Ben voilà, on a remis ça, et qui plus est avec une session survitaminée, puisque le degré de cette neuvième dégustation de rhums blancs agricoles à l’aveugle était de 59/60. Six rhums dans le line-up, dont un sample “défectueux” qu’on laissera de côté. Ce sont donc cinq rhums que mes compères et moi avons dégusté sans savoir ce qu’il y avait dans les verres. Voilà ce qu’il s’est passé.
Le nez du premier rhum mérite beaucoup de qualificatifs : fin, équilibré (entre fraicheur et notes plus lourdes) et tout simplement sympa. Caractérisé par une canne gourmande, des arômes de mangue (qui perdent en intensité les minutes passant), une pointe végétale et une touche florale, ce rhum propose un très joli condensé de pur jus. Ajoutez-y un alcool bien maitrisé et vous obtenez un super nez.
L’alcool est un peu plus marqué en bouche mais une légère sucrosité se manifeste sur l’attaque. On retrouve tout de suite la canne qui règne en maître. Il se fait plus sec et plus droit, réglé comme du papier à musique.
La finale est également sur la canne mais aux accents légèrement amères et salés.
On commence fort là, un bon rhum sans aucun défaut et au nez remarquable de complexité, de netteté et de plaisir. La barre est haute !
Habitation Velier – Muller LL IV/3177 – 59%

Rien à voir avec le nez de ce second rhum et ses arômes de colle, de beurre et de canne entre fruitée et végétale. Une grande fraîcheur s’en dégage, accrue par l’alcool, qui se fait sentir. Original et pas désagréable mais pas totalement convaincant non plus.
La bouche est plus simple et plus classique. Sa dominante canne gourmande rend ce rhum très plaisant, d’autant que l’attaque est chaleureuse avec un alcool mesuré.
La finale est malheureusement trop courte sur une canne bien timide.
Un nez hors normes mais en demi-teinte, une bouche simple mais efficace et une finale qui nous laisse sur notre faim…
Père Labat 59 – 59%

On change encore totalement de profil avec ce troisième concurrent au nez vif et très fruité ! J’ai rarement eu l’occasion de mettre le nez dans un rhum blanc aussi fruité et exotique, l’alcool qui se fait sentir, accentue encore ces arômes. Puis avec du repos, les fruits laissent progressivement de la place à la canne, ce qui sans être désagréable, lui fait un peu perdre de sa typicité.
La bouche, plutôt réussie, nous a cependant laissé dubitatif car nous n’avons pas réussi à identifier l’arôme dominant, qui nous a d’ailleurs semblé un peu étrange. L’alcool est marqué et se font remarquer les saveurs sucrée et salée. Surprenante que cette bouche.
La finale est moyennement longue et c’est bien la canne, sous sa facette végétale, qui clôt cette dégustation.
Original et au nez vraiment remarquable, ce rhum ne nous a pas laissés indifférents.
Toucan La Confrérie du Rhum – 60%

On “retombe sur nos pattes” avec ce quatrième rhum de la série : vif et classique (dans le bon sens du terme), c’est la canne la star, avec la fraicheur du citron vert en guest star et la réglisse qui fait une petite apparition. Simple et efficace.
Une grande fraîcheur sur la bouche, amplifiée par l’alcool, et une légère sucrosité en attaque, voila comment se développe ce rhum au palais. Il garde son côté classique mais il pèche un peu par un manque de gourmandise.
La finale est assez longue, toujours sur la canne mais la réglisse ressort. Elle s’achève sur une pointe salée.
Dans son style, il est réussi mais son léger manque de gourmandise le dessert.
Karukera L’Intense batch 3 – 60.3%

Le dernier joue encore dans un registre bien différent des précédents. L’alcool est moins marqué que sur les autres mais c’est surtout ses arômes qui le distinguent : poire, amande et touche de poivre. Nous sommes bien loins d’un rhum même si le repos nous rapproche de la canne.
La bouche nous ramène sur un rhum mais à la texture aqueuse. Heureusement la canne est gourmande, l’attaque légèrement sucrée et la bouche globalement marquée par une grande fraîcheur, là encore accentuée par le haut degré d’alcool.
Rien à signaler sur la finale qui n’a pas de défaut mais pas non plus de qualité qui se distingue.
Un nez vraiment atypique et intéressant, puis une bouche et une finale plus moyennes.
Bielle 59 – 59%

Commençons par le bas du classement avec justement le dernier dégusté, qui n’est autre le Bielle 59 classique. J’en avais un meilleur souvenir et cela fait ressurgir la fameuse question du lieu de la mise en bouteille ; là c’était un échantillon, alors pas moyen d’y répondre mais je pense qu’il s’agit d’un batch embouteillé en métropole. En quatrième place ex aequo, le second et le quatrième de notre sélection, respectivement le Père Labat 59 et l’Intense de Karukera batch 3, qui dans des styles bien différents n’ont pas réussi à atteindre les deux premières marches du podium. Et justement la médaille d’argent revient au troisième dégusté et à l’unique non guadeloupéen de cette transversale avec le Toucan (Guyane Française) sélectionné par la Confrérie du Rhum et son nez fruité dévastateur. Cela nous laisse donc avec le premier de notre line up, qui n’est autre que le Müller de chez Habitation Velier, qui confirme vraiment tout le bien que tout le monde en pense ! 🙂 Une fois de plus bravo maestro Capovilla !
Transversale n°1
Transversale n°2
Transversale n°3
Transversale n°4
Transversale n°5
Transversale n°6
Transversale n°7
Transversale n°8
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