Cela fait plusieurs années que je vous parle de “mes” cavistes, qui, de manière fort pratique sont tous agglutinés le long de la ligne 4 du métro parisien. Il n’y a que 12 stations d’écart entre celui le plus au sud – Christian de Montaguère – et celui le plus au nord – Julhès. Il y a quelques semaines, alors que les beaux jours revenaient et que nous n’étions pas encore “reconfinés”, je me suis mis en tête de me faire la totale en une journée. Je vous avoue qu’avec le couvre-feu à 18h00, j’ai lamentablement échoué et ai dû étaler ma randonnée rhum sur deux jours, en m’écartant d’ailleurs un peu de cette célèbre (grâce à moi bien évidemment) ligne 4.
Et alors que je publie cet article, ce blog a sept ans et j’ai précisément choisi cet article pour fêter cet anniversaire, comme un hommage à ces cavistes qui m’ont donné envie de découvrir l’univers du rhum et qui maintiennent cette flamme bien vive. Merci à tous pour votre passion et votre soif de partage (dédicace la 2.0 ;)).
Juhlès

Cela faisait des années que je n’étais pas passé chez Julhès et bien que l’époque où de vieux Velier pouvaient y trainer est désormais totalement révolue, j’avais le fol espoir de peut-être y trouver un ancien agricole blanc ou vieux. Et aussi, cela me faisait simplement plaisir d’aller y trainer mes guêtres à nouveau.
J’aime vraiment beaucoup cette boutique du Faubourg Saint Denis, qui est littéralement remplie de bonnes choses, autant solides que liquides. Malgré mon minutieux passage en revue du rayon rhum, je n’ai rien trouvé qui sorte de l’ordinaire (un ordinaire de qualité tout de même) et je repartis donc bredouille, non sans qu’un des vendeurs me conseille d’aller jeter un œil à la boutique de la rue Saint Maur – non ce n’est clairement pas juste à côté mais j’y suis allé un peu plus tard dans la journée après une belle balade. Là encore, belle sélection et bons conseils et je suis finalement reparti avec, non pas du rhum, mais un MC3 de chez Grosperrin, ce Pineau des Charentes qui n’en a pas le nom mais qui est une merveille d’équilibre, entre acidité et douceur, et qui, raisin sur le gâteau, est de 1979 ! Bref, ce n’est pas la première qui est passée entre mains et par mon gosier, et ça ne sera pas la dernière !
A’Rhûm

Direction plein sud, pour aller vers mon caviste historique, celui qui m’a donné le goût du rhum et qui a allumé cette passion qui m’habite : A’Rhûm. Je regrette qu’il soit un peu loin de la maison, sinon j’y serais fourré bien plus souvent. Quoi qu’il en soit, c’est avec beaucoup de plaisir que je m’y retrouvais une fois de plus – dans cette nouvelle boutique, bien plus spacieuse que l’ancienne. Et comme à chaque fois, je m’y sens comme chez moi et j’ai un petit pincement au cœur quand j’assiste au “profiling” de Freddy, qui arrive à guider avec beaucoup de justesse les nouveaux clients, à l’aide de quelques questions et d’une petite dégustation sur le comptoir au fond du magasin. Cela me ramène systématiquement presque 9 ans en arrière, quand j’étais vierge de toute connaissance et que je me suis laissé embarquer vers tous ces nouveaux rivages. Quel bonheur ! Et bien sûr, il n’y a pas que le patron, puisqu’il a réussi a s’entourer d’une équipe de passionnés qui trouvent toujours quelque chose à me faire déguster : un rhum brésilien, un blend maison ou encore un whisky texan… Autant vous dire que je continue à apprendre.

Entre autres au programme cette fois-ci, une superbe dégustation croisée de deux rhums blancs de Madère, de la distillerie Engenhos Do Norte, que je connaissais déjà par les Branca 50 et 60, ma préférence allant au premier des deux. De la canne gourmande, une identité forte, plus de relief que sur pas mal de rhums agricoles des Antilles Françaises, voilà l’idée que ces rhums me laissaient. Et puis j’ai goûté à une nouveauté : un rhum distillé sur petit alambic et mis en bouteille à 46.6%. Il a complètement éclipsé le Branca 50 ! Une bombe d’expressivité ! Mais quand j’en ai demandé deux palettes, ils m’ont dit que tout avait été vendu et qu’ils devaient attendre un nouveau batch… Je serai patient, il en vaut le coup.
Excellence Rhum

Je continue ma marche parisienne et à peine la Seine traversée, je me retrouve chez Excellence Rhum. J’ai la chance d’être accueilli par Flo, le désormais responsable de cette belle boutique de la rue Dauphine. On papote de ce monde du rhum, des potes, des nouveautés, de tout et de rien 🙂 Et on ponctue nos palabres avec le dernier né des blancs de chez Bologne, monovariétal et parcellaire : La Batterie. Comme La Coulisse, nous sommes ici sur un 100% canne noire issu d’une parcelle unique. Voilà une nouveauté qui a du caractère ! Changeant et intense, il garde deux constantes tout au long de la dégustation : les fruits et le poivre. Ce dernier est même un peu trop présent à mon goût même s’il s’agit d’un poivre différent de ce que l’on a l’habitude de goûter sur des agricoles blancs. Merci pour la découverte et à très bientôt !
LMDW & Fine Spirits

Il est temps de repartir mais sans aller bien loin, puisque c’est sur le Carrefour de l’Odéon que se situe ma prochaine étape gourmande : LMDW & Fine Spirits. Voici une autre adresse remplie de passionnés qui sauront vous conseiller et vous aiguiller sur les trois étages et toutes les familles de spiritueux mis en valeur sur les étagères. J’en profite pour jeter un œil aux bières nouvellement rentrées, dont quelques classiques de qualité dont La Débauche, Piggy ou encore Grand Paris. Et puis, alors que j’étais en grande conversation avec Benoist (à moins que ce ne soit l’autre Benoit), je suis tombé sur le batch trois du Neisson 15 ans, fraichement arrivé sous nos latitudes, présenté dans son bel écrin en bois et peut-être me suis-je lâché ^^ Quoi qu’il en soit, le clairin ansyen sélectionné par Guillaume Drouot était, lui, sold out, tant pis.
Christian de Montaguère

Il est temps de repartir vers l’ultime étape de mon périple, rue de l’Abbé Grégoire, pour apprécier l’art de vivre aux Caraïbes, avec Christian de Montaguère. Qu’il y est bon d’y flâner, de faire un tour du monde du rhum du rez-de-chaussée au premier étage, sans compter toutes les sauces, confitures et autres chocolats ! Je suis bien accueilli – comme d’habitude – et un Jerry me sert un verre du Clément Canne Bleue 2020, le dernier en date. Alors oui, il sans doute mieux que les précédentes années mais pour moi, on est quand même trop végétal et pas assez fruité/gourmand, je n’ai donc pas été aussi emballé que beaucoup de monde à ce que j’ai pu voir sur les réseaux sociaux. Quoi qu’il en soit, merci à Christian de toujours vouloir me faire découvrir des nouvelles choses, même quand il essaye de me piéger et souvent y parvient 😀

Bien évidemment, comme désormais à chaque fois que je suis dans les environs, je fais aussi le plein de charcuterie, puisqu’entre la boucherie Grégoire, la Maison Vérot et Le Bourdonnec, il y a l’embarras du choix. Voilà donc une partie de mon butin accumulé ce jour-là. Quant aux samples dans le fond, ce sont ceux que j’ai achetés à La Table du Loup, dont je vous parlerai bientôt sur ma page Facebook 😉
Si vous voulez en savoir plus sur chacun de mes différents arrêts, je vous invite à jeter un œil aux articles individuels que j’ai écrit il y a plus ou moins longtemps :
1ère station et 1er caviste sur la ligne 4 : Christian de Montaguère
2ème arrêt et 2ème caviste sur la ligne 4 : A’Rhûm
3ème arrêt et 3ème caviste sur la ligne 4 : Julhès
4ème arrêt et 4ème caviste sur la ligne 4 (ou presque xD) : L’Adresse Gourmande
5ème arrêt et 5ème caviste sur la ligne 4 : LMDW & Fine Spirits
6ème arrêt et 2ème caviste sur la ligne 4 : Excellence Rhum