Une dégustation mexicaine à l’aveugle de rhums… pas mexicains

Le tour du monde se poursuit. Après nos aventures en Asie, dont mon inoubliable détour par Issan, nous n’en sommes pas restés là. C’est après presque six semaines en Nouvelle-Zélande que nos pas nous ont conduit aux Amériques avec un pays qui était sur ma liste depuis un moment, le Mexique. Au final, nous sommes passés par trois états et en avons pris plein les yeux, entre les plages, la faune, les cenotes, les ruines maya, les jolies villes au style colonial et j’en passe. Mais cette étape aura aussi été spéciale car nous avons reçu la visite de ma mère et de mon frère pour quelques jours.

Et je sais ce que vous vous dites : et le rhum dans tout ça ? Eh bien, moi non plus à ce moment-là, je ne voyais pas le rapport.

Mon frère m’avait fait une surprise en me préparant quatre échantillons à déguster à l’aveugle lors de nos soirées passées ensemble. Il avait même reçu de l’aide puisqu’il était passé voir deux cavistes parisiens afin de trouver des rhums que je n’avais pas encore eu l’occasion de déguster. Merci donc à A’Rhum et à Excellence Rhum pour avoir joué le jeu, c’est sympa et ça m’a permis de quelque peu recharger mes batteries rhum 😉

Dégustation à l’aveugle

Place donc à mes notes de dégustation, sans fard mais un peu mieux rédigées que sur mon téléphone à chaud, à savoir avec des verbes et sans fautes (en tout cas un peu moins :)).

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Comme je ne compte pas vous dire tout de suite de quels rhums il s’agit, je vous colle des photos du Mexique qui n’ont rien à voir mais que j’aime bien 🙂

Rhum numéro 1

Nez : Je me retrouve devant un truc inconnu. Peu de bois et un côté chimique ; mélasse ou pur jus, et bien pas évident de se prononcer. Il est assez gourmand sur la canne et des notes crémeuses aux arômes de châtaigne. Légèrement terreux, il n’est pas très porté sur la fraîcheur bien que de petites pointes citronnées se fassent sentir. Dans l’ensemble il n’est pas très expressif mais est très original avec des accents d’eau de vie. Pas mal ce nez, pas génial non plus mais il y a beaucoup de choses à en dire.

Bouche : L’attaque n’est pas très puissante et serait plutôt caractérisée pas une relative douceur, en tout cas, ce n’est pas sec. On retrouve une châtaigne feutrée et… pas grand chose d’autre. Il est malgré tout plutôt séduisant mais lassant à la fois.

Finale : L’alcool ne se fait toujours pas remarquer par sa puissance, mais des arômes d’alcool font leur apparition. Comme sur le reste de la dégustation, ce rhum (?) est timide et assez fin. Le terreux/végétal aux accents de châtaigne revient discrètement après un moment et est complété par des notes de canne à sucre et un passage fugace de poivre.

Un ovni, aucune idée de ce que ca peut être, en tout un alcool de canne à sucre très peu vieilli.

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Ne vous inquiétez pas, j’en ai encore plein d’autres des photos du Mexique pour vous faire patienter jusqu’à la fin de l’article !


Rhum numéro 2

Nez : Ah ! Cette fois-ci, nous voilà dans un domaine connu, avec un nez de rhum agricole vieux. Ce qui domine avant tout c’est un bois poivré et qui laisse la place à un caramel léger et à des épices, moins timides, elles, avec même de francs accents de pain d’épices. Sans doute la Martinique (mais pas sûr à 100%) pour un rhum soit trop vieux et qui aura été trop marqué par le bois, soit dont le fût (vraisemblablement de chêne français dans tous les cas) n’était pas de la meilleure qualité.

Bouche : Là, le duo bois poivré et épices occupe le devant de la scène et je laisse aucune place aux seconds couteaux. Ce n’est pas franchement à mon goût.

Finale : Les épices s’effacent mais ce boisé – toujours le même – ne baisse pas sa garde et est rejoint par des notes torréfiées, pour finale longue, qui déviera vers des arômes terreux. Pas des plus agréables.

On est assez loin de ce que je j’aime dans les rhums agricoles, ce boisé et ce poivre étant vraiment trop présents.

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Une de mes préférées, vous en avez de la chance !

Rhum numéro 3

Nez : On change d’île pour se retrouver sans aucun doute en Jamaïque, je hasarderais même Hampden bien que je ne lui ai pas trouvé de côté lacté. Très acide sur les fruits trop mûrs, le solvant et l’olive noire, il se fait très peu gourmand et du coup manque un peu d’équilibre à mon goût, même si j’en connais deux ou trois qui devraient aimer 🙂

Bouche : Sec et même astringent (plus ou moins comme prévu), il renforce son identité trouvée sur le nez. Des épices, le poivre en tête, apparaissent pour un surcroît de complexité, mais pas de gourmandise.

Finale : Comme souvent sur les rhums jamaïcains, le profil change nettement sur la finale avec la présence de notes empyreumatiques et torréfiées. Il reste sec et le boisé ressort sur cette ultime étape de la dégustation. Finale assez classique.

Un jamaïcain qui envoie et qui ravira les amateurs du style !

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Une dernière pour la route 😉

Rhum numéro 4

Nez : Ok, cette fois, nous sommes en Martinique ! Boisé gourmand, fruits à coque, profil relativement pâtissier, de légères épices douces, de la vanille, de l’orange… Puis après un moment du tabac et du chocolat. Il me plait bien plus que le second. Gourmand, assez complexe et evolutif, franchement bien.

Bouche : Voilà qu’il se fait plus sec que prévu, avec une dominante bois et épices et une impression chaude pour une perte très nette de gourmandise et de complexité, dommage :/

Finale : C’est l’étape de la dégustation où ce rhum se fait le moins expressif. Nous sommes sur des notes de bois vanillé avec toujours cette impression de chaleur. Après quelques instants, elle se fait tannique mais s’arrêtera là. Décevante que cette finale.

Un rhum qui part bien mais qui va malheureusement decrescendo au fil de la dégustation, bien dommage.

 

Et voilà pour ce panel assez éclectique et vous devez vous demander – comme je me le suis demandé – de quels rhums il s’agit !

 

Rum Soledade

Le premier nous vient du Brésil et est bien un rhum, qui répond au doux nom de Soledad et qui est vieilli quelques mois en fût d’ébène. Pas étonnant que j’ai été perdu ^^

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Rhum Soledade – Ce n’est pas celui-ci que j’ai dégusté mais c’est la même maison – Crédit photo : Christian de Montaguère

Rhum Chantal Comte, l’arbre du voyageur, La Mauny 3 ans d’âge

Le second est bien un rhum agricole et de Martinique puisqu’il s’agit du La Mauny VO de chez Chantal Comte (L’arbre du voyageur). Un grosse surprise car je n’en avais entendu que du bien… Pas mon truc.

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Chantal Comte, L’arbre du voyageur, La Mauny trois ans d’âge – Credit photo : Excellence Rhum

Rhum Twelve, Hampden 2007 11 ans d’âge

Le troisième est bien un rhum jamaïcain et bien de chez Hampden avec un embouteillage de 11 ans de chez Twelve, embouteilleur que j’affectionne, surtout grâce aux blends que j’ai pu déguster.

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Rhum Twelve, Hampden 2007, 11 ans d’âge – Merci Flo pour la photo

Rhum Dillon VSOP

Le quatrième nous ramène sur l’île aux fleurs avec un VSOP de chez Dillon. J’ai toujours dit que cette maison offrait des rhums de rapport qualité/prix difficilement battable et même si ce VSOP est loin d’être exempt de critiques, il confirme ma pensée.

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Rhum Dillon VSOP – Merci Julien pour la photo

Et voilà, vous avez désormais les solutions 😉

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