Au programme aujourd’hui, du rhum, avec un stand qu’il ne faut jamais rater au Whisky Live, des whiskys écossais, irlandais et américains, puis pour finir du jus de raisin distillé de très bonne facture. Qualité et diversité vont être au rendez-vous et on commence par nulle autre maison que Velier, dont le stand était plein de nouveautés !

Providence Dundee et Syrup 56%
Nez : étrange, d’une certaine manière au croisement des jams et du pur jus
Bouche : texture épaisse et vivacité bien dosée, peps et sucrosité
Finale : moyenne avec un côté miel et pur jus
Le meilleur des Providence pour l’instant.
Saint James 45% série Magnum (blend 2004 et 2006)
Nez : étonnamment vif pour son degré, des fruits et le boisé/épicé typique de chez Saint James
Bouche : facile ! Sucrosité et des arômes similaires à ceux du nez
Finale : moyennement longue sur ces épices boisées
Il est bon ce Saint James mais j’ai été surpris de le découvrir à ce degré, puisqu’il n’apporte pas vraiment quoi que ce soit de plus que les embouteillages officiels.

Mount Gay 14 ans 60% série Magnum
Nez : l’alcool pique, on pense à Mount Gilboa mais en plus équilibré
Bouche : la bouche confirme cet équilibre mais aussi la puissance alcoolique, c’est bon mais quand même trop fort
Finale : longue sur ce boisé épicé végétal du pot still de Mount Gay
Pas vraiment mon truc.
Foursquare 16 ans 61% série Magnum
Nez : coco, noix torréfiée, bois, un Foursquare sympa qui donne l’impression d’être concentré
Bouche : ça se confirme, un bon Foursquare qui envoie
Finale : on garde ce boisé coco gourmand et le côté pâtissier.
Il fait plaisir. On est sur le colonne vertébrale de la distillerie mais avec une jolie concentration.

Beenleigh 2006 59%
Nez : fruité de manière surprenante, entre orange, liqueur de plantes, coco, léger menthol et bourbon
Bouche : alcool bien dosé et on retrouve ce profil atypique à la sucrosité certaine
Finale : agréable mais moins longue que prévue
J’ai bien aimé ce vieil australien (je pense que c’est la première fois que j’écris cette phrase de ma vie).
Beenleigh 2015 59%
Nez : on retrouve le profil du 15 ans mais en plus vif et moins complexe/profond ; les fruits s’expriment plus sur le bonbon Arlequin
Bouche : léger manque de texture et objectivement la puissance alcoolique est trop forte
Finale : l’alcool reste sur la langue un moment

Hampden 5 ans 60% série Magnum
On a l’essence de Hampden sans excès mais avec du caractère, il fonctionne bien sans être révolutionnaire – à voir à quel prix il sera vendu
Papalin Jamaica 8 ans 47% (blend WP et Hampden)
Nez : fruits exotiques, copeaux de crayon, épices
Bouche : attaque très douce, texture et puissance aromatique
Finale : assez longue sur l’amande et les épices
Pas mauvais, mais je dois avouer ne lui avoir rien trouvé de très original non plus. Une porte d’entrée vers la Jamaïque ?
Papalin Jamaica 8 ans 57,18% (blend WP et Hampden)
Les degrés en plus lui vont bien autant en gourmandise qu’en intensité, il se fait réveiller par cette puissance accrue ce qui le rend plus intéressant. Préférence pour ce navy proof, même si encore une fois, je n’ai pas été totalement convaincu.
Direction le whisky maintenant avec deux stands bien différents l’un de l’autre.
On commence en Ecosse avec une sélection d’Elixirs Distillers (anciennement The Whisky Exchange).

Jura 29 ans The Single Malts of Scotland 42.9%
Belle intensité malgré le faible degré. Les céréales n’ont pas disparue mais c’est surtout le fût qui s’exprime pleinement, à tel point qu’on n’est pas si loin de certains rhums très vieux. Il mériterait quelques degrés de plus en bouche, cette dernière étant d’ailleurs très différente du nez, elle me plait moins.
Bunnahabhain 44 ans (!) The Single Malts of Scotland 42.4%
Nez et bouche sur une fraîcheur surprenante, une vraie identité qui ne demande qu’à prendre son temps. En quelques minutes, les notes de fruits alliés à un boisé très gourmand se mettent en place, aux côtés d’une cendre très légère. C’est le genre de spiritueux où les différentes étapes de la dégustation jouent tout à fait sur la même gamme. Un joli whisky.

Ben Nevis 24 ans The Single Malts of Scotland 57.7%
Fruité, sherry, bonbon, fraîcheur florale. Surprenant. En bouche l’alcool ressort un peu mais en en prenant une goutte – bien suffisante – on a une attaque explosive et très “pleine”, qui est à l’intersection des fruits et du bois.
A mon goût ce Ben Nevis. Ma maigre expérience me donne une image très positive – ou en tout cas en adéquation avec mes préférences – de cette distillerie.
Islay Violets 33 ans 46.2%
Il s’agit en fait d’un Bowmore.
Présenté par la très sympathique exposante comme à peine tourbé, mon petit palais fragile n’a pas été d’accord et je n’ai pas réussi à passer outre la tourbe. La violette, qui aurait dû être un arôme majeur, est passée inaperçue
North of Scotland 50 ans 40.4% (single grain)
Impossible de dire whisky au nez tant on est sur un boisé bourbonnesque, avec sa noix de coco, sa vanille et son toffee qui envoient. Une pointe d’orange apporte une timide dimension fruitée. La bouche va résolument dans la même direction hyper gourmande.
Loin d’être mauvais, je l’ai tout de même trouvé trop simple et manquant de watts.
On change d’île (et même de continent pour finir), avec 5 sélections La Maison du Whisky.

Knappogue Castle 96 Ex Libris 53.1%
Floral, léger mais pas exempt de gourmandise non plus avec de l’amande et un boisé très léger qui accompagne la céréale. Sucrosité certaine et alcool hyper bien dosé.
Bon.
Knappogue Castle 95 Ex Libris 50.9%
Le bois est plus présent et chaud, une gourmandise plus tropicale. La bouche baisse un peu en intensité (on se demande où est l’alcool). Le début de la finale est très fruitée (fruits exotiques) avant de revenir vers des notes boisées, tomates (je pense que ce mot n’a rien à faire là et je me demande ce que j’ai voulu écrire pour me retrouver avec des tomates mais j’ai décidé de le laisser parce que ça m’a fait marrer :D), fruits à coque.
Bien bon.
Knappogue Castle 94 Ex Libris 50.3%
Pourrait presque être un super rhum au nez. On monte en intensité exotique et la bouche est mieux structurée que le 95. La fin de bouche est caractérisée par une bouffée de fruits tropicaux, l’alcool est superbement dosé, très long et tant mieux.
Peut-être le meilleur des trois.

Bushmills 32 ans 50.1% (Intégralement fût de porto)
Beaucoup de fruits exotiques, ainsi que quelques fruits blancs. Le bois est comme fondu et intégré à ces fruits et l’alcool est parfait. En fin de bouche c’est une véritable bombe d’exotisme.
Très bon.
Sonoma Rye Whiskey 56.4%
Profil que je ne connais pas et qui me plaît, quelque part entre céréales, herbes aromatiques, pâtisseries et fût US. En bouche on retrouve ce côté vert “herbes aromatiques” qui est vraiment étonnant, qui est ensuite rattrapé par plus de gras, un gras gourmand et boisé qui devient l’élément principal de la finale. Excellent.
Et maintenant, place au Raisin, avec ce dénicheur de pépites qu’est Grosperrin. Cela fait plusieurs années que je vous parle de cet éleveur/embouteilleur de cognacs. Habituellement c’est lors du Salon France Quintessence que je sautais sur l’occasion de découvrir les nouvelles merveilles en provenance de Saintes mais cette année, et pour la première fois, Grosperrin était présent au Whisky Live, je n’allais donc pas passer à côté. J’ai régulièrement du mal à décrire correctement leurs cognacs alors sur salon ça ne facilite pas les choses, d’autant moins qu’ils mériteraient tous bien plus de temps pour se dévoiler entièrement.

Grosperrin Fins Bois 89 48,4%
Fruité, amandes, fraîcheur
Bien.
Grosperrin Petite Champagne 92 46,9%
Un raisin moins frais et plus cuit, le fût prend également plus de place, long
Grosperrin Petite Champagne 73 50,6%
Fruits et pas seulement raisins, fruits jaunes et exotiques puis un peu d’alcool en bouche
Grosperrin Fins Bois 68 héritage 54,8%
Les fruits sont compotés, côté un peu “renfermé” puis une attaque boisée et concentrée, très réussie, mieux que le nez
Grosperrin Borderies 64 Héritage 53,3%
Sucrosité et concentration, fruits/boisé sont liés et j’ai de plus en plus de mal à retranscrire mes impressions – l’alcool est bien dosé et véhicule bien l’intensité
Grosperrin Fins Bois 58 44,5%
Commence à présenter un profil où tous les arômes sont entremêlés (et donc de plus en plus durs à décortiqués) avec quand même plus de boisé épicé sur celui-ci
Grosperrin Grande Champagne 35/41 45,8%
On continue sur des arômes très mêlés mais un peu trop d’épices à mon goût, puis encore plus épicé/tannique, attaque super cependant

Grosperrin Fins bois 52-22 46,5%
Il s’agit d’un blend de millésimes 22 et 52, ayant été réalisé à la demande d’une grande maison cognaçaise, qui finalement n’en avait plus voulu.
On retrouve plus de fruits (fruits frais et fruits à coque) et plus de tension.
Bouche réussie, équilibrée et très agréable ; finale longue mais un tout petit peu en-dessous du reste de la dégustation, ce qui n’enlève rien au niveau global, qui est très élevé.
Grosperrin Grande Champagne 33-39 46,3%
Celui-ci n’est pas un assemblage des millésimes 1933 et 1939 mais de plusieurs années entre ces deux dates.
Une fraîcheur étonnante, avec une intensité remarquable et les tannins qui restent.
Il a du caractère l’ancêtre !
Grosperrin Grande Champagne Héritage 24 42,8%
Et une fois de plus, tout est tellement imbriqué, lié, fondu… autant en bouche qu’au nez, qu’il m’a été impossible sur le salon d’en extraire les différentes trames. Une expérience très agréable.
Comme à l’accoutumée, cette incursion dans l’univers Grosperrin fut tout bonnement extraordinaire.

Il y a une autre maison de cognac, que je croise régulièrement au Whisky Live : Vallein Tercinier. Sur les éditions 2017 et 2019, j’avais pu déguster quelques antiquités, dont les lots 71, 70, 69, 49 et l’incroyable 40. Cette année, des millésimes plus récents mais dont la valeur n’a point attendu le nombre des années.
Vallein Tercinier Roots XO 44%
Assemblage d’eaux de vie de 15 ans multi-crus.
Très raisins, puis vanille, amande, bouche hyper facile et flatteuse avec même une certaine sucrosité.
Très haute buvabilité !
Vallein Tercinier Brut de fût 1990 bons bois 42,9%
Nez pâtissier, réglissé et très légèrement poivré ; la bouche est un peu trop fluide, et la finale un peu trop tannique.
Je reste sur ma soif.
Vallein Tercinier Brut de fût 1989 grande champagne 47,7%
Belle intensité/concentration, très fruité entre raisins et fruits exotiques, puissance très bien, notes briochées et belle impression en bouche
Très bien.
Vallein Tercinier Brut de fût lot 96 48,7% fins bois
Plus vif que le précédent, explosion de fruits exotiques, de l’amande, légèrement astringent et les tannins sont agréables. Très bien aussi.
Décidément j’aime bien ce qui sort de leur chai…
Et j’ai réalisé, alors que j’écrivais ces articles, que j’ai dégusté pile 100 spiritueux lors de ce salon ! Nom d’un petit bonhomme en mousse et d’une pipe en bois !
Voilà vous savez tout de mes dégustations lors du Whisky Live Paris 2021. Sans aucun doute mon édition la plus chargée et la plus intense de toutes. Le lundi après-midi fut un peu laborieux, la fatigue commençant à se faire sentir mais je ne regrette rien et après quelques jours de repos, je suis prêt à remettre ça ! Comment ça, il va falloir attendre un an ?!

Mon Whisky Live 2021 – partie 1
Mon Whisky Live 2021 – partie 2
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