“Famille Ricci, tu veux dire ?”
“Que nenni !”
Mais quelle intro phénoménale !
Domaine Ricci est une nouvelle marque fondée par Morgan et Esteban Ricci, les mêmes deux frères à l’origine de Famille Ricci. Mais pourquoi cette nouvelle gamme, me demanderez-vous. Pour deux raisons. Premièrement, là où les références que l’on connait déjà depuis plus de 4 ans ne sont issues que de canne à sucre (oui, seulement des rhums donc), Domaine Ricci se composera de spiritueux de différentes natures. On peut déjà y voir du cognac, du whisky, de l’armagnac, une liqueur et… du rhum, oui, il y en a aussi. Ce qui m’amène à la seconde différence avec Famille Ricci : ici pas d’assemblage, pas d’élevage et pas de réduction. Autrement dit, les jus sélectionnés pour faire partie du Domaine Ricci seront embouteillés tels quels. Ajoutons également que ces spiritueux seront systématiquement choisis sur leur lieu de production, sans passer par la case broker/négociant.
Voilà, vous savez tout, nous pouvons maintenant passer à la dégustation des premières sélections embouteillées sous l’étiquette Domaine Ricci. Cette dégustation s’est faite en deux temps, avec pour commencer la découverte des rhums lors du Whisky Live Paris 2024, puis celle des autres spiritueux lors d’un moment privilégié au Bar 1802.
C’est parti !

Bologne brut de colonne – 66,5 %
Canne Énergie. Repos de deux ans en cuve inox.
À la fois végétal, trace d’olive, rondeur de la canne, confirmée en bouche avec beaucoup de gras et de sucrosité. De plus en plus vert sur la finale. À nouveau un peu de saumure.
Bologne élevé sous bois – 64,3 %
100 % canne jaune et fermentation longue (7 jours) aux levures particulières (œnologiques).
Passage de 12 mois en foudre.
Très porté sur le jus de canne, avec juste un voile vanillé, qui se transforme plus en bois sur la bouche, de manière toujours très légère.
Rosemont – 65 %
Fermentation de 7 jours d’une mélasse de Colombie, distillée sur alambic charentais.
Très miel, cire et estérisé, fraîcheur. Grosse fraîcheur en bouche puis miel sur la finale.
Étrange et réussi.
Papa Rouyo Vieux 2021 – 63,9 %
Canne rouge, fût de chêne neuf américain.
Très bois neuf au nez, intense, légère taille de crayon, coco, vanille. Alcool et rondeur sont bien balancées. Ce boisé est toujours présent mais pas trop texturé, ni astringent et donc très gourmand, mais un peu monolithique.

Armagnac Rounagle 1973 – 46,3 %
Armagnac Ténarèze. Fermentation spontanée 6 jours.
Très confit, compoté, le bois ne prend pas le dessus mais se conjugue aux fruits. Intensité bien à ce degré, on peut le garder en bouche longtemps. Un marqueur fruité supplémentaire sur le maracudja va progressivement prendre en présence jusqu’à la finale, très longue et très légèrement amère.
Cognac Jean-Louis Pasquet Lot 98 – 48,7 %
Petite Champagne. Fermentation spontanée 5 jours.
Noyau de cerise, amande, cerise à l’eau de vie, pointe de fruits de la passion avec son acidité et pruneaux. Texture, douceur et ampleur.
Calvados Groult 22 ans – 60 % environ
Temps passé entre fût et foudre (1000l), à préciser.
Fermentation spontanée 9 mois en cuve inox.
Pomme bien sûr mais un côté raisin et quelque chose de médicinale/pansement. Alcool très bien, on peut le garder en bouche. La pomme est compotée et vanillée.
Intéressant à ce degré, pas le côté soufre que je peux parfois trouver sur des calvados mais pourrait être encore plus intense en pomme.

Domaine des Hautes Glaces Single Malt 2016 – 61,9 %
Vieillissement ex fût de Saint Joseph blanc.
Céréales à fond, décidément DHG… et puis beaucoup de torréfaction, cacao en tête. Rapide passage raisin qui disparaît ensuite pour un retour vers le malt grillé. Sur l’attaque court passage d’un poivron brûlé, de la texture « vineuse », on revient sur les arômes torréfiés et grillés. Le degré est encore sous contrôle. Il pourrait être un peu plus long mais laisse une texture.
Domaine des Hautes Glaces Single Rye 2017 – 61,7 %
Vieillissement en fût de Duras rouge.
Au bout de deux minutes, la céréale arrive, le seigle épicé et grillé. Avec de l’aération, la brioche grillée fait son apparition. En bouche, il est encore plus expressif et chauffe agréablement. L’épice et le pain de seigle n’ont pas décidé de nous laisser tranquille de sitôt.

Calvados Roger Groult – 74 %
Triple distillation de pomme de chez Groult.
Distille deux fois jusqu’à 70 %, réduction à 50 %, puis distillé une troisième fois pour arriver à 74 %.
Pomme en plein et fermentaire.
Maralpa Liqueur de verveine – 31 %
120g – verveine bio fraîche. Macération dans l’alcool neutre, retrait des matières sèches qui sont macérées de nouveau dans un autre alcool neutre pour tirer d’autres aromatiques de la plante dont les amers. Assemblage des deux, puis distillation avec gin basket, et puis re macération de la verveine dans le distillat.
Pour les amateurs de verveine, il n’y a pas à tortiller du cul. Et grosse longueur en prime.

Comme vous avez pu le voir, Domaine Ricci offre, dès ses premières sélections, beaucoup de variété et, disons-le, beaucoup de qualité. Le choix des producteurs y est pour beaucoup bien sûr, des noms connus et reconnus pour la plupart, et puis la sélection des fûts avec des profils qui se remarquent. Bien joué les Ricci !









