Voilà, suffisamment de repos il y a eu, passons à la suite de mes découvertes au Whisky Live Paris 2025.

Un nouvel embouteilleur pour commencer, avec Rum Trail. Je vous parlais déjà brièvement de Sukhinder Singh dans le premier article, figurez-vous qu’il est également derrière cette marque.
Tous ces rhums ont connu un vieillissement d’abord tropical, puis continental, sur des durées variées. Par ailleurs, tout est pour l’instant à 48 %.

Rum Trail Fiji 2014 – 48 %

Nez : frais et boisé, un distillat léger sur colonne qui laisse la place au fût, un peu de citron, du coco
Bouche : assez concentré, très coco, suave
Finale : sur le coco grillé
Un Fiji très Belize

Rum Trail Belize 2015 – 48 %

Nez : pas si loin du précédent, entre fraîcheur, coco et caramel
Bouche : un côté plus gourmand et pâtissier 
Finale : coco, tabac, rond, long
Une très bonne entrée vers le Belize

Rum Trail Jamaica 2013 – 48 %

Worthy Park
Nez : fruits, pâte à modeler, crayon
Bouche : plus rond ici même si c’est un peu piquant, l’alcool ou le bois ? Fruité. L’attaque est mieux que la suite
Finale : long, quelques épices
Pas mon truc

Rum Trail Barbados 2006 – 48 %

Nez : acétone, nail polish remover, coco, intense, pointe de citron
Bouche : le coco prend le dessus, avec de la vanille
Finale : coco mais pas seulement, il y a une gourmandise non dénuée de fraîcheur, un peu tabac et presque des tannins vineux
Bien dans l’ensemble avec bouche et finale vraiment réussies

Rum Trail Australia 2007 – 48 %

Beenleigh
Nez : très frais, litchi, floral, aérien 
Bouche : pas homogène avec le nez, plus de bois mais toujours frais et des touches de fruits dont des fruits secs
Finale : long sur un boisé américain
Encore un Beenleigh qui change, ça ne s’arrêtera donc jamais

Compagnie des Indes La Sirène – 43 %

Assemblage Cuba 2009 et Paraguay 7 ans
Vieillissement entre autres en ex-fûts de whisky français et de ratafia
Nez : beaucoup de fraîcheur (herbacé, agrumes), surprenant, amande, vanille
Bouche : pleine, toujours de la fraîcheur mais un peu moins, fruits à coque, caramel (très léger passage soufre)
Finale : moyenne

Compagnie des Indes Boulet de Canon 15 – 46 %

Blend Panama et Nicaragua
16 mois en ex-fût de café
Nez : le café est clairement au centre, le grain de café/café froid, un peu de caramel et de fruits à coque
Bouche : encore plus café
Finale : la finale est encore plus café, décidément
On perd un peu l’idée du boulet de canon fumé mais c’est bien fait

Pour ceux qui n’ont encore rien lu sur cette distillerie guadeloupéenne, lisez donc cet article.

Distillerie Bonne Mère Carafe 1863 – 43 %

Blend 16 ans, 20 ans, 22 ans et 23 ans
Nez : on a l’intensité escomptée de cette mélasse guadeloupéenne si typique, très empyreumatique 
Bouche : alcool parfait, chaleur, épices, banane, caramel cuit
Finale : long et typique, café

Distillerie Bonne Mère 16 ans – 60,2 %

Nez : d’abord fruits à coque, caramel, épices. C’est moins la typicité mélasse guadeloupéenne, café, brûlé, pointe de tabac
Bouche : attaque puissante et très gourmande, sucrosité, puis complexité plus sur ce que l’on imagine
Finale : pourrait être plus longue mais nette

Distillerie Bonne Mère 20 ans – 58,7 %

Nez : un peu plus sombre et un peu moins de gourmandise de prime abord, même si en plus des épices on trouve un côté chamallow, très chaleureux
Bouche : une attaque à nouveau extrêmement gourmande, puis les autres notes arrivent alors qu’on le garde en bouche mais il reste gourmand. L’alcool est bien dosé
Finale : longue avec un sucre cuit très présent, une pointe de tabac. Très sombre

Distillerie Bonne Mère 23 ans – 58,2 %

Nez : des fruits à coque caramélisés, tabac, cendres, 
Bouche : encore une attaque incroyable, à la fois intense, suave, pleine, équilibrée 
Finale : après une grosse bouffée chaleureuse, on retrouve notre sucre roux et caramel cuit, avec ici une pointe de tabac

Distillerie Bonne Mère 25 ans – 57 %

Pas finalisé, il sortira l’année prochaine
Nez : plus végétal et plus boisé (ce qui peut être contradictoire mais le boisé très vieux peut apporter ça), pruneaux
Bouche : plus boisé 
Finale : plus boisé et sombre
Moins mon truc

Hors d’âge Darboussier – 57 %

Production période 1970-1980
Nez : très concentré, mélasse, noir
Bouche : et encore une fois cette attaque incroyable
Finale : interminable
Un monument d’un autre temps. En ce sens c’est intéressant même si gustativement, je lui préfère les trois premiers comptes d’âge

New Grove Inception – 50 %

21 ans deux fûts : ex-cognac et fût neuf chêne français 
Nez : expressif ! À la fois empyreumatique, fruité et pâtissier, un trio réussi
Bouche : encore mieux, on ajoute une acidité fraîche, des fruits à coque, de l’intensité et de la suavité
Finale : longue, fruité acide et sucré plus des notes chaudes d’épices 
Très bon

Savanna One Rum – 51 %

Nez : on a la mélasse fruitée accentuée par la touche de HERR
Bouche : alcool très bien et très homogène avec le nez
Finale : assez longue, le HERR revient doucement

Savanna L’Absolu 2025 – 58 %

Nez : très expressif, complexe : confit, profond, torréfié, net…
Bouche : saisissante, sucre cuit, fruits exotiques, café, fruits à coque
Finale : longue, sucre cuit vanillé, fraîcheur fermentaire et médicinale
Très réussie cette expression 2025

Colors of Rum Fiji 2001 – 47,3 %

Pot et colonne
Hyper expressif, beaucoup d’amande, un peu de colle, taille de crayon, très long
Pas trop extrême mais quand même bien marqué pot et donc produits chimiques
Moyen

Colors of Rum Jamaica 1995 – 61,5 %

Nez : super fruité, exotique, tendance TDL, empyreumatique, impressionnant
Bouche : grosse concentration, boisé mais surtout des fruits, prend bien la bouche et assèche avec sa puissance 
Finale : très longue
Pas sûr de le placer en Jamaïque à l’aveugle mais très bon par ailleurs

Halto Génépi des Alpes – 30 %

Mélange intéressant où l’on a les deux composants. Sucre bien dosé et le génépi est vraiment expressif. Double fraîcheur végétale et herbacée

Halto Caramel au beurre salé de Bretagne – 30 %

Plus trop de rhum, le caramel au premier plan sans être écœurant. Un peu plus de sucre que le précédent et en bouche on retrouve le rhum ainsi que sur la finale

Halto Vanille de la Réunion – 30 %

Vanille oui mais pas écœurante, avec l’équilibre du rhum agricole. Un arrangé vanille super réussi. Un des meilleurs que j’ai goûtés

Arhumatic Sikakoko – 35 %

Noix de coco, muscade, badiane, cannelle, gingembre et vanille
Bel équilibre entre les différentes “botaniques”, alcool et sucre bien maîtrisés. Le rhum (Damoiseau VSOP) ne se sent pas vraiment

Arhumatic Arawaks – 30 %

Base clairin Vaval, fraise, framboise, poivre rouge de Kampot et géranium rosat
On sent bien le clairin et ça, ça fait plaisir. Rondeur et acidité, légère chaleur piment. On n’a pas forcément les saveurs des fruits (tout en ayant la note acidulée) mais l’ensemble est assez uni

Arhumatic Ecuador – 35 %

Base rhum El Amparo, fruit de la passion, piment
Passion en plein, autant au nez qu’en bouche, le piment est bien dosé sans extrême. Fraîcheur du pur jus d’Équateur

Armorik Classic – 46 %

Une fraîcheur surprenante entre agrume et menthol, du début à la fin. Pas désagréable mais je perds un peu trop la matière première

Armorik Sherry Cask – 46 %

Vieillissement intégral en first fill oloroso
Plus expressif, plus confit et gourmand. Vraiment rond. Belle présence en bouche. Finale à nouveau très gourmande
Belle impression sur ce sherry

Armorik Double Maturation – 46 %

On monte un peu en âge. D’abord chêne breton, puis sherry deuxième remplissage.
Plus de complexité et de bois, peut-être un peu trop pour moi d’ailleurs. Rondeur et puissance. Finale plutôt courte
Moins mon dada

Armorik 10 ans – 46 %

Bourbon et sherry
Expressif, complexe, agréable, équilibré. Boisé élégant, fruits secs, vanille discrète mais surtout un ensemble qui fonctionne bien

Yeun Elez 5 ans – 59,6 %

Whisky tourbé de la distillerie Warenghem (qui produit aussi les whiskies Armorik)
Nez : sherry bomb, beaucoup de fruits
Bouche : la tourbe n’est pas si présente mais se révèle rapidement 
Finale : longue et tourbée, plus sèche 

Des vieillissements qui débutent par un an et demi dans un ex-fût de cognac puis qui se voit prolongé dans un autre fût pour deux ans de plus.

Fontagard CGNC – 44 %

Nez : bien céréales et un peu cuivré
Bouche : sympa avec un malt chaud et de la rondeur
Finale : moyenne, le cuivre revient un peu
Un style qui me plaît plutôt même si le cuivre est un peu trop présent 

Fontagard STEM – 44 %

Nez : léger vineux oui, mais surtout la trame céréales, le cuivre est plus discret
Bouche : un peu plus de vivacité mais ça va
Finale : très bien avec texture et longueur gourmande

Fontagard LUNR témoin – 49 %

En deux mots, la maître de chais de la maison a décidé de faire un test : sortir son whisky (placé dans un globe de verre) les nuits de pleine lune pour qu’il soit exposé aux rayons lunaires.
Il a gardé le même jus à l’intérieur afin de pouvoir comparer les deux. On commence par ce dernier, le whisky témoin.

Nez : un peu plus complexe, rond, plein
Bouche : plus vif mais bien, moins net aromatiquement
Finale : moyenne

Fontagard LUNR – 49 %

Nez : plus vif, plus épicé et poivré
Bouche : vif à nouveau, pointe de soufre ?
Finale : un peu plus de noix
Il y a une différence, petite. De là à savoir d’où elle vient…

La Piautre Séson – 41 %

Nez : malt à la fois vif et crémeux
Bouche : moins expressif en bouche. Certaine rondeur mais la matière première disparaît un peu derrière la vanille et la sucrosité
Finale : moyenne, très légère fumée ?
Nez très bien, moins ensuite

La Piautre Empreinte – 42,5 %

Nez : bien plus de fruits frais mais le malt est toujours présent
Bouche : aromatiquement saisissante, prend bien, malt rond et vif
Finale : moyenne, on l’aimerait plus longue
Mieux que le premier

Soligny Air de Plaine – 46 %

Fûts neufs en majorité et ex-fût de vin de Bourgogne
Nez : céréale vraiment majeure, note de noyau
Bouche : alcool bien, on a toujours l’orge, qui est bien arrondie par l’élevage, torréfié, texturé
Finale : longue, céréalière et ronde
Je le redécouvre, vraiment pas mal

Soligny Aube – 49,5 %

Fût neuf, fût de pinot noir et fût de chardonnay
Nez : le vin prend plus de place, la céréale est moins devant mais c’est très fondu
Bouche : même constat, et alcool bien
Finale : assez longue, texture, sans doute les tanins du vin
Vraiment une identité chez Soligny

Soligny Vent d’Ange Single Cask (fût 21048R) – 48 %

3 ans et demi de vieillissement
Nez : on gagne encore en vin et aussi en fruité, expressif et fin
Bouche : alcool bien, comme prévu on gagne en vin et on perd en céréales 
Finale : très gourmande et texturée à nouveau et les céréales reviennent
Pour moi, sa longue finale est son point fort

Soligny Vent d’Ange Single Cask (fût 21045R) – 48 %

4 ans et demi. Parmi les fûts utilisés, il y a du ex Clos Vougeot
Nez : plus expressif, toujours avec le vin bien mis en avant
Bouche : assez semblable au précédent
Finale : plus de bois
Légère préférence pour le 21048R

Lagomorphe Terre de Cérès – 45,9 %

Double maturation
Nez : céréales et banane
Bouche : encore bien orge, rondeur, finesse
Finale : sympa assez longue, ronde, chaude

Lagomorphe Terre de Saint Vincent – 45,2 %

Double maturation
Nez : moins grains, plus de bois
Bouche : rond, épaisseur 
Finale : la rondeur et la chaleur restent mais pas vraiment les arômes 

Lagomorphe Terre de Silène – 45,6 %

Triple maturation
Nez : complexité, un peu vineux mais je ne sais pas si ça lui va, orge
Bouche : douceur et intensité 
Finale : vineux, rond, gourmand

Lagomorphe Reserve Barley 2019 – 50 %

Nez : de ces spiritueux ou l’alcool masque un peu les arômes, un peu de soufre
Bouche : soufre confirmé en bouche 
Finale : rien noté
Non

The Whistler Triple Oak – 40 %

Assemblage de single pot still, de single malt et de single grain
Nez : céréales et rondeur fruitée irlandaise, beaucoup de rondeur et semble facile
Bouche : peut-être un peu moins de céréales ici mais la rondeur demeure
Finale : encore ici avec un peu de torréfié et de chaleur

Boann Distillery Marsala Cask – 47 %

4 ans bourbon et un an et demi Marsala
La céréale est bien là, un peu de miel et de bois. Léger piquant en bouche, mais pas vraiment l’alcool, peut-être quelques épices, puis un peu de beurre

Boann Distillery Madeira Cask – 47 %

4 ans bourbon puis un an et demi en ex-fût de vin de Madère
Léger oxydatif et beurre, belle impression en bouche. Vif comme il faut, léger torréfié. Finale chaude.
Bien !

Boann Distillery PX Cask – 47

4 ans oloroso et un an et demi en PX
Les fruits secs en plein, dont la figue, à part ça, rondeur.
Le moins à mon goût 

Dingle Single Malt – 46,5 %

Bourbon et sherry, entre 5 et 7 ans
Étonnant, pointe de liqueur de plantes, boisé, intensité vive en bouche sans que l’alcool ne gêne

Dingle 10 ans – 46,5 %

Sherry, bourbon et un peu d’ex-fût de Porto 
On a la parenté avec le précédent, un peu plus de bois et le côté plante plus discret. Fin de bouche et finale gourmande et même pâtissière. Pointe d’épices
Sympa

Dingle Single pot still – 46,5 %

On retrouve plus le côté herbes aromatiques et épices, étonnante facette lactique/crémeuse sur l’attaque puis plus classique. Finale un peu brûlée/empyreumatique
Pas mal mais le 10 ans est vraiment sympa

Los Siete Misterios Ispadin – 44 %

Pas fumé, organique, végétal mais un peu timide au nez
Mieux en bouche, plus expressif sur son profil, poivre

Los Siete Misterios Espadin et Mexicanito – 45 %

Lactique, fumé et fermier
Très intense en bouche. On garde la fumée
Très intéressant

Los Siete Misterios Tobala – 47 %

Mix entre fermier, poivré et organique

Los Siete Misterios Coyote – 49 %

Végétal, purin (oui, à ce point-là, le simple qualificatif de fermier ne suffit plus), fumé
Intense

Tequila Don Fulano – 40 %

Frais, végétal, beaucoup de poivre, rafraîchissant et une certaine rondeur
Texture et douceur. Alcool très doux

Tequila Don Fulano Blanco Fuerte – 50 %

Les 10 % de plus lui vont bien. Les arômes ne sont pas plus explosifs, plutôt moins identifiables mais cette puissance accrue lui apporte quelque chose en bouche. Et comme un petit quelque chose de caramel au lait

El Tequileno Platinum – 40 %

Plus frais, citronné, moins expressif. Texture douce, note organique

C’est sur ces notes vertes, poivrées, fumées et organiques de l’agave que l’on se quitte, pour mieux se retrouver avec le troisième et dernier article consacré au Whisky Live Paris 2025. Teasing : il y aura énormément de rhum, une pointe de cognac et des whiskies asiatiques.

Whisky Live Paris 2025 – Partie 1