C’est reparti pour une dégustation à l’aveugle de rhums blancs purs jus de canne. Ils sont dans la catégorie de 53 % à 62 %.
Au programme, Guadeloupe, Polynésie, Martinique et Cap-Vert.
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Nez : Semble classique rhum agricole dans le genre canne bleue. Plutôt équilibré, mais tout de même assez sec et fin. Un peu de zeste, un peu de poivre en plus de cette canne. L’intensité est moyenne, voire timide et l’alcool parait bien dosé.
Bouche : Sucrée, acide et plus concentrée que prévu, l’attaque fonctionne bien. En milieu de bouche apparait cependant une saveur étrange, pas très agréable ; quelque chose entre plastique et fruits de mer.
Finale : Une fraicheur végétale demeure plusieurs dizaines de secondes sans sombrer dans l’amertume, ce qui est appréciable.
Conclusion : Impression mitigée de ce rhum, bien que globalement, elle soit plutôt positive.
Reimonenq Manta – 55 %

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Nez : Canne plus gourmande, gorgée d’un jus sucré. Définitivement plus à mon goût par ce surcroit de gourmandise. L’intensité monte d’un cran et l’alcool aussi. Il n’est pour autant pas exempt de fraicheur et d’« acidité » et offre un bel équilibre.
Bouche : La gourmandise promise de la canne n’est pas aux abonnés absents, elle ne déçoit pas. L’alcool, lui aussi, est bien là, supportable, mais il se fait remarquer. La texture soyeuse et la suavité accentuent le plaisir. La puissance et la fraicheur l’empêchent de souffrir de lourdeur.
Finale : Relativement longue, elle continue dans la même veine, bien qu’une petite note terreuse vienne s’incruster.
Conclusion : Très bien, malgré le (tout) petit bémol sur la force de l’alcool. Bien agréable !
Longueteau Cuvée RSMA – 60 %

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Nez : Ce troisième rhum est quelque part à mi-chemin entre les deux premiers en termes d’arômes, d’intensité et d’équilibre. Plus aérien que le second, il est aussi un peu moins gourmand. Un peu plus d’agrumes se distinguent alors qu’une timide note caoutchoutée ne trouve pas vraiment sa place.
Bouche : On retrouve cette double impression d’un pur jus équilibré et plaisant, puis cette touche « étrangère » qui n’a rien à faire là. Par ailleurs, l’alcool est bien dosé, mais la texture un peu trop fluide.
Finale : Une bouffée de poivre se remarque en fin de bouche et nous accompagne sur la finale. Le défaut en toujours là, un peu en retrait. Mais de manière générale, c’est essentiellement la canne à sucre, sous son visage végétal qui domine.
Conclusion : Il a des qualités, mais aussi des défauts, un peu trop présents.
La Favorite Blanc 55 – 55 %

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Nez : Très expressif sur une association canne et anis. Une touche marine, des arômes d’agrumes et une pointe terreuse apportent de la complexité et de la profondeur. Fraicheur, identité et plaisir, bref, bien.
Bouche : La concentration est frappante et fait penser à un pur jus distillé sur alambic et non sur colonne. On retrouve nos protagonistes et tant mieux tant ils s’allient avec harmonie. La douceur ne fait qu’accroitre le plaisir.
Finale : Moyennement longue, elle se précipite un peu vers une fin végétale et légèrement amère. Pas la meilleure étape de la dégustation.
Conclusion : Le nez et la bouche sont vraiment bien faits. Seule la finale est décevante – peut-être justement parce que les étapes précédentes sont très réussies.
Ferroni Dame Jeanne 11 Cabo Verde – 57 %

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Nez : Bonne première impression, entre autres du fait qu’il n’est pas si simple à appréhender. La canne prend le premier rôle, végétale et fruitée, elle donne envie de la croquer. Elle n’est pas seule : fruits exotiques, touche de vanille veloutée, agrumes mûrs et acides et petit air marin. Il se passe pas mal de choses mais tout se marie bien et le résultat est une réussite.
Bouche : Plus sèche et droite que prévue, il offre une belle explosion sur l’attaque. La quasi absence de sucrosité surprend, d’autant qu’on y trouve un peu de poivre et une note herbacée, à tendance anisée (qui amène un surcroît de fraicheur dans son sillage).
Finale : On reste sur notre lancée et ce 5ᵉ rhum pourrait alors être vu comme étant un peu austère, entre canne florale et végétale et toujours aussi sec.
Conclusion : Le nez laissait espérer mieux, mais la suite n’est malheureusement pas au niveau, sans être ratée.
Manutea Bio – 55 %

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Nez : Floral et entêtant, voire écœurant. Le tour de moulin à poivre n’y change pas grand-chose. Intense, il l’est, mais en l’occurrence, ce n’est pas pour le mieux…
Bouche : Un peu mieux ici, légère sucrosité et jolie intensité. La canne apparait et fait partiellement oublier la première impression.
Finale : On revient sur le profil trouvé au nez. Dommage.
Conclusion : La bouche est l’unique moment où j’ai pris du plaisir sur ce rhum.
HSE Canne d’Or 2019 – 55 %

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Et voilà pour la dégustation à l’aveugle numéro 20 !
On débute avec une énorme surprise, le HSE Canne d’Or 2019 qui finit à la dernière place. Cependant, comme c’est déjà arrivé deux fois auparavant lors de ces dégustations à l’aveugle, je vais intégrer ce rhum à un deuxième line up à l’aveugle. En effet, je pense que mon échantillon était défectueux. Ayant déjà goûté ce rhum et l’ayant trouvé très bon, je lui donnerai une seconde chance. J’ai une bouteille, ça tombe bien ! À la 5ème place, c’est le rhum blanc 55 de La Favorite qui ne m’a pas convaincu. Même si l’on met de côté ce défaut que je n’ai pas vraiment su qualifier, il a simplement manqué de plaisir. On file en Guadeloupe pour la 4ème place, avec la distillerie Reimonenq et son rhum Manta, que je qualifierais de moyen plus. On vogue encore vers d’autres latitudes avec le numéro 3, direction la Polynésie et le Manutea Bio. Cette dégustation à l’aveugle confirme mon impression sur salon : bon, mais pas mon préféré de la distillerie. Et on voyage encore une fois pour atteindre l’île où est né le rhum qui prend la deuxième place du podium. C’est le Ferroni Dame Jeanne 11 du Cap-Vert qui s’illustre. Un rhum pur jus distillé sur petit alambic sans les défauts qui caractérisent souvent cette famille de rhums. Vous l’aurez compris, c’est encore Longueteau qui prend la première place, avec cette fois-ci la cuvée RSMA. Une nouvelle réussite de la distillerie guadeloupéenne !
Retrouvez ici les précédentes dégustations à l’aveugle de rhums blancs pur jus de canne :
Transversale n°1
Transversale n°2
Transversale n°3
Transversale n°4
Transversale n°5
Transversale n°6
Transversale n°7
Transversale n°8
Transversale n°9
Transversale n°10
Transversale n°11
Transversale n°12
Transversale n°13
Transversale n°14
Transversale n°15
Transversale n°16
Transversale n°17
Transversale n°18
Transversale n°19
Et, voici les dégustations à l’aveugle des purs jus de canne en version brut de colonne :
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 1
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 2
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 3
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 4
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 5










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