Le Salon du Rhum Belge, Spa si facile de s’y rendre… – partie 1

spa-nentrance

…mais une fois qu’on y est, qu’est-ce qu’on est bien ! Oui il m’aura fallu sept heures “porte à porte” entre chez moi et le salon, eh bien je ne regrette pas une seconde d’avoir fait le déplacement 🙂

On y est bien, et il y a bien assez de choses à faire pour remplir les deux jours de moments agréables et d’excellents rhums à déguster.

J’ai passé beaucoup de temps du côté du bar collector où de (très) belles choses étaient disponibles. Mais j’ai bien sûr aussi passé un bon moment dans l’espace principal du salon (quel beau lieu !), où certaines nouveautés étaient à découvrir.

J’ai également passé énormément de temps à papoter avec des connaissances virtuelles, qui grâce à ce week-end, ne le sont désormais plus ; je ne veux pas dire par là que ce ne sont plus des conaissances mais qu’elles ne sont plus virtuelles, vous aviez compris alors arrettez de faire semblant !

Vraiment, de belles rencontres, de bons rhums et des conversations entre passionnés ! Que demander de plus ? Pas grand chose ^^

Justement, ces rhums, lesquels ai-je pu découvrir, lesquels ai-je aimé, lesquels m’ont laissé froid et lesquels m’ont impressionné ?

longueteau-genesis

Non, ce n’est pas l’étiquette officielle :p

J’ai commencé par Longueteau, voulant goûter à leur nouveau et à paraître, brut de colonne.

Mais débuter par un rhum à 73.5% n’est sans doute pas une brillante idée, du coup j’y suis allé crescendo avec le 50%, le 62% et enfin le Genesis (doux nom donné à cette nouveauté). A noter qu’il s’agit d’un canne rouge de la parcelle n°9 et qu’il a reposé un an, sans brassage.

C’est la canne qui domine avant tout, avec ensuite les agrumes et une touche terreuse. En bouche une très petite quantité suffit pour avoir une explosion canne à sucresque. Prenez-en un peu plus et vous sentirez le poivre et le piment. Ceci étant dit, jamais on ne pourrait penser que le degré d’alcool est si haut, tout ça est vraiment bien intégré.

C’est un rhum blanc intéressant, après il ne faudrait pas que le degré alcoolique devienne un argument de vente non plus.

issan-2015

J’irai les voir un de ces jours

Pour continuer sur le rhum blanc (pur jus de canne, cela va sans dire), je me suis rendu sur le stand Issan, rhum thaïlandais, dont j’ai déjà parlé, entre autre ici.

Intéressant d’y faire le comparatif entre le 2014 et le 2015. de vraies différences avec un nez plus intense mais un peu moins sur la canne et une surprenante marine, retrouvée en bouche. Ces changements viennent de l’ajout de nouvelles parcelles, de nouveaux réglages de l’alambic et plus généralement d’une plus grande expérience.

Cerise sur le gâteau, la dégustation d’un brut d’alambic à 56° ! C’est bon 🙂 Le nez est plus frais (et légèrement acide), plus intense. La canne est présente, ainsi qu’une certaine douceur (qui m’a fait penser à de la papaye). La bouche est tout aussi intense et explosive. Il prend bien la bouche et n’est pas dépourvu d’une certaine douceur là aussi. Pour finir, il est long. Seul petit défaut selon moi, une touche métallique apparait sur la finale après plusieurs minutes.

jm-feuillage

Enfin goûté 🙂

Ne nous arrêtons pas là en si bon chemin ! Autre pur jus blanc, mais de Martinique cette fois : le JM Macouba et sa bouteille au feuillage luxuriant si reconnaissable. Le nez est sur la canne, bien sûr, mais son côté floral est également très présent. Une pointe citronnée et une pointe terreuse viennent apporter de la profondeur supplémentaire. La bouche est plus sur la canne et est plus explosive et franche que l’on pouvait attendre ; une bonne surprise. La finale est sur la canne mais le côté terreux refait son apparition.

Voilà pour les blancs et passons maintenant aux autres nouveautés, avec pour commencer, une nouvelle marque allemande : Bonpland. Il s’agit d’un nouvel embouteilleur indépendant qui propose une gamme que l’on peut diviser en deux ; d’un côté des rhums destinés à être tout le temps disponibles (des blends de plusieurs pays) et donc en “production continue” et de l’autre, des single casks en quantité réduite (normal pour des single casks me direz-vous et vous aurez raison), renouvelés chaque année, à raison d’une dizaine par an. Ça c’est le plan. A noter qu’ils mettent en avant l’absence d’ajout dans leur rhum, que ce soit à des fins gustatives ou de coloration.

J’ai pu papoter avec l’un des créateurs de la marque et c’est bien agréable de voir la passion et les connaissances transparaitre dans son discours. Tout est fait dans la région vinicole de Mosel (en allemand dans le texte) en Allemagne et vous ne serez donc que modérément étonné si je vous dis que chacun de leur rhum est vieilli plus ou moins longtemps dans des fûts ayant contenu du vin (de leur propriété). Cela ira de deux semaines pour certains single casks jusqu’à la majeure partie du vieillissement pour leur blends.

Ces blends justement, le Blanc et le Rouge (selon le type de fût de vin dans lequel ils ont vieilli).

bonpland

Oui, l’éclairage était un peu étrange à cet endroit-là 🙂

Le premier est un blend de rhums venant de 5 pays, qui est vieilli est fût de chardonnay. Le nez est assez expressif avec de la gourmandise et un pot still présent ; l’influence de la Jamaïque se fait bien sentir. La bouche est sèche et empyreumatique – on retrouve la Jamaïque là aussi mais pas seulement. La finale est longue et relativement gourmande. Je ne connais pas le prix, mais il se défend.

Le second est aussi un blend de rhums devant de 5 pays (mais pas intégralement les mêmes que pour le Blanc) vieilli est fût de pinot noir. Là aussi la Jamaïque se fait remarquer avec en plus, les épices et le bois. Sans oublier, une certaine dose de gourmandise. En bouche il est sec mais manque un peu d’expression. La finale a un peu plus de caractère et développe des arômes de bois et d’épices pour une bonne longueur. Lui non plus n’est pas mal mais ma préférence va au blanc.

Non, je n’ai pas goûté les 10 single casks. J’ai jeté mon dévolu sur trois : un Barbade de 20 ans, un Fidji de 12 et un Enmore de 28.

Le Barbade (pas Fourquare) à 45%, manque un peu de caractère mais n’a pas vraiment de défaut.

Le Fidji à 45% aussi est plus intéressant et possède des arômes plus marqués (médicinal, poivré, épices, beurre…).

Le Enmore à 50% est le plus intéressant des trois, avec à la fois finesse et complexité (pomme, vanille, orange, amande…). De plus, il est très long sur des notes empyreumatiques. Malheureusement il est très cher (plus de 250€ si je me souviens bien).

Dernière précision, chaque single cask a passé un minimum de 5 ans sous les tropiques (voire 9 ans pour cet Enmore par exemple) et le reste en Allemagne.

Tout ça pour dire : une découverte intéressante et un embouteilleur indépendant qu’il va falloir suivre.

Un autre embouteilleur que l’on commence à bien connaître, français celui-ci : la Compagnie des Indes. Plusieurs nouveautés (dont certaines planquées sous le comptoir, ce que j’ai su trop tard :/). Deux nouveaux rhums tout de même, le Boulet de Canon n°3 et le Oktoberum.

cdi-oktoberum

Toujours vendeur ça…

Le principe de, ce que l’on peut désormais appeler, la série des Boulet de Canon, c’est d’avoir des rhums aux forts accents fumés, que ce soit par un vieillissement en fût ayant contenu du whisky tourbé, comme cela a été le cas des deux premiers, ou comme ici par une réduction alcoolique à l’aide de thé fumé plutôt que d’eau. Le résultat est très très thé fumé justement (y compris une amertume sur la finale qui ferait penser à un thé trop longuement infusé), j’ai eu un peu de mal à y trouver le rhum.

Le Oktoberum est un assemblage de rhums de Jamaïque de 5 ans, subissant un vieillissement dans des fûts ayant contenu trois alcools différents, y compris de la bière. Franchement, je n’en attendais pas grand-chose et ai été (agréablement) surpris. Très compliqué à décrire mais des arômes jusque-là inconnus et plutôt harmonieux. Pas inintéressant.

Dernière dégustation sur la partie principale sur salon avec les Rhums de Ced.

C’est loin d’être la première fois que je vous en parle et vous connaissez donc déjà le niveau d’innovation et de “fraîcheur” que Cédric Brément cherche à insuffler en permanence à sa gamme. Cette année ne déroge pas à la règle avec les nouveautés dégustées en avril et deux nouveaux arrangés présents à Spa.

Le triple ananas d’abord, qui est une macération de trois ananas différents dans des rhums à degrés différents et qui est vieilli quelques moins dans des fûts de Sauternes. Le résultat est sympa et vraiment différent de l’arrangé ananas classique. Le nez est frai
s et vif sur l’ananas et la vanille. La bouche est sur un ananas complexe, qui offre plusieurs facettes, tandis que l’alcool est plus présent que sur d’autres créations de la marque (ce qui n’est pas mal du tout). Sans surprise la finale est dominée par… l’ananas mais on sent également un léger boisé faire son apparition.

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Ca commence à faire une sacrée gamme !

La seconde nouveauté de Spa est un rhum arrangé d’un fruit colombien, le lulo. Comme la plupart d’entre vous, je n’en avais jamais entendu parler. Le nez est complexe sur les agrumes, le kiwi, étonnamment la tomate et encore plus étonnamment… le comté. C’est vraiment sympa. La bouche est acidulée et là aussi la douceur est moins marquée que sur d’autres arrangés et le rhum est bien présent. La longue finale nous offre des notes de tomate et d’ananas. A découvrir.

Dans la prochaine partie, quelques rhums d’exception de l’espace collector 😉

3 thoughts on “Le Salon du Rhum Belge, Spa si facile de s’y rendre… – partie 1

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