Oui, on a remis ça, et non il ne s’agit pas de Danette mais bien de rhums blancs pur jus de canne ! Avec mes deux compères habituels, nous nous sommes fait une nouvelle session de dégustation comparative à l’aveugle, avec cette fois-ci, cinq rhums à 50 degrés (ou pas loin) en lice. Comme à l’accoutumée, je vais vous en parler suivant l’ordre dans lequel nous les avons dégustés. Sans plus attendre, jetons-nous dans le vif du sujet !
Et si nous commencions par le… premier (oui, Originalité est mon deuxième prénom).
Un nez porté sur l’anis, le citron et de franches notes végétales où l’alcool se fait remarquer. On perçoit également une touche iodée, en revanche on cherche la canne à sucre, qui est malheureusement très discrète. Un profil qui, bien que complexe, manque cruellement de gourmandise, l’évolution du rhum au fil des minutes n’y changera rien.
En bouche – qui est sèche – on retrouve le côté végétal, qui se fait ici terreux. On décèle une belle présence des agrumes, alors que la canne est bien discrète et qu’une pointe réglissée ressort.
La finale est encore plus végétale, mais également iodée et amère (blanc du citron). Le côté terreux est encore là.
On a au final un rhum pas si simple que ça, qui propose des choses variées et atypiques mais qui malheureusement est tout sauf gourmand.
Il s’agit du Chantal Comte Cuvée Caribaea.

Chantal Comte – Cuvée Caribaea (photo : Rhum Attitude)
Le numéro 2 offre d’emblée un nez plus expressif et vif. Une impression beurrée, présente dans un premier temps, vient ensuite à disparaitre, au profit d’un côté végétal. La canne est là aussi, surtout par son côté végétal justement. Ajoutez du poivre et du zeste de citron vert et vous avez le profil au complet.
La bouche offre une une douceur relative et la canne à sucre y est plus présente et plus gourmande aussi ; le citron vert vient joliment équilibrer cette sucrosité. Le poivre n’a, lui non plus, pas disparu. L’ensemble est vif et intense. Cette bouche est vraiment très sympa et supérieure au nez (oui c’est étrange me direz-vous, une bouche qui serait au-dessus du nez, ça donnerait une drôle de tronche :p).
La sensation sucrée demeure sur la finale, ainsi que la canne et le citron vert, qui prend même encore plus de place. Deux éléments deviennent également de plus en plus présents : une amertume du citron et un côté terreux, qui finira par l’emporter sur tout le reste.
Pas mal du tout ce numéro 2, surtout la bouche où il se passe vraiment un truc !
Derrière ce numéro se cache la Favorite Rivière Bel’air 2016.

La Favorite – Rivière Bel’air (photo : Rhum Attitude)
Notre troisième candidat commence avec un nez intense et un peu plus gourmand que les deux autres, essentiellement dominé par la canne, qu’une pointe d’anis vient rejoindre. Un profil simple mais agréable et efficace.
La bouche est très légèrement sucrée et offre une belle intensité. C’est la canne qui règne ici, sans partage. Elle ne laisse qu’un tout petit espace que le citron vert vient combler.
Vous vous en doutez, la finale est elle aussi placée sous le signe de la canne. Le citron vert apporte une fraicheur bienvenue et une pointe végétale se fait sentir.
A l’image du nez, ce rhum – dominé par la canne, ce qui pour moi est toujours un point positif – est simple mais gourmand, franc et agréable. De plus, cela a beau paraître simple, je ne suis pas du tout sûr qu’il soit si facile d’avoir vraiment l’essence de la canne de cette manière.
Le Dillon Farandole était notre troisième rhum de la soirée.

Dillon Farandole (photo : Référence Rhum)
Ce n’est pas le moment de s’arrêter, nous passons donc au numéro 4.
Le nez frappe par sa dominante de canne mais une canne différente des rhums précédents et, plus largement, différente de la plupart des rhums purs jus de canne, il a comme quelque chose de plus organique (un lointain lien de parenté avec les clairins) et intense. Il n’est cependant pas simple à appréhender car pas mal de choses se passent et il n’y pas que la canne qui est représentée. En effet, la banane est présente en début de dégustation puis disparait avec l’aération, alors que le litchi, bien que discret, demeure. Une timide note iodée se fait aussi remarquer.
En bouche, on remarque une texture légèrement huileuse du plus bel effet. La canne est ici moins dominante et c’est un anis conquérant qui prend les choses en main. On retrouve la touche iodée alors qu’une pointe sucrée apparait et nous offre donc une synthèse sucrée salée très intéressante.
L’anis ne lâche pas sa place de leader. On remarque ici – comparativement aux autres rhums dégustés – une absence d’amertume et pour finir la note iodée est encore présente.
Oh que ce rhum est intéressant et bon, gourmand et original avec une vraie identité !
“Normal” qu’il se démarque des autres, il vient de bien plus loin : Tahiti ; il s’agit du Mana’o.

Mana’o (photo : Rhum Attitude)
Finissons-en, avec un rhum au nez très végétal et moyennement expressif. Les arômes sont timides et le poivre, le citron vert et la canne font presque jeu égal.
La bouche, elle, est plus sympathique avec une canne plus présente, une intensité accrue et des notes végétales en retrait. Il offre même une certaine douceur boostant la gourmandise naissante.
La finale est un mariage entre une canne végétale et une fraicheur citronnée qui fonctionne assez bien sans être exceptionnelle.
Un rhum qui, sans réel défaut, ne se fera pas non plus remarquer. Il pèche par un certain manque d’identité.
On revient chez Dillon avec un autre de leurs blancs “récemment” sortis, le Ti Flè Blé.

Dillon Ti Flè Blé (photo : Référence Rhum)
Voilà, on a fait le tour de ce b(l)anc d’essai. Et une fois de plus on se retrouve avec un palmarès qui peut étonner.
En bas du classement, nous avons la Cuvée Caribaea de Chantal Comte, qui n’aura vraiment pas su séduire, où la complexité n’est pas au service du plaisir. Vient ensuite le Dillon Ti Flè Blé, qui lui, est assez classique mais manque d’intérêt. La seconde marche du podium revient à une paire de rhums que nous n’avons pas pu départager : le Favorite Rivière Bel air et le Dillon Farandole ; deux rhums où la canne à sucre est la star et que nous avons eu plaisir à déguster.
Vous l’aurez compris, la médaille d’or revient au Mana’o. Je l’ai dit : gourmand, complexe, qui sort du lot de par son profil original… Malheureusement il a un point noir, son prix qui avoisine les 55€ et cela peut faire hésiter, même si à la lumière de cette dégustation à l’aveugle, il les vaut peut-être bien !
A bientôt pour une nouvelle confrontation 🙂

Notre line up dans l’ordre de dégustation
Première dégustation de blancs pur jus de canne.
Seconde dégustation de blancs pur jus de canne.
Troisième dégustation de blancs pur jus de canne.
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