Nous voilà à la moitié de ce compte rendu sur le Whisky Live Paris 2023. Compte rendu qui va finir par être aussi gargantuesque que le salon lui-même.
Pour cette troisième partie, je vous invite à faire un petit tour en Italie, par Gênes où se trouve l’embouteilleur le plus connu de l’univers du rhum : Velier. Un stand peut-être un peu moins fourni que les années passées mais offrant une grande variété.

Après cette introduction méditerranéenne, vous allez devoir repasser votre kilt (ça se repasse ?), accorder votre cornemuse (ça s’accorde ??), assaisonner votre haggis (oui parce qu’il n’y a rien de plus ennuyeux qu’un haggis insipide) et réviser vos distilleries écossaises – ne pas faire comme moi, lors d’une diner durant lequel j’ai réussi à confondre Craigellachie et Glenallachie…
Bref, direction le pays des Scots, pour une grosse session single malt, par la lorgnette des embouteilleurs indépendants.

RHUM

Velier

Amrut blanc 2022 Habitation Velier – 62,8%

Il s’agit d’un pur jus distillé en potstill.
Nez : surprise, il sent le pur jus distillé sur potstill
Bouche : c’est la canne qui domine
Finale : trop marin/métallique, fruits de mer !

El Amparo – 60%

Rhum d’Équateur
Nez : très sauvage, très jus de canne, olive
Bouche : il y a une note très surprenante qui accompagne le jus de canne que je n’ai pas vraiment pu identifier, herbacé, sucré
Finale : on retrouve cette note étonnante
Intéressant et agréable. En revanche, ne l’essayez pas en daïquiri, comme je l’ai fait sur la Cocktails Street le soir-même, c’était étonnamment mauvais.

Papa Rouyo 2022 Habitation Velier – 57.2%

nez : le pur jus est trop discret (la sueur de mon voisin de dégustation du moment n’a pas dû aider), bois neuf
Bouche : intensité et fraîcheur d’un pur jus mais sans les saveurs de la canne
Finale : pareil, bois neuf

Hampden OWH 2016 Habitation Velier – 60%

Nez : puissant, pas bien
Bouche : pareil, pas bien
Finale : toujours pas bien
Oui, des fois des produits ne m’inspirent rien (de bon)…

Papalin Haïti 6 ans – 54.1%

Nez : très frais, mentholé, épices, original
Bouche : Et voilà, c’est au tour de ce Papalin 6 ans de souffrir de mon manque de rigueur puisque je n’ai rien noté au sujet de mon impression en bouche.
Finale : étonnamment courte

Papalin Réunion 10 ans – 50%

Nez : pas uniquement grand arôme (et tant mieux), marche bien, le traditionnel mélasse assagit le grand arôme
Bouche : même impression, avec ce traditionnel qui calme le grand arôme et le rend plus abordable et gourmand à la fois
Finale : bois et olive
J’ai oublié de prendre une photo.

Cambridge 2005 (18 ans) Long Pond STCE – 60%

Nez : nez gourmand comme j’aime, très intense, avec à la fois du bois et des esters fruités
Bouche : très bien, intense, toujours gourmande
Finale : logique conclusion de la dégustation

Vieux Casimir 2015 (8 ans) – 53.6%

Vieilli en ex-fûts de whisky Benriach
Nez : beurré, épices, bois
Bouche : intense, poivre, astringence du blanc
Finale : long, boisé

Vieux Vaval 2015 (8 ans) – 51.8%

Vieilli en ex-fûts de whisky Benriach
Nez : pas inintéressant avec un équilibre qui marche entre jus et fût
Bouche : flatteuse, pleine, ronde et sucrée. On perd le jus mais le bois est sympa
Finale : on reprend un peu du jus, moyennement longue
Je sais que des gens ont trouvé ces deux vieux clairins complètement loupés, ce n’est pas du tout mon cas.

Et bien sûr, impossible de ne pas parler de Velier au Whisky Live Paris, sans évoquer les Caroni de l’année. Dans le catalogue, trois embouteillages étaient annoncés, dans la série Paradise.
Bien sûr, les bouteilles n’étaient pas ouvertes sur le stand et il fallait attendre le bon moment afin d’avoir la chance d’en avoir une goutte. Tel n’a pas été mon cas, et j’ai donc complètement loupé la dégustation des deux Caroni finalement ouverts.
Voilà donc mes notes de dégustation ; n’hésitez pas à me dire sous vous avez ressenti les mêmes notes que moi et si nos impressions générales concordent. Je suis drôlement impatient.

Caroni Paradise #3 1994 – 52.8%

Nez :
Bouche :
Finale :

Caroni Paradise #4 1996 – 68.1%

Nez :
Bouche :
Finale :

Caroni Paradise #5 – 2000 – 68.5%

Nez :
Bouche :
Finale :

Voilà. C’était bien.

WHISKY

Artist #13

Artist #13 Over 30 Littlemill 1989 – 53.1%

Nez : très bien fait, agréable, intense et fin à la fois, agrumes, pâtissier
Bouche : pareil, peut-être un peu trop « frais » mais je suis tatillon
Finale : plus chaleureux et plus long que prévu dans la veine maltée pâtissière
Il m’a beaucoup plu et j’en ai oublié de prendre une photo de la bouteille 😦

Artist #13 Over 30 Glen Keith 1992 – 50.3%

Nez : un peu puissant, encore agrumes, banane, beurre
Bouche : texture sympa, fraîcheur et intensité
Finale : on retrouve beaucoup de beurre
Bien aussi !

Artist #13 Over 30 Glen Garioch 1992 – 57.9%

Nez : un boisé présent mais peu réussi, légère fumée
Bouche : tourbe assez légère ce qui me va mais l’ensemble du profil n’est pas à mon goût
Finale : pareil que la bouche

Artist #13 Over 30 Benriach 1991 – 51.2%

Nez : assez « pur » sur le malt, fruits du verger. Boisé très discret, qui arrive avec le temps, un peu sombre d’ailleurs
Bouche : surprenante rondeur, pourrait être un peu plus vif, comme s’il avait passé son apogée
Finale : pareil, un peu éteinte

Dans cette série, je n’ai pas dégusté une nouvelle fois le Ardbeg 1991, puisque j’avais eu la chance d’y plonger le nez à la boutique d’Odéon, je vous en parlais dans cet article.

Artist #13 Stag Wine 2013 (10 ans) SMWS 13.106 – 60.1%

The Dalmore
Nez : un peu alcooleux mais bien sur le malt, légèrement fruité et minéral
Bouche : ronde et mesurée tout en gardant de l’intensité
Finale : un peu courte, minérale

Artist #13 Worm Tub Magic 2007 (15 ans) SMWS 85.89 – 58.9%

Glen Elgin sherry first fill
Nez : plus fruité, pâtissier et torréfié
Bouche : vif sur l’attaque, texture, cacao, fruits secs
Finale : longueur cacaotée, sympa

Artist #13 Break the Mould 2003 (20 ans) SMWS 9.289 – 53.9%

Glen Grant
Nez : moins fin, plus brut, fruits compotés
Bouche : intense et un peu déroutant
Finale : limite fermier

Single Malts of Scotland Tormore 23 ans – 54.5%

Nez : fruité, prune, légère fumée ?
Bouche : alcool marqué, on reste sur la prune mais manque d’intensité aromatique
Finale : l’alcool reste un peu sur la langue

Berry Bros & Rudd Benrinnes 2011 (12 ans) Pomerol Finish – 53.9%

Nez : marqué vin rouge dès le nez, sur la douceur fruitée et légèrement pâtissière
Bouche : un peu de soufre et alcool présent, pas très net par ailleurs malgré une texture sympa
Finale : l’alcool reste un peu, ainsi que l’influence du vin

Berry Bros & Rudd Linkwood 2013 (10 ans) – 56.9%

Nez : léger mais plaisant, fruité sur les raisins
Bouche : tourbe légère ? Oui !
Finale : confirmée sur la finale

Signatory Vintage Glenlossie 2012 (11 ans) – 63.5%

Sherry Cask
Nez : sherry, très riche sur cette trame, noix, fruits secs, chaud
Bouche : vif, la puissance monte mais c’est maitrisé, on garde l’influence sherry tant aromatiquement qu’au niveau de la texture
Finale : voile agréable sur la langue, moyennement long mais sympa

Speymalt Macallan 2003 – 58.5%

Sherry Cask
Nez : un sherry chocolaté et fruits rouges, touche de tourbe ?
Bouche : vif, on garde exactement le même profil
Finale : léger alcool et très légère tourbe épicée

Signatory Vintage

Signatory Vintage Linkwood 2012 (11 ans) Cask Strength Collection – 57.4%

Nez : plus de fruits du verger et un petit quelque d’exubérant presque tropical
Bouche : on retombe plus sur le sherry ce qui n’est pas désagréable mais il perd de son originalité
Finale : sympa avec une pellicule déposée sur le palais

Signatory Vintage Benrinnes 2010 (12 ans) Cask Strength Collection – 57.6%

Nez : alcool là, sherry cacaoté, on l’imagine un peu doux
Bouche : alcool bien, très classique, un peu ennuyeux
Finale : agréable dans les canons du style (en tout cas l’idée que je m’en fait basée sur ma maigre expérience)

Signatory Vintage Glenlivet 2006 (17 ans) Cask Strength Collection – 60.8%

Nez : beurré, épicé, fruits au sirop
Bouche : très gourmand, pas mal de choses, légère suavité
Finale : on garde la gourmandise et une texture sherry très plaisante et longue
J’ai bien aimé.

Signatory Vintage Allt-A-Bhainne 2000 (23 ans) Cask Strength Collection – 51.9%

Nez : il se démarque des trois autres, plus de bois, quelques fruits tropicaux et agrumes
Bouche : présence et intensité, toujours une certaine douceur mais bien équilibrée par les fruits et le bois
Finale : gourmande, un peu trop sur le bois neuf
Bien aussi celui-là.

Silver Seal

Silver Seal Imperial 1995 (27 ans) – 50.4%

Sherry Cask
Nez : expressif, gourmandise sherry
Bouche : très épicé, original, grosse texture et sucrosité, assez sombre
Finale : *pouf* rien écrit
Jolie impression globale.

Silver Seal Bunnahabain 1988 (35 ans) – 46,5%

Nez : ne fait pas son âge 
Bouche : épicé, « jeune »
Finale : mieux sur cette ultime étape avec un peu plus de complexité et de profondeur

Decandent Drinks

Decadent Drinks Equinox & Solstice Glen Garioch 10 ans – 48,5%

Nez : un whisky qui fait un peu penser à un Demerara continental. Facile, crémeux. Le malt arrive
Bouche : crémeux et simple en bouche, doux
Finale : moyenne

Decadent Drinks Equinox & Solstice Balblair 15 ans – 48,5%

Nez : bien plus fruité et expressif, alcool plus présent aussi
Bouche : très sympa, gras, toujours du fruit, un peu de cire
Finale : devient plus chaud, long
M’a bien plu ce 15 ans.

Decadent Drinks NAS 17 – 53%

Nez : le sherry ne peut pas être raté, il se fait torréfié, soufré et épicé
Bouche : tourbe cendrée
Finale : longueur vineuse et fruits secs
Bien foutu, malgré la touche de soufre

Decadent Drinks Glentauchers 18 ans – 53%

Nez : le mix bourbon et sherry le rend très intéressant et plus complexe, fruité, beurré, épicé
Je me permets de vous faire un copié/collé de ce que j’ai écrit en commentaire sur la suite de la dégustation, qui concerne peut-être la bouche, allez savoir : “Sa, de loin, trop agrumes”. Alors oui, j’imagine que j’ai voulu dire qu’il offre un peu trop d’agrumes en bouche, mais ce “sa, de loin” me laisse perplexe…
Finale : redevient plus réussie, chaude et longue

Decadent Drinks Glentauchers 17 ans – 55%

Full sherry
Nez : gourmandise chaude des fruits secs épicés
Bouche : à nouveau très agrumes, trop pour moi
Finale : ils restent sur la finale ces agrumes mais on retrouve aussi les fruits secs

Decadent Drinks Orkney 13 ans (Higland Park) – 50%

Nez : fruits et fumée
Bouche : pareil en bouche, tourbe chaude et saline
Finale : toujours cette tourbe saline

Decadent Drinks Tullibardine 17 ans – 52,7%

Full Olorosso
Nez : concentré, sombre, noyau, amande
Bouche : même topo, un jus épais et noir
Finale : sur la noix torréfiée, asséchant

Decadent Drinks Bowmore 18 ans – 55,3%

Nez : tourbe florale et fruitée
Bouche : la tourbe se dévoile plus légère en bouche
Finale : marquée en finale en revanche, un peu fermière

Gordon & MacPhail

Gordon & MacPhail Fettercairn 2007 – 58,9%

Full sherry
Nez : expressif entre autres grâce à l’alcool, chaud, vanille, torréfié, quelques fruits du verger
Bouche : intense, bien faite mais un peu de soufre
Finale : grillée, moyenne

Gordon & MacPhail Linkwood 1994 – 51,7%

Sherry
Nez : fruits à coque, fruits secs, torréfié, puissant, légèrement beurré
Bouche : alcool bien, très noix et fruits secs, chocolat, chaleureux, plein
Finale : noix, très sherry
Très beau sherry à mon humble avis

Hidden Spirits

Hidden Spirits Clynelish 10 ans – 53,7%

Nez : à la fois pomme et moelleux ciré, un peu de noix
Bouche : attaque sympa
Finale : un peu courte et beurrée

Hidden Spirits Ardmore 21 ans – 53,3%

Nez : charcuterie fumée (coppa dirait le Corse), cendré
Bouche : jolie tourbe, qui laisse de la place à d’autres saveurs

Hidden Spirits Bunnahabhain 10 ans – 54,1%

Nez : banane, tourbe
Bouche : grasse, léger sucre, alcool bien dosé
Finale : tourbé, certaine fraîcheur

C’est la bouche empâtée de malt et de tourbe que l’on jette l’éponge des dégustations pour aujourd’hui.

Et pour se remettre le palais d’équerre, je vous emmène – à nouveau – sur la Cocktail Street pour profiter des créations du bar londonien invité Kwãnt. Chance m’avait été donnée de pouvoir y passer une bonne quarantaine de minutes en compagnie d’un pote (bisou Seb).
Whiskies, gin et vodka de chez Nikka se trouvaient au centre des cocktails imaginés par l’équipe derrière le comptoir. J’ai en goûté plus d’un *euphémisme* et ma préférence est allée au Sunflower Boulevardier et son amertume au topinambour mais aussi – comme Christine et François – au Kwãnt Bloody Mary. Je suis loin d’être un fan de bloody mary mais alors là, j’aurais pu en boire les louches, à la paille ou en intraveineuse ; la mousse de moutarde peut-être… Excellent !

Whisky Live Paris 2023 – Partie 1
Whisky Live Paris 2023 – Partie 2
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