C’est en mai que se tient un rendez-vous très sympathique et en petit comité : La Dugas Summer Party. Enfin, ça, c’est le nom que je lui donne, et ça vous donne une idée de ce qui se passe dans mon cerveau, sachant que ce n’est pas en été et que ce n’est pas non plus une fête… Bref, cette dégustation organisée pour les pros par… oui, Dugas, c’est l’occasion de déguster plusieurs nouveautés au catalogue du distributeur. Rhums et whiskies principalement mais aussi quelques gins, vodkas et autres tequilas sont au rendez-vous. Et des cocktails ! Vous voyez, on se rapproche un peu d’une ambiance festive tout de même !
Voilà ce que j’y ai dégusté :
La Favorite Plaisance Canne Bleue – 51 %
Un air de fraîcheur, presque marin, mentholé, citronné et végétal. Touché poivrée assez discrète. Elle le demeure en bouche, degré bien et légère suavité. Toujours grande fraîcheur. Il me semble plus réussi que la version de l’année précédente.
Manutea XO – 45 %
Très boisé, beaucoup de caramel, du cacao, de fruits secs, le jus de canne ne se sent pas en tant que tel mais exprime une gourmandise que l’on peut trouver sur des rhums vieux de cette ascendance. On retrouve bien la même trame aromatique en bouche, la puissance est bien dosée.
J’y avais déjà goûté aux Salon Club Expert l’année dernière.
Botran Infinito – 43 %
Après le Botran Altabruma, voici l’Infinito.
Assemblage de rhums d’âges différents (minimum 12 ans), qui ont passé du temps dans huit types de fûts, dont des ex-vins.
Pas mal de fruits, puis les plus classiques vanille/carmel et de la torréfaction.
Pas mal, sans plus.
Zacapa Pasion – 40 %
Vieillissement dans les 4 types de fûts habituels, puis nouveau passage en ex-fût de PX.
Rondeur au nez, caramel, torréfaction et fruits secs. Rondeur également en bouche, dans le même registre.
Même constat que le Botran.
Ti Ced Orange Citron – 18%
Ces deux Ti Ced’ appartiennent à une collection qui sera lancée un peu plus tard cette année. Sa particularité : diminuer le pourcentage volumique d’alcool et le sucre. On ne connait pas encore le nouveau visuel à venir.
De plus, on reste sur le rhum de mélasse (comme l’ancienne référence Orange Citron) en provenance du Paraguay et toujours en bio.
En effet, très léger mais les agrumes sont entièrement au centre de l’expérience, autant au nez qu’en bouche.
Ti Ced Mangue Goyave – 18 %
Je me rends compte que je ne suis pas familier avec la goyave, mais il n’y a en effet pas que la mangue. Très léger – comme prévu. Et aussi moins sucré.
Teeling Master Blenders batch – 46 %
Presque la moitié des 7 ans de vieillissement se fait en ex-fût de vin rouge français.
On retrouve la gourmandise vanillée de Teeling avec le vin rouge bien présent et (malheureusement) légèrement soufré. Le mariage fonctionne pas mal mais entre le soufre et le côté suave, je m’y perds un peu.
Hautefeuille Single Farm Finement tourbé – 43,3 %
Céréales et tourbe, bien équilibré. Gros gras, la tourbe (cendrée) prend un peu plus de placeen bouche, faisant reculer l’orge, et domine complètement la finale.
J’aime bien mais pour un “finement” tourbé, il l’est quand même pas mal.
Lochlea Ploughing 3ᵉ édition – 46 %
Céréalier, citron, légère tourbe. Cette tourbe est plus sèche et aussi moins dominante… jusqu’à la finale qui l’est nettement, tourbée. Une petite touche d’orge tout de même ? Peut-être.
Ardnamurchan Madeira Cask – 52 %
Vieillissement bourbon, puis vin de Madère.
Tourbe chocolatée, vivacité et certaine fraîcheur.
Rondeur sèche (petite contradiction, et pourtant) en bouche.
Raasay Cask Strength – 61,9 %
Je résumerai ce whisky en deux mots : complexe (malgré la tourbe marquée) et explosif (aromatiquement et en puissance).
J’ai bien aimé.
Hautefeuille Dry Gin Éphémère 2 Pomme Sureau – 42 %
Expressif, côté complet/épais ; même sensation en bouche. Pas trop la pomme, plus le sureau, léger “boisé” ? Et fonctionne bien avec du tonic.
Santa Ana Gin – 42,3 %
Beaucoup d’ylang-ylang, qui ressort et donne une vraie identité. Grosse fraîcheur mentholée au nez et en bouche, ainsi qu’une persistance qui se remarque. Manque sans doute d’équilibre et un peu de finesse.
Et voilà, j’ai fini sur un daïquiri pour conclure cette après-midi dégustation 🙂
Les rhums de l'homme à la poussette 