Salon Club Expert 2016 – La grand-messe Dugas – partie 2

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Nous revoilà du côté de Cour Saint-Emilion pour la suite de mes aventures.

Autre maison de Martinique à proposer, non pas une, mais des nouveautés : la Favorite. Un clair revirement dans le positionnement et la stratégie de cette distillerie (qui avait débuté avec les Réserves du Château il y a deux ans). Ils passent à la vitesse supérieure en ajoutant à leur gamme 5 nouveaux rhums ! A noter que tous ces rhums ont l’AOC Martinique.

On commence naturellement par le rhum blanc. Voici le “premium” de la marque, le Rivière Bel’air 2016. Il s’agit d’un monovariétal (canne rouge si mes souvenirs sont bons) issu d’une parcelle spécifique, qui titre 53%. Il sera disponible d’ici la fin de l’année en métropole avec quelques 8500 bouteilles. Oui, les rhums issus d’une seule variété de canne sont à la mode (et depuis plus récemment, les parcellaires également). Argument commercial ? Réel intérêt gustatif ? Je pense personnellement qu’il s’agit des deux. Je m’y retrouve donc, recherchant principalement les qualités aromatiques, le plaisir de dégustation et la nouveauté. Bref, qu’en est-il de celui-ci ?

Au nez, il est très expressif (même “loin” du verre) ; c’est le jus de canne à sucre qui l’emporte haut la main. Cependant, un côté terreux et légèrement humide ainsi qu’une pointe florale se font une petite place. L’alcool semble très bien intégré. L’impression est agréable et les arômes prennent bien le nez de par leur intensité. En bouche, cela se confirme, il ne brule absolument pas mais chauffe agréablement. La canne est toujours bien là mais des notes fruitées apparaissent tandis qu’une relative douceur le rend encore plus gourmand. La finale est longue et le jus de canne laisse plus de place à des arômes poivrés et mentholés. L’impression terreuse et humide réapparait. La dégustation se conclue sur une note anisée.

C’est bon et j’ai hâte d’en retrouver dans mon verre 🙂

Voilà pour le blanc, passons aux vieux. Un millésime 2008 décliné en trois fûts uniques d’abord. Ce sont des 8 ans d’âge aux degrés et aux profils aromatiques différents mais qui gardent une trame commune. Exercice intéressant que de les déguster côte à côte (à côte :)). Je m’excuse en passant auprès des gens qui faisaient la queue derrière moi pour profiter de ces nouveautés, j’y ai passé beaucoup de temps et le stand avait beaucoup de succès. En fait non, je ne regrette rien et vous n’aviez qu’à aller passer le temps chez Don Papa :p

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Entamons les hostilités par le fût n°2 (44.7%). Un nez qui offre pas mal de choses avec les fruits à coque, la canne, le bois ainsi qu’un petit quelque chose de médicinal et une pointe de vanille ; intéressant. La bouche est plus simple et dominée par le bois et le poivre ; c’est sec. La finale est longue mais comme un peu “fermée”. C’est également le poivre et le bois qui occupent le devant de la scène tandis qu’une note de caramel brulé se distingue en arrière-plan.

Le fût n°9 (43.5%) maintenant. Les arômes au nez sont sur le bois et la vanille principalement, alors que le poivre et les agrumes apportent de la profondeur. En bouche, c’est le bois qui l’emporte et cette impression se poursuit sur la longue finale, qui est bien boisée. Le tabac et les épices se distinguent et une note mentholée apporte de la fraicheur. Après un petit moment une impression de bois mouillé apparait.

On finit par le fût n°8 (41.6%). Un nez gourmand avec ses accents de fruits secs et de fruits à coque. Le bois est présent aussi mais de manière mesurée. Il présente lui aussi une pointe médicinale et la présence de vanille. En bouche, il est frais et agréable avec des arômes d’épices et de bois. La finale, comme avec ses petits camarades, est longue mais semble plus ouverte. Ce sont les épices et le bois qui dominent mais avec une fraicheur qui, elle aussi, perdure.

Et voilà pour ces single casks. Mon favori est le n°8 mais il était intéressant de voir et d’écouter les autres dégustateurs donner leurs avis et leurs préférences, parfois à l’inverse des miennes (et tant mieux ^^).

Dernière nouveauté, la cuvée Privilège nouvelle version avec un millésime 1999 de 17 ans d’âge. Quand je dis “cuvée Privilège nouvelle version”, c’est parce que – si j’ai bien tout compris – la cuvée Privilège telle qu’on la connaissait va disparaitre très prochainement, la distillerie n’ayant plus assez de fût aussi vieux.

Au nez, c’est un rhum doux et fin. Le boisé est étonnamment discret et s’allie avec la vanille, des fruits confits (cake) et encore cette touche médicinale. La bouche est dominée par le poivre (pour moi caractéristique de la maison) et les épices. L’alcool est bien dosé pour ses 43% et la texture est onctueuse. Il reste longtemps en bouche et ses notes poivrées vous accompagnent un long moment tout en demeurant relativement frais pour son grand âge. Ce millésime n’est que moyennement à mon goût mais je suis intéressé de découvrir ce que les prochaines années nous apporteront.

Je repars du stand de la Favorite sur une impression globale positive. Des nouveautés intéressantes qui viennent compléter la gamme de la maison et des rhums que j’aimerais bien déguster à nouveau 🙂

1787

Dernier stand où m’amènent mes pas et ma curiosité (pas toujours récompensée ^^) : Angustura. Là aussi une nouvelle bouteille ; enfin toutes leurs bouteilles sont nouvelles, du fait de la refonte marketing de leur gamme, mais je voulais dire, un nouveau contenu 😛 C’est donc le 1787 qui est ajouté à leur registre de rhums à date (avec le 1919 et le 1824). Il y a un rapport inversement proportionnel entre cette date et le prix de la bouteille et c’est donc ce 1787 qui est le plus cher des trois. C’est un 15 ans d’âge.

Au nez, il est relativement simple sur le caramel et des notes torréfiées. En bouche, il est doux sur l’attaque mais devient de plus en plus sec et épicé pour une finale sur les épices, le cacao, le café et le bois. Voilà un rhum pas dénué d’intérêt, très évolutif mais qui pèche par son nez à mon goût – je vous l’ai déjà dit, le nez est pour moi le moment le plus important de la dégustation.

C’est sur cette dernière découverte que s’achève (ou presque puisque je suis passé déguster une vodka en partant, pas mal d’ailleurs mais bon ce n’est pas le sujet :)) cette nouvelle expérience rhumesque. Ce n’est qu’un peu plus tard que je me suis rendu compte avoir loupé quelques trucs avec entre autre deux nouveautés chez Diplomatico mais ça sera pour autre fois… ou pas 🙂

le-theatre-du-merveilleux

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