Trois des dernières finitions HSE : Rozelieures 2013, Marquis de Terme 2007 et Kilchoman 2013

Je n’avais pas encore eu l’occasion de déguster les derniers finish HSE, alors je fus bien content de mettre la main sur trois échantillons, comprenant le 2013 Rozelieures (la version 2014 arrive très bientôt chez les cavistes), le 2013 Kilchoman et le 2007 Marquis de Terme. J’étais d’autant plus impatient d’y goûter que les échos récoltés ici et là étaient presque tous positifs, bref, il était temps de me faire ma propre idée.

HSE Whisky Rozelieures finish – 2013-2020 – 44%

Trois des dernières finitions HSE : Rozelieures 2013, Marquis de Terme 2007 et Kilchoman 2013 – HSE Whisky Rozelieures cask finish 2013-2020 – 44% (photo : Rhum Attitude)

Au premier nez, on cherche bien sûr tout de suite l’influence du whisky, mais celle-ci reste mesurée et c’est avant tout le rhum agricole qui se dégage du verre. Cependant ce rhum est comme plus sec, avec un côté minéral. La vanille, les épices douces, le cacao et l’écorce d’orange sont bien en place.
Une fois le liquide étalé sur les parois du verre, tout gagne en intensité, autant la finition whisky que les arômes plus classiques de l’habitation, avec une vanille qui devient plus grasse, une orange qui est rejointe par d’autres agrumes pour plus de gourmandise fruitée et les épices qui deviennent plus chaudes. Le boisé devient également un peu plus présent et légèrement poudré/cacaoté ; après une heure dans le verre, j’ai peut-être eu quelques notes de poire et de pèche. L’équilibre entre le jus et le finish est bien là.
La bouche est sans doute un peu plus influencée par le Rozelieures, avec une rondeur toute céréalière. Les épices, les agrumes et le fût de bourbon ne sont pas bien loin et ces différents acteurs se complètent et se complimentent fort bien. L’alcool est bien dosé et laisse même penser qu’il pourrait bénéficier de quelques degrés en plus.
La finale est sans doute l’étape où le whisky prend tout juste le pas sur le rhum, avec une association céréales et épices douces. Une pointe tannique allonge sa présence, présence qui revient finalement vers l’eau-de-vie de canne.
Un rhum qui m’a bien plu, qui marche sur le fil tout au long de la dégustation et un whisky qui amène des éléments sans en enlever au rhum.

HSE Marquis de Terme finish – 2007-2020 – 47%

Trois des dernières finitions HSE : Rozelieures 2013, Marquis de Terme 2007 et Kilchoman 2013 – HSE Marquis de Terme finish 2007-2020 – 44% (photo : Rhum Attitude)

Le premier nez est très HSE, sur un boisé présent et gourmand. Malgré son grand âge – 13 ans tout de même – il reste équilibré et frais avec une dominante chaleureuse et très agrumes. La finition est ici presque inexistante mais après quelques minutes dans le verre, d’autres arômes émergent (surtout la cerise), ou plutôt, ceux existant se modifient.
Le second nez continue dans cette voie avec un boisé qui gagne en intensité et en chaleur (il se fait même torréfié) et, de manière générale, un profil qui devient plus compoté. On a déjà l’impression d’avoir un rhum à la texture épaisse et huileuse. Agréable, il ne me laisse cependant pas une impression aussi frappante que le millésime 2005.
La bouche fait forte impression dès l’attaque, avec cette sensation d’avoir la bouche remplie, autant en arômes que grâce à la texture pleine. Les 47% sont parfaits et portent les arômes boisés (un boisé très gourmand), ainsi que des notes de raisin qui apportent encore plus de rondeur. J’aime beaucoup !
La finale est longue et dominée par le bois, qui devient très chaud et épicé, sans être grossier, alors que la cerise vient nous saluer au loin et nous présente une timide amande.
Ce HSE Marquis de Terme 2007 – bien qu’il n’arrive pas au niveau du 2005, qui était pour moi un sans-faute – ne manque pas de qualités, surtout avec cette bouche, qui donne simplement envie d’y revenir sans cesse.

HSE Whisky Kilchoman finish – 2013-2020 – 44%

Trois des dernières finitions HSE : Rozelieures 2013, Marquis de Terme 2007 et Kilchoman 2013 – HSE Whisky Kilchoman cask finish 2013-2020 – 44% (photo : Rhum Attitude)

Le premier nez ici perd de son opulence tropicale pour aller vers un profil résolument plus sec et moins chaud. Cette fois-ci la finition a bien laissé son empreinte et ce sont les épices et la tourbe qui se distinguent. Malgré tout, cette dernière, ne prend pas le pas sur tout le reste, même si l’on perd le boisé HSE dont je parlais sur le précédent.
Après avoir bien tourné le rhum dans le verre, on retrouve notre rhumsky aux arômes mêlés d’épices chaudes et de tourbe, avec des accents minéraux, ainsi que du jus d’orange bien mûre. Nous sommes vraiment à mi-chemin entre les deux spiritueux, ce qui est intéressant même s’il manque un peu pour moi de cette rondeur exotique propre aux rhums de Martinique.
En bouche, on retrouve notre duo : tourbe (qui devient un peu plus tabac) et épices douces.
La finale, très longue, est sans conteste menée par la tourbe, alors qu’un boisé épicé tente de se faire une place et n’y parvient que sur un strapontin.
Pas étonnant que ce rhum n’ait pas obtenu l’AOC et soit catégorisé comme rhum des Antilles Françaises, la finition prend vraiment beaucoup de place. Trop de tourbe à mon goût, il n’est pas mauvais pour autant mais l’équilibre n’est plus là.

Trois rhums bien différents où chaque finition apporte des éléments tout à fait distincts les uns des autres. Une facette plus sèche, une certaine minéralité et des céréales pour le Rozelieures, de la cerise et de la texture pour le Marquis de Terme et de la tourbe (sans oublier de la tourbe et également un peu de tourbe) pour le Kilchoman.
Quelles finitions nous prépare HSE pour la suite, seul l’avenir nous le dira !

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