Rhum Society 2021 – partie 1

Qu’il est bon de se mettre un salon dédié au Rhum sous la dent ! Quel plaisir de déguster des nouveautés et de discuter avec leurs artisans ! Et bien sûr, quelle joie de revoir des potes et de se marrer autour d’un verre ! Alors si en plus, tout cela se passe dans les chambres d’un hôtel quatre étoiles en petit comité, c’est encore mieux 🙂
Oui, vous l’aurez compris (le titre de l’article aura sans doute un peu aidé), s’est tenue le week-end dernier la première partie de la seconde édition du Rhum Society 2021. Rappelons que l’année dernière, c’est un des très rares salons qui a pu avoir lieu et que la mouture 2020 fut un franc succès, tant les visiteurs furent conquis pas le format. Si vous souhaitez vous rafraichir la mémoire, c’est par ici : Rhum Society 2020.

Rhum Society 2021 – partie 1 – L’Hôtel Monte Cristo

Cette année, je savais à quoi m’en tenir, aussi avais je en tête d’être encore plus organisé et studieux que la fois précédente. En effet, le temps passe très vite et il est bien compliqué de découvrir tout ce qui nous intéresse, même une fois une sélection effectuée. Heureusement, cette année, les tickets achetés donnaient accès aux chambres deux heures et demi, soit une heure de plus qu’en 2020 ; théoriquement, cela aurait dû aider à avoir moins l’œil sur le chrono, tel ne fut pas vraiment le cas…

Hop me voilà donc en route vers la rue Pascal dans le 5ème arrondissement de Paris, pour participer à ce salon sur le dernier créneau disponible, de 19h30 à 22h00. Arrivé une bonne demi-heure en avance, cela me laisse le temps de saluer quelques connaissances, puis de choper un catalogue du salon afin d’y découvrir les rhums en dégustation (je n’ai trouvé que les maisons présentes sur le net mais pas leurs bouteilles). Et je me retrouve à frénétiquement scanner chaque page et à écrire un plan de bataille sur mon téléphone en fonction des rhums présentés et des étages occupés par chaque maison. L’heure fatidique arrive, je suis prêt !

Etant le premier dans la file d’attente, je monte directement au premier étage où j’avais identifié plusieurs chambres dans lesquelles passer du bon temps. Comme souvent sur les salons, mes notes de dégustation sont plus ou moins étoffées, voire même parfois un peu lapidaires, vous allez encore vous en rendre compte.

Rhum Society 2021 – partie 1 – Les grogues Vulcão

Premier arrêt, les grogues Vulcão du Cap Vert.
Je me suis frotté la première fois à Vulcão lors du Bordeaux Rhum Festival 2019 et je n’avais pas été vraiment conquis. Cette fois-ci, deux nouveaux blancs et un “vieux”. Les deux premiers sont issus d’une distillerie unique (ce qui veut donc dire que le précédent était un blend de plusieurs) appelée “Trapiche”. Le dernier est en fait en cours de vieillissement et n’était âgé que de 8 mois.
Grogue Vulcão Mariana – 43%
En provenance du trapiche Mariana, ce grogue sera passé par 3 ou 4 jours de fermentation.
Nez : canne, citron jaune, très frais même avec un côté herbacé, assez fin
Bouche : belle concentration surtout pour le degré, gourmand et toujours frais
Finale : pas très longue et assez douce
Voilà un grogue qui me plait ; beaucoup de fraicheur, une puissance très mesurée mais sans que cela soit synonyme d’insipide.
Grogue Vulcão Edson Silva – 46.6%
Dès qu’on apprend que la fermentation dure plus de deux semaines, on se dit qu’on va être face à un spiritueux très différent du premier.
Nez : plus intense, plus sauvage, organique, marin, ananas très mûr un peu piquant
Bouche : plus marquée par l’alambic, relative astringence mais pas désagréable
Finale : plus longue, plus métallique et marine
Voilà un grogue que je situerais quelque part entre La Perle de A1710 et un clairin Vaval.
Grogue Vulcão Brut de Fût – 62.9%
Redistillé chez Ferroni afin de l’aider à supporter le contact du bois, il a passé 8 mois en fût, alternativement de bourbon, de cognac et enfin de Beaumes de Venise.
Nez : on a encore le blanc, mais avec un boisé sec et beurré
Bouche : relative douceur et grosse puissance sans que cela soit trop gênant
Finale : l’alcool reste un peu trop
Dans l’ensemble, je lui ai trouvé un certain manque d’identité, on verra ce qu’il aura à offrir dans 2 ans et quelques mois, puisque l’idée est de sortir un trois ans (si ce n’est plus). En revanche, beaucoup de gens l’ont apprécié et acheté à la boutique Christian de Montaguère, qui était installée au rez-de-chaussée.
Intéressant que ces “single trapiche” et quand on sait qu’il y a des centaines de lieux de production au Cap Vert, cela ouvre quelques possibilités ^^

Rhum Society 2021 – partie 1 – Maison Ferroni Pyjama Party II

La chambre juste en face était occupée par les rhums de Maison Ferroni, alors je suis allé y faire un tour, même si je connaissais déjà deux des bouteilles présentées (les Dames Jeannes 8 Guadeloupe et 9 Jamaïque), il restait une découverte à faire, celle du Pyjama Party II. Il s’agit d’une (nouvelle) folie de Ferroni, qui nous avait gratifié de la première version de ce blend lors de la première édition du Rhum Society. Cette fois-ci, il s’agit d’un assemblage de rhums de la Martinique, de l’Île Maurice et d’Australie. Il n’y a que 57 bouteilles, proposées à 54%, qui je crois, sont déjà sold out. C’est une petite gourmandise, qui offre cette sensation étrange de gagner en puissance au fil des secondes après une attaque très facile. Une expérience rigolote et ma foi, assez réussie. A noter sur la bouteille, dans la partie de l’étiquette sensée renseigner l’élevage, la mention “Trop compliqué”, qui m’a bien fait marrer !
Ce qui ne gâte rien, j’ai pu rencontrer pour la première fois le fort sympathique Luc Litschgi 🙂

Rhum Society 2021 – partie 1 – Rum Runner Martinique 69.1% et Belize 49.7%

Je suis ensuite partie à la découverte d’un tout jeune embouteilleur français : Rum Runner. Etaient annoncées sur le catalogue trois bouteilles en dégustations mais j’aurais pu passer la quasi totalité de mon créneau dans cette chambre, puisque cet exposant était venu avec presque dix bouteilles et quelques échantillons en prime. Il a donc fallu faire des choix, et je me suis concentré sur 5 rhums.
Rum Runner Brut de Colonne Martinique (distillerie mystère) – 69.1%
Nez : Belle rondeur autant sur l’alcool qui ne ressort pas trop que sur une impression ronde, fleurs et canne à sucre assez discrète
Bouche : attaque belle sucrosité
Finale : long et végétal léger terreux
Un brut de colonne pas mauvais, à l’alcool vraiment bien dosé mais qui manque de canne fraiche à mon goût.
Rum Runner Travellers 13 ans – 49,7%
Nez : les onze ans passés sous les tropiques lui procurent une noix de coco hyper gourmande, de la banane et des fruits à coque
Bouche : tout est en adéquation avec le nez
Finale : j’ai rien écrit 😡
Un Travellers sympathique dont il existe une version à plus haut degré mais que je n’ai pas goûté.
Rum Runner TDL 18 ans pot still 15 ans tropical – 61.9%
Full post still et 15 ans passés à Trinidad.
Nez : cassis de ouf (comme disent les jeunes), léger torréfié, fraîcheur mentholée
Bouche : grosse intensité et prend bien toute la bouche, côté “colle-aux-dents” et léger Caronitude
Finale : interminable
Vraiment une grosse intensité et une finale extrêmement longue. Il n’a pas été sans me faire penser au TDL qui sera très prochainement sorti sous les couleur d’Excellence Rhum. Décidément ces TDL nous réservent des surprises et de belles choses.

Rhum Society 2021 – partie 1 – Rum Runner TDL 61.9% et Super Blend 62.5%

Rum Runner Super Blend – 62.5%
Voilà “simplement” un assemblage de cinq rhums distribués par la maison, nous avons donc à parts égales : Cuba, Martinique, TDL, Monymusk, Travellers
Je ne me suis pas amusé à retrouver les marqueurs mais plutôt à le voir comme un tout.
Alcool bien, pas mal de complexité, de l’orange, de pur jus et une finale très sur les arômes du Trinidad.
Intéressant comme expérience, d’autant qu’il ne fait pas trop monstre de Frankenstein.
Rum Runner Enmore 91 – ?%
Comme je vous le disais en intro, le créateur de la marque était venu avec quelques fioles et bien que le choix fut dur, je me suis arrêté sur un Enmore 1991.
Nez : mélasse, mentholé, léger fumé, les fruits arrivent un peu en retrait
Bouche : boisé, réglissé, cendré, trop dark
Finale : Longue, empyreumatique, “trop”
Voilà un Enmore très très sombre, trop à mon goût même s’il est plus que probable que la bête nécessite plus de repos que ce que je n’ai pu lui accorder.
Je ne suis allé dans cette chambre 105 que par curiosité sans en attendre beaucoup, et bien, je vais surveiller d’un peu plus près cet embouteilleur !

Rhum Society 2021 – partie 1 – La Maison & Velier Hampden – LROK 2010, Providence Dunder & Syrup et River Antoine 69%

J’ai terminé mon exploration du premier étage par un immanquable : La Maison & Velier. D’après le petit guide, je n’avais qu’une nouveauté à découvrir, le Hampden LROK 2010. Finalement, était également en dégustation le nouveau Providence. Et surtout, quel plaisir de retrouver un Daniele en super forme !
Hampden LROK 2010 – 47%
Nez : Hampden relativement beurré, avec une bonne rasade d’ananas acide
Bouche : bien Hampden mais pas trop explosif et pas trop gourmand non plus
Finale : amande, épices
On a bien l’essence de la distillerie mais il manque de gourmandise et de punch à mon goût.
River Antoine – 69%
Nez : décidément ça sent vraiment bon ! Pur jus et esters en parallèle (il m’a fait penser à Mhoba dans une certaine mesure)
Bouche : “sucré”, puissant et fruité
Finale : long, on perd un peu le jus de canne et on arrive sur quelque chose de plus lourd
Cela faisait très longtemps que je n’avais pas trempé les lèvres dans ce rhum originaire de Grenade et il confirme tout le bien que j’en pensais (il y a de fortes chances qu’il rende aveugle mais c’est un autre sujet ^^). De manière assez comique ce degré de bouteille a été créé pour les touristes. En effet, le degré de la version originale était de 75% (version qui existe toujours sur place), mais la limite pour être transporté en avion est apparemment de 69%.
Providence Dunder & Syrup – 56%
Nez : gourmand, a l’air sucré, frais, fort, donne l’impression d’avoir une texture intéressante
Bouche : en effet sucré, puissant, plutôt plus caractériel que le First Drops (le premier Providence), idée de pur jus sur alambic même s’il n’y a pas de pur jus
Finale : l’alcool est tout de même présent
Peut-être mieux que le précédent mais je ne suis toujours pas complètement convaincu. Vivement le Providence pur jus !

Rhum Society 2021 – partie 1 – Famille Ricci x Bar 1802 – Mondego, Danglars et Villefort

Il était grand temps de changer d’étage, alors c’est d’un pas décidé et svelte que j’ai grimpé les quelques marches qui me séparaient du troisième ! Avec comme premier arrêt la chambre occupée par l’embouteilleur indépendant Famille Ricci. Mon premier contact avec eux s’était justement fait au même endroit en fin d’année passée et j’avais eu la plaisir de découvrir leurs single casks en association avec le Bar 1802, au… Bar 1802, dégustation dont je vous parlais il n’y a pas très longtemps dans cet article. Il me restait cependant les blends à goûter, puisqu’ils n’étaient pas encore prêts lors de mon passage au 1802.
Famille Ricci x Bar 1802 – Mondego (Nicaragua/Barbade) – 57%
Le blend est composé à 35% de rhum de chez Foursquare et les 65% restants viennent de chez Flor de Caña.
Nez : coco très présent, torréfié, léger tabac
Bouche : coco encore et toujours la touche torréfiée
Finale : ça n’évolue pas
La noix de coco est plus présente que sur le SC Foursquare, comme si l’apport du rhum de Nicaragua la faisait encore ressortir d’avantage. Très gourmand sur une relative simplicité et un duo qui fonctionne : coco et torréfié.
Famille Ricci x Bar 1802 – Danglars (Jamaïque/Barbade) – 57%
Ce second assemblage se compose à 40% de Clarendon et à 60% de Foursquare.
Nez : plus complexe, avec le jamaïcain d’abord puis le Foursquare dans un second temps,
Bouche : association des deux avec le peps jamaïcain et la rondeur barbadienne
Finale : côté empyreumatique avec surtout la Jamaïque, puis boisé coco revient, légèrement asséchant
Famille Ricci x Bar 1802 – Villefort (Jamaïque/Nicaragua) – 57%
Nous sommes presque à l’équilibre sur ce troisième rhum, avec juste un peu plus de Clarendon (55%).
Nez : amande, torréfié (cacao) et fruits exotiques ; il fait envie
Bouche : la puissance est là et donne l’intensité nécessaire à créer un vrai mariage entre ces deux origines
Finale : j’ai encore oublié d’écrire un truc :/
Le meilleur des trois blends pour moi ! Nous sortons de la “simple” addition de deux profils et sommes sur quelque chose d’autre.
Un travail intéressant de la part de Famille Ricci, avec des profils marqués et vraiment différents les uns des autres. Comme quoi, il y a encore des choses à essayer en matière de blends.

Rhum Society 2021 – partie 1 – Une belle brochette de rigolos !

Voilà comment s’est terminée ma première journée, heureusement il y en eu une seconde, que je vous raconterai bientôt.

Rhum Society 2021 – partie 2

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