.
Rhum J.M 10 ans 1990 – 49.6 %
Il se livre frais et profond, son profil se formant par l’association d’arômes d’épices, de bois discret et de pointes végétales. Il apparait assez classique sans vraiment mettre en avant une identité propre. Le repos le simplifie tout en l’arrondissant, désormais porté par la vanille et le caramel. Le second nez ne fera pas disparaitre ce côté affable mais y ajoutera des épices, dont le poivre et le retour d’une certaine verdeur.
La bouche commence bien, un peu comme sur le 1991, entre intensité bien dosée et texture épaisse. On retrouve les premiers arômes du nez.
La finale nous accueille par une embrassade chaude et épicée. Elle nous relâche, pour ensuite revenir sur le triptyque bois, épices, végétal.
Bien que ne restant pas intégralement homogène du début à la fin, c’est sans doute le moins évolutif du lot. Un bon moyen plus.

Ces rhums J.M des années 90 m’ont fait meilleur effet que ceux des années 2000, la moyenne étant plus haute. Vous l’aurez remarqué, les pourcentages alcooliques remontent également sur cette décennie.
Mes favoris auront été (crescendo) le 1994, le 1993 puis le 1997. En revanche, le 1991 (suivi des 1990 et 1999) est celui qui m’aura le moins convaincu.
Au vu de ce line-up, j’ai hâte de me pencher sur les plus anciens encore ! Ça va venir 😉










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