Allez, on continue avec cinq autres rhums tous en provenance de la distillerie Travellers du Belize !
Belize – Travellers – SBS 2006-2018 – 64.7%

Au premier nez, on retombe sur nos pattes avec noix de coco et vanille mais également un petit quelque chose d’alcooleux, pas vraiment sur la puissance (bien qu’il ne soit pas timide de ce côté-là non plus) mais plus comme un nuage d’éthanol qui surnagerait. Après avoir recouvert les parois du verre, l’impression alcooleuse disparait et il gagne en intensité, avec une vanille plus noire et bien fraiche. Ce n’est pas tout, le profil devient bien plus chaud, plus exubérant et le bois (accompagné du tabac) rentre en jeu de manière assez tonitruante ; on ressent presque sa texture et on imagine qu’il développera plus tard dans la dégustation une certaine astringence. Ce second nez est bien plus agréable que le premier malgré tout.
En bouche, il ouvre les hostilités sur une grosse intensité, autant gustative qu’alcoolique. La noix de coco est sucrée et “juteuse” mais imprégnée de bois, qui n’est finalement pas astringent par ailleurs. L’alcool supporte vraiment ce mélange coco/bois, qui est détonnant, même si les watts ne font pas dans la demi-mesure.
La finale est longue et reste mordante quelques instants. On garde notre couple bois/coco, qui va se charger de nous accompagner tout au long de cette finale.
Un beau deuxième nez et une intensité gourmande sympa. Cependant un souci sur le premier nez, une relative simplicité et un alcool bien là, font que ce rhum de chez SBS n’est pas aussi haut qu’il pourrait l’être dans mon classement.
Belize – Travellers – L’Esprit 2007-2017 – 66.1%

Ayant déjà fait une dégustation des deux derniers Belize de chez L’Esprit, j’ai simplement repris mes notes de dégustation, voilà ce que ça donne.
Nez – Les rhums de Belize – et donc de chez Travellers – se distinguent normalement par un nez dominé par des arômes de noix de coco, de vanille et de bois. Je ne vous le cache pas, on est ici en plein dedans. Simple mais gourmand, d’un gourmand un peu sombre de par son relatif manque de fraîcheur.
Bouche – Le fort degré d’alcool est bien là (mais moins marqué que sur les Panama de la maison) ; mieux vaut tout de même ne pas en prendre une grosse lampée. C’est surtout un boisé vanillé qui domine et le coco est étonnamment relégué au second plan.
Finale – La noix de coco reprend son rôle de star mais partage le premier rôle avec le bois. Un léger tabac mâtiné de vanille complète cette finale, qui est agréable et se fait relativement longue.
Il est bon ce Belize anniversaire à étiquette noire mais je ne comprends pas forcément la hype qui lui est associée. Ce qui est encore plus étonnant, c’est qu’il a relégué le suivant à un quasi-anonymat (au moins pendant un certain temps), alors que comme on va le voir, ce dernier se défend sacrément bien.
Belize – Travellers – L’Esprit 2005-2017 – 67%

Nez – Le parallèle avec l’autre Travellers est immanquable mais avec certaine fraîcheur en plus, qui est apportée par l’abricot frais (et sec). Il est un peu plus volatile avec en prime une très fugace pointe florale. C’est surprenant, puisque par défaut on ne pouvait pas penser que deux ans de plus en fût puissent amener de la fraicheur fruitée, et pourtant…
Bouche – Copier/coller du premier. La différence ici est vraiment moins marquée pour ne pas dire inexistante.
Finale – L’abricot revient de belle manière dès le début (non sans évoquer certains single casks de chez New Grove), puis il laisse progressivement la place à la coco et au tabac. J’aime bien. Je fais souvent ce constat que des arômes présents au nez s’estompent en bouche pour revenir sur la finale.
Je le préfère à la version anniversaire au final, cette dernière étant un peu plus unidimensionnelle et d’une certaine manière plus classique.
FAIR pour A’rhûm (8ans) – Belize Travellers – 62%

Le nez est clairement dominé par une noix de coco grillée hyper gourmande. Peut-être est-ce d’ailleurs cette gourmandise exacerbée mais l’alcool est très discret pour ses 62%. On s’ennuierait un peu s’il n’y avait que ce coco (quoique…) mais il n’arrive pas seul. Le tabac et la vanille jouent, comme souvent chez Travellers, les seconds couteaux mais il y a aussi une fraicheur qui vient réveiller et équilibrer l’ensemble, comme d’un zest d’orange. Pour finir, je lui trouve une pointe de noisette, qui accentue encore mon envie d’y prendre un bain.
La bouche est d’une facilité déconcertante malgré la puissance annoncée, cette dernière ne servant qu’à concentrer les saveurs. Parmi celles-ci, le coco encore et toujours mais encore marqué par cette fraicheur (un peu moins que sur le nez tout de même), la vanille et un timide accent boisé.
La finale est longue et alors qu’elle débute sur la noix de coco, un léger boisé apparait par la suite pour être rapidement écarté par le tabac, qui doucement mais sûrement vient occuper la place centrale – coco et noisette grillés jamais bien loin. Et alors que je pensais le tabac sortir grand vainqueur, la vanille signe un retour inespéré et c’est elle qui va clore cette dégustation.
Il est intéressant de voir que de subtiles différences, par rapport à une trame commune, vont permettre à certains rhums de se démarquer. C’est totalement le cas ici avec noix de coco, vanille et tabac en guise de colonne vertébrale, mais auxquels s’ajoutent une fraicheur agrumes et une touche de fruits à coque et ça change tout. Délicieux !
Belize – Travellers – Rhum Club Paris (2007-2020) – 67%

Le premier nez ouvre les hostilités sur des copeaux de crayon, de la vanille et des agrumes, quelque part entre orange et citron. La noix de coco est présente mais loin d’être aussi puissante que sur d’autres rhums de la série. Sa relative timidité va s’estomper une fois le liquide étalé sur les parois du verre et c’est avant tout le coco grillé qui se manifeste et les minutes passant le tabac se fait une belle place (qui ne va cesser de grandir). Le citron devient définitivement orange et la vanille, bien grasse, reste dans les parages et marque même son territoire. Pour finir une pointe de chocolat au lait, crémeux apporte un peu plus de gourmandise.
La bouche reste sur cette ligne directrice et l’attaque développe une sucrosité assez franche. Il enveloppe bien toutes les parois de la bouche, avec une texture assez soyeuse. L’alcool est moins présent que ce que je pouvais penser de prime abord sur le nez, ce qui le rend étonnamment facile.
La finale s’éteint assez vite et nous laisse un peu sur notre faim avec une intensité décroissante sur des notes boisées et légèrement coco.
Une belle représentation de ce que cette distillerie a à offrir, assez classique avec tout de même une vanille bien présente, cette « douceur » en attaque et cette puissance alcoolique bien dosée qui lui donnent une certaine identité. Pas mal du tout, et à un prix vraiment attractif.
Et voilà, nous en avons fini de ce tour d’horizon de la distillerie Travellers au Belize, au travers de la dégustation de neuf rhums d’embouteilleurs indépendants. Sur cette seconde série, c’est le FAIR A’Rhûm qui se démarque ; une gourmandise ravageuse ! Et c’est vraisemblablement le SBS qui ferme la marche, sans être mauvais pour autant.
J’espère que cette balade en Amérique Centrale vous aura plu, et qui sait, peut-être reviendrons-nous y faire un saut, à condition que je mette la main sur d’autres représentants de cette distillerie 😉
Retrouvez ici la première partie.
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