Une transversale de blancs pur jus de canne – Les bruts de colonne – partie 3

C’est déjà la troisième série de 5 rhums agricoles à très hauts degrés ! On continue notre exploration de cette catégorie qui n’a de cesse de s’enrichir de nouvelles références, et comme d’habitude, à l’aveugle. Pas besoin de vous refaire le laïus, vous savez comment ça marche, alors suivez-moi !
Un petit rappel tout de même, puisque je comprends que cela puisse porter à confusion, la photo du rhum suit la note de dégustation et non l’inverse, de cette manière, je vous mets un peu dans mes souliers et vous ne savez pas de quel rhum il s’agit alors que vous en lisez la description. J’ai même ajouté une petite ligne horizontale pour mieux marquer la séparation entre les différents rhums.

On démarre avec un rhum qui se dévoile sur une canne gourmande et des fruits exotiques, qui vont prendre de plus en plus de place. Pas dénué de fraicheur, cette dernière vient d’ailleurs donner un peu de peps, alors que l’alcool est plutôt discret. Une jolie première impression. On garde sur le second nez cette trame canne/fruits exotiques/fraicheur, même si une pointe végétale vient de faufiler entre les autres acteurs.
L’attaque est vive mais sans brûlure et la douceur vient bien l’équilibrer. On retrouve notre canne fruitée et la fraicheur, l’ensemble fonctionne drôlement bien !
La finale est un peu plus austère où la canne devient végétale et légèrement amère.
J’ai beaucoup aimé ce rhum et il met la barre très haut pour la suite du line-up.

Neisson l’Esprit bio – 70%

Une transversale de blancs pur jus de canne – Les bruts de colonne – partie 3 – Neisson l’Esprit bio – 70%

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Le nez du second est un peu plus volatil et moins expressif mais ce qui se dégage du verre est cependant fort agréable et relativement classique, avec une canne à la fois gourmande, florale et végétale. Simple et efficace. Avec un peu de repos, ce sont des deux dernières facettes qui viennent à dominer. Etaler le verre sur les parois remet du fruité dans le verre, qui va permettre de retrouver notre équilibre entre les différents visages de la canne. Pas mal. 
La bouche démarre sur une grosse intensité, qui va d’ailleurs continuer jusqu’à la finale – l’alcool n’y étant pas pour rien. Plus puissant que le premier, il offre une vraie explosion de canne.
La finale reste intense un bon moment et la langue est un peu marquée par l’alcool. Elle est moyennement longue mais ne tombe pas dans le travers de la verdeur.
Un autre joli rhum, qui a finalement d’autres qualités (mais aussi des défauts) que le précédent.

Longueteau Genesis 2017 – 72.2%

Une transversale de blancs pur jus de canne – Les bruts de colonne – partie 3 – Longueteau Genesis 2017 – 72.2% (photo Excellence Rhum)

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Relativement proche du précédent, il est tout de même un peu moins gourmand et un peu plus renfermé. Pas désagréable mais il manque d’identité et d’intensité. Il sort un peu plus du verre mais manque cruellement d’opulence et de gourmandise.
La bouche marche bien mais a un peu de mal après les deux premiers rhums. L’attaque à la fois puissante et sucrée est réussie mais rapidement on revient sur une canne florale et verte, ce qui me plait moins.
La finale continue dans la lignée de la fin de bouche, et bien que pas si courte que ça, elle n’est pas non plus très plaisante.
Clairement le moins à mon goût jusqu’à présent.

Old Brothers Bielle 73.4 – 73.4%

Une transversale de blancs pur jus de canne – Les bruts de colonne – partie 3 – Old Brothers Bielle 73.4 – 73.4% (photo Excellence Rhum)

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Le nez nous ramène vers un peu plus de fraicheur, entre citron vert et anis. La canne à sucre n’est pas loin et même assez lourde, ce qui créé un joli équilibre avec la fraicheur. Les minutes passant, il reste concentré et nous apporte deux arômes assez surprenants : la noisette et une pointe herbacée/poivrée qui fait un peu penser à un mezcal (toutes proportions gardées). Le rhum bien aéré dans le verre nous offre les mêmes protagonistes, qui jouent tous un peu plus haut, sans qu’aucun prenne le dessus, et au contraire ils s’allient parfaitement bien.
La texture est huileuse, et tant mieux. Dès l’attaque, on renoue avec certaines notes du nez : l’anis, puis la canne, qui domine. La puissance mesurée, la sucrosité, le gras et la dominante de canne font de cette bouche une réussite.
Sur la finale également on va retrouver des arômes du nez, avec une noisette fuyante et un tour de moulin à poivre. Plutôt longue et originale, elle m’a bien plu cette finale.
Un rhum où la canne à sucre est bien présente (ce qui est primordial) mais où d’autres acteurs viennent apporter complexité et identité. Bravo !

La Favorite Brut 2 Colonnes – 73.2%

Une transversale de blancs pur jus de canne – Les bruts de colonne – partie 3 – La Favorite Brut 2 Colonnes – 73.2% (photo Excellence Rhum)

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Au nez, ce rhum est très expressif ! Sur un profil totalement différent des précédents, il n’en demeure pas moins dominé par la canne, mais une canne organique et “sauvage”, qui est accompagnée de fruits exotiques très mûrs, voire trop. Dernier élément, une note marine, qui nous fait penser à une distillation sur petit alambic. On l’imagine velouté et gras. Le second nez est plus frais, ce qui contrebalance de belle manière sa nature lourde et riche. Peut-être un léger manque de finesse.
C’est le genre de rhum qui prend possession de la bouche sans laisser vierge le moindre millimètre carré. Ici, cela va malheureusement de pair avec une puissance alcoolique qui se sent. Heureusement il est sucré et à la texture huileuse, ce qui le rend dangereusement addictif. Intéressant de voir comme en bouche, il perd un peu de son identité « organique/pot still » mais c’est au profit d’une franche gourmandise, alors je ne m’en plains pas.
La finale nous ramène vers cette identité que j’évoquais plus tôt avec une légère et discrète note marine associée à la canne, qui après un temps devient plus végétale (comme souvent).
L’ovni de la sélection, surtout avec ce nez bien différent des quatre autres. Oui, il est un peu fort mais il est aussi et surtout très bon.

Tahaa (Canne Rouge) – 75%

Une transversale de blancs pur jus de canne – Les bruts de colonne – partie 3 – Tahaa (Canne Rouge) – 75% (photo Excellence Rhum)
Il est à noter que la photo utilisée n’est pas celle du rhum dégusté. L’échantillon auquel la note de dégustation est associée a été récupéré au Salon de l’Agriculture sur le stand Taha’a il y a un bon moment de cela, et alors qu’il s’agit peut-être d’une version antérieure (et non-embouteillée) à celui sur la photo, ce n’est cependant pas le même.


Encore une dégustation de haut vol ! Des styles différents, des surprises, des confirmations et des redécouvertes.
Les quatre premiers du classement sont vraiment très proches les uns des autres et j’ai pris beaucoup de plaisir à les déguster. Ils ont été départagés sur des détails et voici ce que cela donne. Le grand vainqueur est le Neisson L’Esprit bio, qui confirme tout le bien que j’en pensais et qui m’a même offert un nez supérieur à mon souvenir (elle m’a même fait meilleure impression que lors de la dégustation en ligne des nouveautés Neisson 2020). Viennent ensuite à égalité ce brut de colonne non commercialisé de la distillerie de Taha’a et le Brut 2 Colonnes de La Favorite, qui lui, s’est révélé bien plus agréable que dans mon souvenir ! C’est le Genesis 2017 de Longueteau, qui sans démériter le moins du monde, ne peut prendre que la quatrième place. Et nous avons donc en queue de peloton le Bielle 73.4 de chez Old Brothers, qui m’a un peu déçu.

Plus qu’une dernière série de 5 bruts de colonne et je serai arrivé à la fin de mon petit stock d’échantillons (mais alors que je vous parle, je devrais pouvoir en récolter suffisamment pour vous préparer un 5ème opus !) 🙂

Dégustations à l’aveugle de bruts de colonne partie 1.
Dégustations à l’aveugle de bruts de colonne partie 2.

3 thoughts on “Une transversale de blancs pur jus de canne – Les bruts de colonne – partie 3

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