Punaise ! PUNAISE ! Mon dernier Rhum Fest Paris remonte à 2018 ! Annulation des deux dernières éditions pour les raisons que l’on connait et absence de votre serviteur en 2019 pour cause de tour du monde (oui, non là je ne me plains pas). Bref, ma soif de découvertes et de partages rhumfestiens était au plus haut. Je me suis rendu compte sur mes deux jours de présence (oui, malheur, je n’ai pas pu m’y rendre le lundi), que j’étais loin d’être le seul excité, tant au niveau des visiteurs, que des marques – sans même parler des organisateurs du salon.

Et justement pour ces retrouvailles, les personnes aux manettes avaient mis les petits plats dans les grands et nous ont gratifié d’un tout nouvel espace bien plus vaste, où tous les exposants étaient rassemblés et où il était bien plus facile de circuler. Bien sûr, certains stands étaient tout de même difficiles d’accès devant le succès rencontré, mais ça, il faut s’y faire, cela sera toujours le cas. Vous l’aurez compris, j’étais drôlement content de retrouver ce salon du rhum, qui avait d’ailleurs été mon tout premier salon dédié aux spiritueux de canne, ça remonte à 2014. D’autant plus heureux que c’est toujours l’occasion de retrouver ce petit monde du rhum, ces amateurs devenus potes ou encore ces passionnés avec lesquels j’échange sur les réseaux sociaux mais que je n’ai pas toujours pu rencontrer en live. Cette édition 2022 du Rhum Fest n’a pas manqué de rigolades, de discussions, de comparaisons d’avis, de tuyaux… j’ai même réussi à caser quelques dégustations (!) et c’est de celles-ci dont je vais vous parler. Comme d’habitude, des notes très succinctes – pour ne pas dire parfois lapidaires – c’est le format salon qui veut ça mais j’espère avoir capturé le plus important afin de vous le retranscrire.
Au programme de cette première partie, uniquement des rhums blancs pur jus. J’ai consacré encore plus de temps que d’habitude à explorer ce monde car il y avait énormément de ces rhums non vieillis. Autant vous dire tout de suite qu’il y en aura aussi quelques-uns dans la deuxième partie.
Baie des Trésors – Plein Soleil – 54%

Voilà un rhum blanc que j’attendais avec impatience après avoir goûté une version non définitive il y a quelques mois de ça lors du Salon Club Expert sur le stand de Baie des Trésors où les deux élevés sous bois étaient présentés. Et bien ce Plein Soleil confirme ma première impression : très intense, vivacité, gras, frais et canne, pareil en bouche, finale longue et plus florale. J’ai beaucoup aimé.
Papillon Blanc – 53%

Papillon est produit chez Longueteau (avec des cannes qui ne viennent pas seulement du domaine) et est une gamme qui était initialement destinée à la grande distribution. Mais les choses changent et certaines références de la jeune marque vont désormais être disponible chez les cavistes ; parmi elles, ce nouveau blanc à 53%. Une jolie canne fruitée et grasse au nez, très engageant. Bouche un tout petit peu en deçà mais un alcool très bien dosé. Une jolie découverte.
Longueteau Parcelle 11 – 55%
Longueteau justement maintenant avec le lancement d’un nouveau rhum parcellaire, issue de la parcelle 11, qui est plantée en canne rouge. Plus végétal et frais que le précédent avec une finale légèrement anisée. Plutôt sec et droit pour un canne rouge, ce qui m’a un peu déçu étant donné que j’aime l’habituelle franche gourmandise de cette variété de canne.
Père Labat

Deux références également dégustées en septembre dernier chez Dugas, auxquelles je souhaitais me frotter à nouveau.
Père Labat Bio – 52%
Identité forte avec un côté canne organique, poivre, mangue mûre. Sucrosité. Il confirme non seulement sa gourmandise mais aussi son caractère.
Père Labat Clos Parcellaire Les Mangles – 53%
On retrouve un peu les curseurs du bio mais plus poussés, moins de fraîcheur et un peu de terre et de notes fermentaires. L’alcool est discret. Encore plus d’identité donc que le Bio et je sens qu’il faut du temps pour l’apprécier pleinement et il est justement en train de me faire son effet ^^
Dillon

Un petit tour chez Dillon dont je vous parlais des derniers rhums vieux récemment sur ma page Facebook (le 2013 brut de fût et le 9 ans). J’ai toujours beaucoup aimé les blancs de cette maison (le 55 embouteillé en Martinique était vraiment délicieux) et c’était l’occasion de se les remettre en tête.
Dillon Blanc – 50%
Une vraie canne gourmande, simple et efficace. Gras mais pas très frais, peut-être petit souci sur la finale pour ce rhum Dillon de base que l’on trouve chez les cavistes.
Dillon Ti Flè Blé – 50%
Plus frais et équilibré que le classique, un bel agricole qui offre un condensé efficace de la catégorie.
Dillon Canne rouge 2019 – 50%
Une belle canne rouge gourmande, que j’avais déjà bien appréciée lors du Rhum Society en 2020. Contrairement à ce que pas mal de monde pouvait penser, il ne s’agissait donc pas d’une nouveauté.
Karukera L’Intense récolte 2020 – 58.5%

Nez entre canne, citron et notes capiteuses. L’alcool est mesuré – ce qui n’avait pas toujours été le cas sur les différents batchs. Il m’a fait une bonne impression et se classe, selon moi, juste après le premier batch.
Clément Canne Bleue 2021 – 50% et JM Jardin Macouba – 53.4%

Avant de vous parler de ces deux-là, je dois vous dire que je suis rarement client des rhums blancs de ces deux maisons ; trop de végétal sur les JM et pas assez d’intensité sur les Clément. Mais l’effet “millésime” des Canne Bleue est marqué et selon les cuvées, il y en a qui ont pu être à mon goût, comme je m’en suis rendu compte sur des dégustations à l’aveugle.
Justement, le Clément est plutôt sur une année réussie avec un rhum agricole classique et complet malgré une légère dominante végétale.
Le JM fut une bonne surprise avec plus de fraîcheur que sur le Clément et pas ce côté herbacé qui me dérange souvent, bref, Jerry avait raison 😉
Ferroni

On ne présente plus la série des Dames-Jeannes chez Ferroni. Ces blancs, agricoles ou non, présentent tous la typicité de leur origine (avec quelques ovnis tout de même) et sont – presque – toujours à 57%. Je vous parlais des huit précédentes expressions dans cet article.
Dame-Jeanne 13 Canaries – 57%
Belle canne atypique, fruitée et grosse sucrosité. Le pot still est finalement assez discret et tant mieux ; long.
Dame-Jeanne 14 Canaries – 67,5%
Encore plus de fruits sur ce brut d’alambic où l’on a plus le côté pot still avec une brise marine marquée. Étonnante amande en finale. Quand même très vif à ce degré. Je pense avoir préféré le réduit.
Dame-Jeanne 15 Martinique – 57%
Le nez est assez classique, puis la bouche s’écarte des standards avec plus de fruit, essentiellement l’ananas. Jolie longueur fraîche. Pas mal, sans qu’il ne m’ait totalement convaincu.
Dame-Jeanne 16 Afrique du Sud – 57%
Cette numéro 16 a passé 6 semaines en dame-Jeanne contre environ 3 pour les autres.
On reconnaît bien Mohba mais un peu moins « agressif » et plus arrondie. Fonctionne bien.
J’essaierai de vous écrire un article plus complet à leur sujet, quand j’aurai un peu de temps 🙂
La Favorite

Dur de se frayer un chemin jusqu’au stand de La Favorite, tant il était pris d’assaut, mais j’ai réussi et ai pu y déguster les nouvelles récoltes de deux blancs de la distillerie. J’avais hâte de les découvrir, puisque selon les années, l’un comme l’autre de ces rhums ont eu à offrir des profils assez différents.
La Favorite La Digue récolte 2021 – 52%
Végétal à tendance terreuse et poivrée. Vif et petite sucrosité. Un peu trop austère à mon goût.
La Favorite Rivière Bel’Air récolte 2021 – 53%
Mieux que la Digue avec plus de canne gourmande et moins de notes végétales terreuses. En d’autres termes, il est vraiment très bien ce nouveau Bel’Air.
Manao Rangiroa – 48,5%

Il s’agit du troisième batch de ce rhum de Polynésie Française. Les premiers étaient franchement réussis, aussi l’attente envers celui-ci étant grande.
Il nous offre une superbe association entre canne organique et canne gourmande plus classique, et ce, autant en bouche qu’au nez. J’ai beaucoup aimé !
Dix-huit rhums blancs “agricoles” pour commencer, dont certains vraiment délicieux, nous voilà chauds pour la suite, où l’on continuera sur notre lancée avant de passer aux vieux purs jus dans la deuxième partie et pour finir par la mélasse – mais pas que – dans la troisième et dernière partie. J’ai encore du boulot ! 😀
La suite, c’est par ici :
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