Au printemps dernier sortait un rhum, qui sans faire tellement de vagues, s’est rapidement trouvé sold out, tant l’originalité de son profil et sa qualité étaient indéniables. Je vous avais parlé de Twelve et de la première réalisation rhum de ce “petit” embouteilleur indépendant normando-aveyronnais ici-même.
A la fin de ce précédent article, je vous laissais entendre que d’autres allaient suivre, et voilà que c’est le cas avec un second embouteillage, dont je vais justement vous parler 🙂
Tout d’abord, il faut savoir que nous sommes sur un assemblage de rhums de 3 à 8 ans, de la Jamaïque et de la Barbade. La proportion est quasi identique à celle du premier embouteillage : 35% de Monymusk, 25% de Worthy Park et 40% de Foursquare.
Mais alors, quelle est la différence, me demanderez-vous. Il y en a plusieurs, à commencer par la couleur de la cire utilisée pour celler le bouchon !

Bouchon jaune du second rhum Twelve, wine cask finish
Plus sérieusement, j’en vois deux principales : la réduction alcoolique, puisque ce second lot est réduit à 57% (contre 65% pour le premier), et le fait qu’il soit passé 9 mois dans un fût ayant précédemment contenu un autre alcool. Cette finition se fait dans un fût de Petrus, qui début juste après l’assemblage des trois rhums qui composent ce second lot.
Voyons voir si la différence se fait aussi à la dégustation.
Au nez, c’est d’abord son côté beurré/pâtissier qui saute aux narines, suivi de près par son boisé à tendance poudre à canon ; on a quelque chose, qui pour moi, tient plus de la Barbade que de la Jamaïque. Cette dernière est bien là, mais un peu en retrait. Quelques épices douces (dont la vanille) se font sentir et les fruits ne sont pas en reste, avec l’apparition de la banane et de la pomme. En parlant de fruits, ce rhum nous offre également un duo acidulé/velouté de la framboise. Cette touche de fruits rouges, une fois identifiée, est immanquable (je ne l’ai pas trouvé tout de suite). Après un moment, la Jamaïque ressort, mais toujours dans la mesure, avec entre autres une note de saumure d’olive. L’alcool est parfait. Voilà un nez fin et original !
En bouche, sa texture est huileuse, “enrobante”. Nous sommes toujours sur la finesse, avec une vraie présence de la Barbade, mais avec une Jamaïque qui apporte le petit quelque chose en plus. On confirme que l’alcool est bien dosé et il ne fait qu’apporter de la vivacité. Là encore c’est le côté pâtissier ainsi que le velouté des fruits rouges qui dominent. Le boisé est discret, toujours avec cette tendance poudre à canon.
La finale est sur la douceur avec ses arômes beurrés, vanillés et de noix de coco. Une discrète note empyreumatique fait quand même une petite apparition. L’impression veloutée ne nous quitte pas. En retro olfaction, la framboise revient fort.
Quelle expérience ! C’est encore une réussite que ce rhum élaboré par Florent Caston et la distillerie Twelve. J’ai vraiment été impressionné par son côté franchement beurré, comme s’il était parvenu à associer la touche beurrée de certains jamaïcains et le trait pâtissier de la Barbade, le tout étant décuplé par le temps passé en fût de vin.
Il est au final assez nettement différent du premier rhum Twelve, moins bourrin et plus élégant.
Autant dire que j’ai hâte de découvrir le troisième lot à sortir au printemps prochain ! Ce dernier sera un porto finish, l’occasion de découvrir une troisième facette de ce blend Barbade/Jamaïque.

Fûts de vieillissement chez Twelve avec en haut, celui qui sera libéré au printemps 2018
Pingback: Les dégustations : Quand l’Eure rencontre l’Aveyron, Rhum Twelve, trois nouveaux blends | Les rhums de l'homme à la poussette
Pingback: France Quintessence 2020 – Le Rendez-vous des spiritueux français | Les rhums de l'homme à la poussette
Pingback: La distillerie Twelve | Les rhums de l'homme à la poussette