Mon Whisky Live 2022 – Partie 3

Niveau rhum, je vous ai parlé de ceux présentés sur le stand LMDW, ainsi que de la majeure partie des agricoles. Il nous en reste encore pas mal et nous allons maintenant nous pencher sur les bouteilles d’une marque bien connue, dont le stand est constamment pris d’assaut : Velier !

Cette année, c’était la Jamaïque dans tous ses états chez l’embouteilleur italien. Pas moins de 10 rhums en provenance de cette île des Caraïbes ; soit des embouteillages officiels, soit des additions à la gamme Habitation Velier, voire à la série National Rums of Jamaica. Bref, pour une baffe d’esters, c’était le bon endroit.

Mais ce n’est pas tout, puisqu’en plus de cette déferlante verte, noire et jaune, étaient également en dégustation trois rhums blancs, un rhum indien et bien sûr, les tant attendus nouveaux Caroni, des fûts uniques aux noms paradisiaques.

Une fois nos papilles préparées à grands coups de mélasse survitaminée, je vous emmènerai ensuite au pays du malt, pour y déguster bon nombre de whiskys, dont les deux nouveaux Chichibu non tourbés.

C’est parti pour le troisième volet (mais pas le dernier “Oh mon dieu, cet homme est une machine !”) de mes aventures Whisky-Liviennes !

Velier

Velier Foursquare LFT White, Distillerie de Port au Prince et Papa Rouyo
Whisky Live 2022 – Velier Foursquare LFT White, Distillerie de Port au Prince et Papa Rouyo

Distillerie de Port au Prince – 62%

Pur jus de canne (cristalline) distillé deux fois, avec une première passe chez Sajous, puis une seconde à Port au Prince (là où les rhums Providence sont distillés).
Nez : pur jus sur alambic, intense, canne, légèrement marin
Bouche : sucrosité, concentration sur la canne, les 62% sont discrets
Finale : longue sur la canne

Foursquare high esters – 62%

Mélasse et pur jus – 100% pot still
Nez : un profil monstrueusement exubérant, avec un côté lactique en prime
Bouche : intéressant du goûter pour l’expérience, on est totalement sur un profil high esters. Daïquiri !
Finale : longue, quelle surprise…

Papa Rouyo – 62%

Cannes provenant uniquement d’un planteur (Papa Rouyo)
Nez : canne et maïs (qui m’a fait penser au Paranubes, ce pur jus mexicain), donne envie d’y croquer, légère note marine
Bouche : grande pureté, la canne est la star
Finale : on garde cette canne entre fruitée et légèrement amère, puis on part sur le côté marin au bout d’un bon moment

Amrut – 62,8%

Pas sûr d’avoir compris l’origine de la totalité de la matière première. En effet sur le stand on m’avait parlé d’un assemblage de différentes origines, en revanche, si l’on regarde le catalogue Antipodes, il y est indiqué que la matière première est un sucre non raffiné (dans le genre rapadou ou panela).
Distillé sur alambic et vieilli en fût de bourbon
Nez : l’alcool a l’air un peu violent, un rhum très boisé, une idée d’essence de bois mais sans être bois neuf, plutôt fruits cuits/confits (figue, date, pruneau)
Bouche : on garde ce sirop de fût bien concentré et chaud, pointe mentholée en fin de bouche
Finale : ce boisé reste longtemps et devient quelque chose entre sombre et pâtissier
Pas mauvais et d’un profil pas connu jusqu’alors mais pas passionnant non plus. On imagine un distillat assez neutre (plutôt contradictoire avec la distillation en pot still) et c’est donc le fût qui s’exprime à plein. Dur pour moi d’identifier ce qu’apporte ce sucre non raffiné, le jaggery. En revanche, Lance a adoré et en parle dans cet article.

Cambridge 2010 – 57%

National Rums of Jamaica Cambridge 2010 STCE
Whisky Live 2022 – National Rums of Jamaica Cambridge 2010 STCE

Long Pond, assemblage de 15 fûts vieillis sur place
Nez : fruité avant tout mais aussi un boisé sur les crayons taillés, notes pâtissières
Bouche : belle ouverture fruitée, le boisé qui se fait beurré et pâtissier arrive juste derrière
Finale : on garde ce beau triptyque : fruité, boisé et pâtissier
Très gourmand, très à mon goût

Habitation Velier Hampden 2019 HES – 60,5%

Mélasse et sucre sont fermentés
Nez : on retrouve déjà la distillerie même à ce faible taux d’esters, solvant, copeaux de crayon (qui dominent totalement) et banane
Bouche : belle épaisseur, définitivement trop taille de crayon
Finale : pareil sur la finale

Habitation Velier Monymusk 2015, Habitation Velier Hampden DOK 2017, Habitation Velier Long Pond STCE 2019 et Velier Amrut 2015 (Collection Antipodes)
Whisky Live 2022 – Habitation Velier Monymusk 2015, Habitation Velier Hampden DOK 2017, Habitation Velier Long Pond STCE 2019 et Velier Amrut 2015 (Collection Antipodes)

Habitation Velier Long Pond 2019 – 60%

Nez : de la gourmandise liquide, vraiment engageant
Bouche : il trahit son jeune âge et est un peu trop brutal sans la rondeur des plus vieux
Dommage

Habitation Velier Monymusk 2015 – 59%

Nez : très marqué par les alcools supérieurs avec des notes cacaotées mais aussi du végétal
Bouche : grosse concentration, mais peut-être un peu trop boisée et pas assez fruitée
Finale : on retrouve notre idée chocolatée mais toujours trop de bois
Non plus

Eh bien… Ces trois Habitation Velier laissent à désirer, j’espère que la suite de cette visite jamaïcaine va remonter le niveau.

Hampden HLCF 12 ans fût 78, Hampden HLCF 12 ans fût 79, Hampden HLCF 12 ans fût 80, Hampden HGML 12 ans fût 24 et Hampden DOK 12 ans fût 11
Whisky Live 2022 – Hampden HLCF 12 ans fût 78, Hampden HLCF 12 ans fût 79, Hampden HLCF 12 ans fût 80, Hampden HGML 12 ans fût 24 et Hampden DOK 12 ans fût 11

Hampden 12 ans HLCF fût 78 – 61,9%

Nez : très joli ! Une belle association de boisé, d’esters fruités, de torréfié
Bouche : la sensation en bouche est très belle, collante et acidité qui fait saliver. On retrouve le melting pot des arômes du nez
Finale : longue, devient progressivement pâtissière
Superbe !

Hampden 12 ans HLCF fût 79 – 62,8%

Nez : m’a l’air plus boisé et légèrement lacté
Bouche : moins fruité mais tout aussi concentré, les arômes sont moins à mon goût, légèrement astringent
Finale : définitivement plus boisé, avec beaucoup de copeaux de crayon (décidément)

Hampden 12 ans HLCF fût 80 – 61,3%

Nez : on repart sur un profil plus gourmand et moins dominé par le bois, torréfié et amande sont également de la partie
Bouche : sucrosité, amande et toujours ces esters fruités ; énorme concentration
Finale : longue entre bois et pâtisserie
Très bien aussi, peut-être un peu en dessous du 78

Hampden 12 ans HGML fût 24 – 63,6%

Nez : fruits, cacao, végétal…
Bouche : des fruits bien mûrs, bien acides, amande amère, la bouche salive à foison
Finale : décidément une belle identité pâtissière là encore

Habitation Velier Hampden DOK 2017 – 60,5%

Trop pour moi, on perd la gourmandise pour l’excès. Non, les Habitation Velier de cette année ne retiendront pas mon attention.

Hampden DOK 12 ans fut 11 – 63,7%

Nez : plus tropical et plus gourmand que l’Habitation Velier, même si toujours très extrême
Bouche : sucrosité fruitée intense et exubérante, avec même une facette franchement pâtissière sur la fin de bouche…
Finale : … qui continue sur la finale.
Vraiment pas mal du tout ce DOK officiel.

Ces cinq Hampden officiels (sauf peut-être le fût 79) sont tous de haut niveau, j’ai vraiment été impressionné. On pourrait maintenant évoquer les prix, mais ça gacherait le plaisir.

Velier Caroni 1996 Paradise 1 et Velier Caroni 1998 Paradise 2
Whisky Live 2022 – Velier Caroni 1996 Paradise 1 et Velier Caroni 1998 Paradise 2

Caroni revient : La suite du retour du fils immortel de la vengeance qui ne meurt jamais et sort de la tombe !
Ça y est, les fûts sélectionnés par les 23 chanceux à Cognac trouvent le chemin des bouteilles, qui vont elles-mêmes trouver le chemin des étagères des cavistes (enfin ça, c’est la théorie). Quoi qu’il en soit, la série Caroni Paradise voit le jour. Des fûts uniques (environ 260 bouteilles de chaque), des flacons soufflés bouche, des étiquettes arborant les oeuvres d’un peintre trinidadien, des jus bruts de fût… Je suis content de les avoir goûtés sur le salon, je crains que l’expérience ne se renouvelle pas.
Bref, passons justement à cette dégustation.

Caroni Paradise#2 1998 – 56,3%

Nez : un type heavy bien lourd, entre asphalte et vanille
Bouche : concentration collante et sucrée avec l’identité Caroni hyper présente
Finale : une pâtisserie beurrée arrosée de goudron chaud
Très sympa mais qui manque de fruits à mon goût

Caroni Paradise#1 1996 – 62,7%

Nez : fruits à coque, noix et noisette torréfiées et caramélisées sont très présentes et dominent même. La veine Caroni est bien discrète.
Bouche : puissant mais toujours très gourmand, intense, concentré
Finale : on retrouve nos fruits à coque et leur goût de reviens-y hors du commun
Un Caroni atypique qui n’est que gourmandise (mais pas uniquement sur la vanille contrairement à certains autres) et sans écœurement.
Glouglou +10000

Whisky

Jetons-nous dans une longue série de dégustations de whiskys. Des notes de dégustation assez brèves et seulement quelques bouteilles qui m’auront positivement marquées.

Artist 12 Strathisla 10 ans, Strathisla 15 ans, Strathisla 20 ans, Strathisla 25 ans, Strathisla 30 ans,
Whisky Live 2022 – Artist 12 Strathisla 10 ans, Strathisla 15 ans, Strathisla 20 ans, Strathisla 25 ans, Strathisla 30 ans,

Strathisla 30 – 42,3%

Nez : douceur, finesse, boisé hyper discret, floral, fruits à coque et fruits en général
Bouche : même profil, avec encore une matière première bien présente mais un léger manque de pèche

Strathisla 25 – 50%

Nez : plus chaud, les fruits sont plus mûrs, également apport de fruits secs
Bouche : les 50% sont extrêmement discrets, bluffant
Finale : Long mais toujours sur la finesse et une légère impression de cire
Très jolie association de gourmandise et de finesse.

Strathisla 20 – 55,4%

Nez : l’alcool se fait ici sentir, on retrouve nos fruits jaunes frais, vieux bois ciré
Bouche : le plus concentré pour l’instant et finalement l’alcool est très bien

Strathisla 15 – 62,7%

Fût de sherry de premier remplissage
Nez : totalement différent ! Le fût a vraiment marqué le jus, plus confit, notes torréfiées et épicées
Bouche : texturée, grasse, très typé sherry. Alcool présent tout de même
Finale : chaude, longue et intense, fruits secs, figue, noix, torréfiée

Bushmills 30 ans – 50,5%

Bushmills 30 ans The Causeway Collection Finished in Madeira Cask
Whisky Live 2022 – Bushmills 30 ans The Causeway Collection Finished in Madeira Cask

Fût de vin de Madère
Légèreté fruitée et florale et un second niveau de lecture avec un boisé torréfié. L’ensemble fonctionne très bien. Attaque saisissante puis légèrement sucrée, ce qui marche également fort bien.
Très agréable.

Chichibu 2013 61%

Chichibu 2013 Wine Cask et Chichibu 2013 Virgin Oak
Whisky Live 2022 – Chichibu 2013 Wine Cask et Chichibu 2013 Virgin Oak

Non tourbé fut de vin
On perd quand même beaucoup la matière première pour un si jeune spiritueux. Le vin a laissé son empreinte

Chichibu 2013 61%

Non tourbé fût neuf
Même observation mais avec du fût neuf.

Un petit mot sur ces Chichibu : c’est franchement moyen pour mon palais novice. J’avais gouté le Paris Edition de l’année dernière et n’avais pas plus été emballé…

Scapegrace Single Cask 2015, Scapegrace Single Cask 2019 et Starward 2017
Whisky Live 2022 – Scapegrace Single Cask 2015, Scapegrace Single Cask 2019 et Starward 2017

Starward 2017 – 50%

Finitition en ex-fût d’eau de vie de cidre.
Et en effet on a cette pomme, qui heureusement ne masque pas le grain. Je l’ai trouvé trop jeune par ailleurs.

Scapegrace Single Cask 2015 – 57%

Scherry cask finish
Un grain moelleux et brioché
Grosse intensité mais gros alcool aussi. Il devient ensuite plus chaud et boisé

Scapegrace Single Cask 2019 – 57%

Orge séchée avec du manuka fumé
La note fumée ressort bien, encore un peu fort et trop jeune. Cette note fumée est atypique et intéressante.

Hellyers Road 2007 14 ans – 58,5%

Hellyers Road 2007 14 ans et Hellyers Road 2003 19 ans
Whisky Live 2022 – Hellyers Road 2007 14 ans et Hellyers Road 2003 19 ans

Agrumes, léger médicinal, donc très frais mais côté bois neuf beurré, voire carton.
Manque d’équilibre avec cette orange trop présente

Hellyers Road 2003 19 ans – 61,1%

Bien mieux, sans ces notes dominantes, plus lié et plus rond, fruits à coque, léger zest. Attaque trop puissante mais avec une très jolie fin de bouche et une finale grillée. Pas mal du tout.

The Single Malts of Scotland Imperial 32 ans – 42,7%

Port Askaig 45 ans et Imperial 32 ans
Whisky Live 2022 – Port Askaig 45 ans et Imperial 32 ans

Très pur et droit, peu boisé et fin.
Un peu aqueux, en revanche, sur la fin de bouche et la finale, émerge un côté grillé assez intense fort agréable.

Port Askaig 45 ans – 40,8%

Non tourbé et pourtant, on trouverait quelque chose de très légèrement tourbe tout de même en filigrane. Très discrète, elle gagne en intensité jusqu’à la finale. Bon sinon, c’était un peu mou.

Artist #12 Benrinnes 10 ans – 58,1%

Artist 12 Benrinnes 10 ans et Artist 12 Glenrothes 25 ans
Whisky Live 2022 – Artist 12 Benrinnes 10 ans et Artist 12 Glenrothes 25 ans

Sherry premier remplissage
Le fût a donné à mort et du coup grosse gourmandise fruitée, vineuse et texturée. Trop sherry ? Y’a une facette vraiment sympa mais cela éclipse quand même trop sa nature.

Artist #12 Glenrothes 25 ans – 55,5%

Le sherry ici a donné un peu de soufre, une note fumée et de la gourmandise. En bouche, c’est cette gourmandise alliée à ces notes fumées qui s’associent.

Ex Libris 2000 Winds of May, Ex Libris 1997 Winds of Spices, Caperdonich 22 ans, Tormore 33 ans, Mortlach 2012 et Whittaw 2013
Whisky Live 2022 – Ex Libris 2000 Winds of May, Ex Libris 1997 Winds of Spices, Caperdonich 22 ans, Tormore 33 ans, Mortlach 2012 et Whittaw 2013

Ex Libris 2000 Winds of May – 56,8%

Grosse gourmandise autant au nez qu’en bouche, avec une belle intensité et une texture vineuse. Peut-être un peu “jeune” d’une certaine manière sans que j’arrive vraiment à dire pourquoi ça m’est venu en tête (oui je sais qu’il a plus de 20 ans).

Ex Libris 1997 Winds of Spices – 54,4%

Encore plus de gourmandise : pâtisserie aux épices douces mais aussi un petit côté bois neuf. Moins bien en bouche en revanche. Non, finalement je lui préfère son cadet.

Caperdonich 22 ans – 57,6%

Fruits exotiques vanillés et beurrés, la puissance semble bien. Confirmeé en bouche, les fruits sont complimentés par le bois qui arrive et porte la longueur. Il reste intense longtemps et la finale évolue de manière très intéressante.
Une très jolie “découverte” et clairement l’un des meilleurs whiskys dégustés sur le salon !

Tormore 33 ans – 51,3%

L’alcool semble plus présent, légère note fumée. “Tourbe” et alcool sont asséchants, ce qui associé à des arômes herbacés, rend ce whisky loin d’être à mon goût.

Mortlach 2012 – 58%

Sherry cask
Banane et épices. En bouche on a bien le sherry autant niveau texture qu’arômes tout en gardant la banane, c’est riche. Jolie finale texturée et vineuse.

Whittaw 2013 – 59,2%

Sherry cask (comme tous les whiskys de la Collection Plume de Signatory Vintage)
Gros sherry au nez et en bouche, avec une légère tourbe sur la finale.

Des hauts et des bas sur cette seconde session. Chez Velier, j’ai beaucoup aimé les Hampden officiels (oui, ils sont hors de prix), alors que les Habitation Velier m’ont laissé de marbre. Et niveau whisky, peu de mes dégustations m’auront conquises, avec 2 ou 3 jolies bouteilles tout de même.

Mon Whisky Live 2022 – première partie
Mon Whisky Live 2022 – seconde partie

3 thoughts on “Mon Whisky Live 2022 – Partie 3

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