Je quitte donc Francesca et décide de me rendre dans la foulée à deux des boutiques conseillées.
Direction Sirmione. Sirmione est une ville qui mérite qu’on arpente ses rues. Nous nous y étions promené la dernière fois et bien que le nombre de touristes soit assez remarquable, sa forteresse et ses étroites ruelles m’avaient bien plu !

Ils avaient beaucoup de bonnes choses, mais certainement pas en rhum 😦
Cette fois-ci, pas le temps de flâner, je suis en mission. Pas le temps de flâner, mais le temps de me paumer à cause de mon téléphone qui ne semblait pas bien mesurer l’importance de la tâche ! Bref, perdu ou pas perdu, mon temps l’a été pour sûr, étant donné que le seul rhum proposé dans cette épicerie fine n’était autre qu’un… Arcane
On ne se décourage pas et on file à la seconde adresse. Un autre grossiste dans un entrepôt pas follement engageant.

Un autre de ces entrepôts étranges, qui font un peu de vente aux particuliers.
Je gare la voiture et demande à une dame passant par-là si je peux trouver du rhum. Tentative ardue, la dame en question ne parlant pas l’anglais et à peine le français, mais c’est armé de mon accent italien le plus convaincant que je me fais comprendre et elle me conduit vers un bureau un peu plus loin, derrière lequel se trouve un homme d’une quarantaine d’années. Je me prépare à baragouiner en franglitalien, puis laisse tomber devant son anglais impeccable. Je luis explique donc ma quête et il m’emmène dans la partie vente de l’entreprise. Malheureusement, rien de bien folichon, avec des rhums facilement trouvables partout. Il m’explique qu’il n’a pas de rhums chers car il n’y a pas de marché (ouais ça se discute ^^).
Comme il voit bien que rien ne m’emballe ici, il me demande de le suivre au stock, où de très nombreuses bouteilles sont alignées sur des étagères en métal le long des murs. L’espace dédié au rhum n’est pas immense, mais je prends le temps de regarder en détails chaque recoin pour ne rien manquer. Je vois une étiquette Bally 1998, malheureusement l’étagère à cet endroit est vide Puis mon regard se porte sur un jamaïcain que je n’avais jamais vu. Je demande le prix : 30€. Ok je prends ! Comment ça vous ne prenez pas la carte bleue ? Bon, bon, bon, après quelques minutes de voiture je trouve un distributeur et revient payer cette bouteille.

Southward’s Western Pearl – Pas grand risque à prendre cette bouteille pour trente euros
Alors que je m’apprête à partir, il me dit qu’il a d’autres bouteilles mais qu’il les a mises de côté pour sa consommation personnelle. Le problème (outre le fait qu’il ne veuille pas s’en séparer) c’est qu’il les a si bien cachées (pour que personne de l’entreprise ne les revende par erreur) qu’il ne les trouve plus… Ce n’est qu’après plusieurs minutes qu’il trouve deux Montebello, un 1984 mais surtout un 1982 à étiquette noire. Très fier, il est aussi très clair sur sa volonté de les garder. Tant pis.
J’arrive déjà à court de pistes et ce n’est pas les quelques enoteca croisées en chemin de ci de là qui vont y changer grand-chose 😦

Perini Market – Caverne d’Ali Baba il y a trois ans de cela !
Il ne me reste qu’une cartouche, dans laquelle je fonde beaucoup d’espoirs : Perini Market, le lieu même où j’avais trouvé de si belles choses trois ans auparavant. Quarante minutes de voiture et un lieu qui n’a absolument pas changé de l’extérieur, et de l’intérieur non plus d’ailleurs.
J’ai trois questions à poser : où puis-je trouver un caddy ? (Oui je suis optimiste à me dire que je vais avoir besoin de beaucoup de place…). Vous avez des toilettes ? (Parce que ce n’est pas tout ça mais ça fait un moment que j’ai quitté la maison :)). Il est où le patron ?

Perini Market – Le large et éclectique rayon rhum
C’est armé d’un caddy et d’une vessie vide que je suis prêt à papoter avec le maître des lieux et, avec un peu de chance, à remplir tout autant le caddy de bouteilles, que la vessie du contenu de ces bouteilles . Bref, le voilà enfin après de longues minutes durant lesquelles j’ai pu admirer l’incroyable collection de vins italiens et français (des Bourgognes à se damner !).
On commence à parler et il se souvient de moi, d’autant plus facilement que je lui ai envoyé un mail quelques jours plus tôt. Il me dit qu’il doit aller voir au stock au sous-sol pour voir s’il a quelque chose pour moi et a l’air assez confiant. D’autres longues minutes défilent à l’issue desquelles je le vois remonter avec des boites connues dans les bras. Mais pas celles escomptées. Il a remonté les Caroni 21 et 23 ainsi que les dernières sorties 1996 en high proof et full proof. Bien sûr ce sont des bonnes bouteilles mais j’espérais vraiment trouver des vieux Demerara… Je crains de n’avoir un peu insisté comme un lourdaud, mais je suis tombé de tellement haut qu’il était dur pour moi de ne pas m’accrocher à mes rêves.

Caroni 20 ans 1996 full proof ; Caroni 21 ans ; Caroni 23 ans – La Belgique dans le désordre 😛
Il a bien fallu que je me fasse une raison et pour faire passer la pilule j’ai quand même pris trois Caroni, un peu moins chers qu’en France, ainsi que deux Longueteau 62% ancienne étiquette, à un prix défiant toute concurrence.
J’ai parlé de ma déception à un ami italien également amateur de rhum (et de vin, de bonne chaire, de femmes…), qui m’a alors informé que Perini Market avait été “vidé” deux ans plus tôt par d’autres amateurs. Ce qui m’a fait m’interroger sur ma responsabilité là-dedans, puisque j’en avais copieusement parlé sur le blog…

Longueteau 62% – A ce prix-là ils ne pouvaient pas rester en rayons !
C’est donc là que s’arrêtera ma cueillette, assez maigre, de rhums en Italie.
Mais pour continuer sur une note plus joyeuse, je suis allé à l’enoteca où tout avait commencé lors de mon premier séjour. J’y ai retrouvé l’incroyablement sympathique, disponible et connaisseuse Laura.

Vino e dintorni – Vue familière qui rappelle des souvenirs 🙂
Ce qui ne devait être qu’une simple visite de courtoisie s’est inopinément transformée en une grosse séance de dégustation de vins de la région. M’étant plus intéressé aux blancs lors de ma dernière venue, j’ai décidé de me pencher sur les rouges et sur les conseils du même ami italien que mentionné précédemment, je demande à Laura si elle n’a pas des Ripasso ouverts. Elle me sort alors, mine de rien, une dizaine de bouteilles, toutes ouvertes la veille… Je ne m’attendais pas à ça mais je ne me suis pas plaint 🙂

Les Ripasso en folie – J’étais presque ému quand j’ai vu tout ça devant moi !
Décidément, quel exercice intéressant que de faire de genres de dégustations, que ce soit pour le vin ou pour le rhum.
Après avoir fait ma petite sélection, je relance la conversation sur les blancs que j’avais achetés la dernière fois et elle m’explique qu’ils ont bien changés et que, désormais plus doux, ils sont moins à son goût. Je pensais que cela s’arrêterait là, mais elle a insisté pour que je déguste quelques blancs (toujours de la région, des Lugana). Alors oui après les rouges, ce n’était pas la configuration idéale, mais je n’ai pas voulu me montrer malpolis 😛

Lugana – Cinq vins blancs de la région ; je suis reparti avec l’escargot.
Malheureusement entre les bouteilles de rhums, quelques cadeaux pour la famille, les bagages et la petitesse de notre coffre, je n’ai pu repartir qu’avec six bouteilles, alors que j’aurais bien aimé en rapporter plus. La prochaine fois !
Dernière étape avant le retour en France, un restaurant tout au bord du lac. Pas de pizza ici mais des plats italiens pas si traditionnels que ça, avec des ingrédients frais et de qualité. Le choix est très vaste et il nous aura fallu un bon bout de temps avant de nous décider (et déjà de comprendre le menu ^^). Tout était succulent (gnocchi aux chanterelles et truffe, salade tiède de poulpe, des ribs presque aussi bons qu’à la Table du Loup, et j’en passe ;)). Mais si je vous ne parle ici c’est aussi que la carte de rhums était plus fournie que dans la plupart des restaurants et surtout que j’ai dégusté un daïquiri au Clarin Sajous, qui n’était pas loin de la perfection 🙂

Le restaurant Vecchio Mulino – Entre les clairins et les rhums thaïlandais, j’aurais définitivement pris un blanc !
C’est sur dernière touche rhumesque que s’achève cette nouvelle escapade italienne, qui bien que moins fournie en rhums d’exception, n’en aura pas moins été très agréable !

Voilà, c’est fini 😦
Retrouvez ici la première partie.
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