Ça y est, j’ai enfin pu mettre de côté suffisamment d’échantillons pour vous livrer un troisième et dernier (pour l’instant du moins, qui sait) line-up en direct du Belize. Et encore, quand je dis “suffisamment”, c’est juste trois samples… Je m’excuse envers ceux qui m’avaient envoyé un échantillon il y a déjà plusieurs mois et je les remercie à nouveau !
L’Esprit Travellers 2005-2013 – 66.1%

Le premier nez nous procure immédiatement cette confortable gourmandise très bourbon. La noix de coco, la vanille, du tabac, un boisé jeune mais marqué et un peu d’agrumes, la recette classique mais qui fonctionne des rhums de Belize. Au deuxième nez, le tabac gagne en puissance et en « gras ». Le rhum se fait plus sombre et le fût carbonisé envoie ! Le coco est désormais grillé, pour ne pas dire brûlé. Une note à mi-chemin entre le pruneau et l’olive se fait remarquer. Mais c’est désormais vraiment le tabac et les notes empyreumatiques qui mènent au score. Plus de repos parvient à mâtiner les arômes noirs de notes presque fermières.
La bouche ne trahit pas le nez et on garde un joli mariage entre gourmandise et obscurité. L’alcool est bien intégré et le palais est envahi de ces notes collantes.
La finale, longue, va progressivement ôter ses atours fruités pour se retrouver en slip de tabac ; ça ne veut rien dire mais vous m’avez compris (enfin j’espère).
Décidément les sélections de L’Esprit chez Travellers sont des réussites. Peut-être un peu trop sur un profil empyreumatique et tabac dans un second temps mais l’ensemble marche bien.
Isla Del Ron Belize 2005-2014 – 66.4%

Le premier nez est plus timide et comme plus aérien, moins chaud. Il faut vraiment aller chercher les arômes au fond du verre et à ce moment-là, on décèle un peu de coco, du tabac, des fruits à coque et un côté bonbon, mais le tout manquant de puissance. Je me demande ce que le second nez va pouvoir apporter. Justement, étaler le rhum dans le verre va lui permettre de décoller un peu et de revenir au niveau des deux autres. La noix de coco est bien en place, tabac et vanille à ses côtés. Il lui aura en fait fallu cette attente pour vraiment devenir un Travellers (avec même un peu de noix en prime).
La bouche est plus alcooleuse (en ce sens que l’alcool cache un peu les arômes) et moins expressive. ; on rejoint le premier nez d’une certaine manière, avec des arômes à la peine.
La finale en revanche est très coco/tabac et ce pendant un long moment. Agréable cette finale.
Bon clairement pas le meilleur de ce line-up. Il a certains arguments mais qui ne sont pas de taille à rivaliser avec les deux autres.
The Rum Cartel Belize 2007-2020 – 66%

Le premier nez est à l’intersection des deux précédents, plus expressif que le Isla Del Ron mais pas aussi direct que le Travellers. Un peu plus frais, il offre vanille, banane, coco grillé et orange (dans cet ordre). J’ai également eu un bref passage de prunes au sirop. Il va sans doute nécessiter du temps pour s’exprimer pleinement. La vanille va encore prendre plus de place une fois les parois recouvertes. La noix de coco arrive juste derrière et on se demande comment avec ceux deux-là aux commandes, le rhum parvient à garder une certaine fraîcheur végétale légèrement réglissée et “agrumée“. Le tabac fait également son entrée.
La bouche est chaude et on peut le garder un moment, ce qui est agréable, à se demander où ce degré diabolique (oui, il faudrait lui rajouter 0.6%) est passé. Il évolue sur une gamme moins facile et moins expressif que l’Esprit mais il est aussi plus sympa que le précédent, dans un registre plus sec.
La finale démarre fort sur une explosion aromatique qui résume Travellers : coco, tabac, vanille, fruits à coque… beaucoup de gourmandise. Ce quatuor ne compte pas disparaître rapidement et c’est tant mieux.
Une sélection intéressante sur un Belize qui s’inscrit bien dans ce que les rhums de cette origine ont à offrir avec quelques spécificités qui lui donnent son identité propre.
Pour retrouver les rhums bruts de fût du Belize précédemment testés, c’est par-là :
Première partie
Deuxième partie