Me voici de retour pour la troisième et dernière partie de mon compte rendu Rhum Fest 2025. Au programme, un peu de tout, et en quantité !

Compagnie des Indes Mauritius 14 ans – 45 %
Finish sherry 16 mois
Nez : fruits jaunes, empyreumatique, épices, cacao
Bouche : belle alliance de ce style New Grove et du sherry. Pointe soufrée
Finale : long, empyreumatique, et toujours fruits jaunes, puis le cacao arrive en force
Compagnie des Indes Guatemala 12 ans – 55 %
Nez : il se donne des airs de Barbade
Bouche : il confirme sur la grosse noix de coco
Finale : on ne change pas une équipe qui gagne
Compagnie des Indes République Dominicaine – Sélection Rhum Fest – 55 %
Nez : fruits, tomates, léger bonbon, un poil chimique. Hyper original
Bouche : très concentré, complexe et évolutif, toujours gourmandise fruitée et acidulée
Finale : devient gentiment plus végétal et réglissé
Un rhum tout à fait unique. Superbe sélection (et je ne dis pas ça seulement parce que j’y ai participé).

Carnival Cuvée Marie – 53,5 %
Rhum blanc, Saint James récolte 2022
Nez : la canne au centre, intense, gourmande, citronnée, pointe de poivre
Bouche : bouche grasse et fraîche. Citronnée, canne, vive
Finale : pas trop végétale, longueur correcte
Très réussi.

Carnival Barbade – 40,5 %
West Indies, légère édulcoration
Nez : assez plat, citron et fruits secs mais pas tellement Barbade
Bouche : plus de concentration mais je n’ai toujours pas la typicité barbadienne
Finale : courte
Bof
Carnival Guatemala Belize – 42,5 %
Nez : fraîcheur exotique, un peu de cacao, mais pas très net dans l’ensemble
Bouche : le sucre se sent, pas vraiment de personnalité, pas désagréable malgré tout
Finale : courte
Un rhum très grand public pas dénué d’intérêt
Carnival Jamaïque – 43,5 %
Clarendon et Long Pond
Nez : intense, vraiment Jamaïque, fruits et taille de crayon
Bouche : suffisamment intense, légèrement végétal, tendu
Finale : empyreumatique
Réussi
Voilà une des grosses nouveautés dévoilées sur le salon, la distillerie guadeloupéenne Bonne Mère, qui produit des rhums de mélasse. Un créneau étonnamment libre depuis quelques années.

Distillerie Bonne Mère VO – 43 %
Nez : intense, fruits confits, vanille, pomme, maracudja, torréfié
Bouche : souple et intense, beau boisé, caramel cuit
Finale : long, très café
Très homogène. Bravo
Distillerie Bonne Mère VSOP – 43 %
Nez : plus fin et équilibré, plus frais, sucre roux, noix
Bouche : pareil que le nez, plus fin que le VO. Mais aussi moins évident et moins d’identité
Finale : longue, empyreumatique
Distillerie Bonne Mère XO – 43 %
Assemblage de rhums âgés de 6 à 15 ans
Nez : plus de bois, oui mais une fraîcheur fruitée, fruits jaunes. Intensité et finesse
Bouche : le bois ressort plus ici, aromatiquement et sur la texture
Finale : sombre, boisé torréfié et un peu d’épices

Distillerie Bonne Mère Single Cask 16 ans – 60,2 %
Nez : hyper concentré, caramel cuit, fruits confits, vanille, cuir, tabac
Bouche : puissant mais maîtrisé, concentré sur la même gamme d’arômes qu’au nez.
Finale : très longue persistance, un poil d’amertume et toujours tabac et cuir et bois
Distillerie Bonne Mère Single Cask 20 ans – 58,7 %
Nez : moins concentré, moins confit, plus « fin », une certaine fraîcheur, légèrement pâtissier aux fruits, bois vernis, épices
Bouche : attaque un peu plus vive mais on reste sur ce profil plus en « délicatesse ».
Finale : également très longue (un peu moins que le 16), autant de bois, et même une note fumée/cuir, non sans rappeler Caroni
Belle impression.

Famille Ricci Single Cask Fiji 2004 – 61,5 %
Nez : hyper coco concentré, tendance Belize, vanille, fruité
Bouche : on reste homogène avec le nez
Finale : pareil
Famille Ricci Single Cask Australie 2007 – 66,2 %
Nez : fraîcheur à la fois fruité fruits à noyaux et herbacé
Bouche : la grosse sucrosité équilibre bien cette fraîcheur. Un peu plus de bois cacaoté
Finale : moyennennemtn longue dans cette même veine
Degré très élevé mais que la sucrosité et les arômes balancent bien et la concentration est belle
Famille Ricci Single Cask Ten Cane 2008 – 62,1 %
Nez : intense, amande, quelques épices, un tout petit peu de solvant, boisé gourmand
Bouche : sucrosité, intensité, noyau de cerise, cerise à l’eau de vie
Finale : un peu asséchant et le boisé, qui avait disparu en bouche revient en finale avec des épices
Famille Ricci Single Cask Hampden LROK 2016 – 66,6 %
Nez : pomme, amande amère, fruits exotiques, on est bien sur la distillerie Hampden
Bouche : plus d’épices, taille de crayon, plus de bois et toujours l’impression bonbon fruit
Finale : longue, fruits à coque, agrumes

Famille Ricci Unique blend N°1 – 65,5 %
Assemblage de Guyana 2012, Guyana 1990, Port Mourant 2011 et Nicaragua 2004
Nez : étrange, cacao, léger savon, fumé, céréalier, un peu liège, un peu de macadamia
Bouche : réglisse, épices. Sucrosité en attaque puis de plus en plus sec et minéral
Finale : le côté sec et minéral monte jusqu’à se poser la question sur un fût tourbé
Original et changeant.
Famille Ricci Unique Blend N°2 – 54,1 %
Assemblage de Guyana 2004, Jamaïque 2017 et Nicaragua 2004
Nez : trop de savon pour moi (fin de salon). Pas que ça mais j’ai du mal à passer outre
Bouche : pareil en bouche, avec vanille et cacao aussi
Finale : non, pas mon truc
Famille Ricci Unique Blend N°3 – 61,4 %
Assemblage de Guyana 2011, Guyana 2003 et Trinidad 2008
Nez : j’ai du mal à retrouver les origines. Sucre roux, fumée
Bouche : à nouveau très minéral, tourbé
Finale : crescendo sur la finale, boisé
Ça devient compliqué d’enchainer niveau puissance alcoolique.
Famille Ricci Unique Blend N°4 – 60,5 %
Assemblage de Fiji 2014, Fiji 2012 et Jamaïque 2006
Nez : très expressif, très Worthy Park sur la pomme cuite, le solvant, l’amande et la vanille
Bouche : concentrée et puissante. Taille de crayon, sucrosité, coco
Finale : pâte d’amande, petite astringence style thé, empyreumatique
Il m’a beaucoup plu.

Famille Ricci Cuvée Rhum Fest 2025 – 61 %
Trinidad 2008 (17 ans)
Nez : plus fût gourmand que cassis. Concentration, vanille
Bouche : les baies arrivent en bouche, fraîcheur
Finale : moyennement longue, plus boisée et même légèrement fumée
Pas mal mais après 9 full proof, j’ai du mal.

Famille Ricci OVNI N°12 – 62,1 %
Assemblage de Grenada 1996 (Westerhall), TDL 2008, Hampden H 2014 et Nicaragua 2008
Nez : très gourmand, coco, chouchou, sirop d’érable, chocolat au lait, léger peps jamaïcain
Bouche : puissance bien, plus de torréfaction et toujours bien gourmand. Très bon
Finale : pas trop longue, mais gourmande et boisée sèche
Famille Ricci OVNI N°15 – 54,4 %
Assemblage de Guyana 1988 (Enmore) et Bielle 2017
Nez : un peu moins expressif que le N°12 et moins “pan dans la gueule” de gourmandise. Un peu plus fin mais toujours bien gourmand quand même, caramel, amande, légère réglisse, léger coco
Bouche : alcool bien dosé, un peu plus tranchant, facile, moins d’identité
Finale : l’Enmore apparaît vraiment là, avec un côté très sombre, bois brûlé, après être passé par de la noix torréfiée
Bien aussi mais sans doute moins d’identité et presque acidulé, très puissant

Mana’o Marquises – 53 %
60 bouteilles pour l’Europe
5 jours de fermentation sur place, puis 2 semaines de trajet pour la distillerie
Deux variétés de canne pas tellement utilisées sur les autres cuvées, plantées aux Marquises.
Nez : rarement senti un rhum blanc pur jus aussi expressif. Il s’échappe littéralement du verre. Canne organique, léger graine de fenouil, sauvage, gourmand, citronné
Bouche : intense et plus droit, moins sauvage, ce qui n’est pas mal
Finale : on continue dans cette évolution, le rhum devient plus sec et végétal

Pedro Mandinga Blanc – 40 %
Rhum du Panama à base de raspadura (sucre brut)
Nez : banane, pas grand-chose d’autre
Bouche : plus neutre
Finale : vodka
Pedro Mandinga 8 ans – 40 %
Ex-fût de bourbon Woodford Reserve, Single Cask
Nez : bourbon total. Normal après un blanc distillé à 96 %. Fait penser à Belize sur la concentration coco
Bouche : concentré, très homogène avec le nez coco, bois, tabac, vanille
Finale : long dans cette veine
Pas mal.
Pedro Mandinga Rum Bar Blend – 40 %
Blend du blanc, d’un 8 et d’un 15 d’une autre distillerie du Panama
Passe-partout, classique de cette origine, bof.
Pedro Mandinga Coco Rum – 37,5 %
Vraiment le côté coco comme dans un gâteau à la coco râpée et la banane du blanc au nez. Franchement pas mal.
Ils ont aussi deux liqueurs : une café et une cacao à 28 %. Les deux sont bien faites, surtout celle au café (variété très qualitative).

Bally Brut de Fût 2009 – 49,2 %
Nez : belle première impression, fraîcheur fruitée et pâtissière, ce que j’aime. Pointe de cacao
Bouche : plus vive qu’escomptée. Plus boisée aussi, mais toujours fraîcheur et fruits. Légère suavité et les tannins épicés se posent bien partout
Finale : longue boisée, mais les marqueurs me plaisent
Pas mal, peut-être un peu trop de bois sur la finale.
Bally Brut de Fût 2004 – 53,7 %
Nez : plus concentré et un côté bonbon fruité (banane, poire), fruits confits, vanille, bois
Bouche : grosse intensité boisée accompagnée d’arômes sombres de tabac et de cuir mais aussi un peu de menthol
Finale : très boisé, tannique, un peu trop

Clément Canne Bleue 2024 – 50 %
Nez : canne plutôt végétale, belle fraîcheur et quand même de la gourmandise, léger poivre
Bouche : suavité, canne assez complète, toujours du poivre
Finale : poivre et végétal (moins bien)
Pas mal, moins à mon que le 2023 cependant.

La Fabrique de l’Arrangé – Ananas Passion Hibiscus – 32 %
On a les 3 éléments et le rhum agricole (HSE). Un peu acide peut-être mais bien foutu.
La Fabrique de l’Arrangé – Mangue Abricot Thym – 32 %
Pas mon truc, du tout, alors que sur le papier je trouvais ça cool comme association.
La Fabrique de l’Arrangé – Mangue Fruits de la Passion – 32 %
Là, on a les deux ingrédients au nez. La bouche me plaît moins. Pour celui-ci et le précédent, la variété de mangue explique peut-être que je ne suis pas fan.
La Fabrique de l’Arrangé – Noisette torréfié et Vanille – 31 %
Léger praliné au nez, la vanille plus en bouche et noisette en finale. Pas mal.

La Fabrique de l’Arrangé – Kumquat Gingembre – 32 %
Très expressif sur le kumquat, gingembre plus dur à trouver, même chose en bouche, puis il arrive par son côté épicé en fin de bouche.
Et voilà encore un joli marathon qui s’achève. Merci de m’avoir suivi dans mes dégustations éclectiques pour cette édition 2025 du Rhum Fest Paris.










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