Il y en a trop !
Oui, ce n’est pas demain que je vais en avoir terminé avec ces dégustations à l’aveugle… Tant mieux, j’aime ça !
Je vous offre aujourd’hui la 19ème série, qui, comme vous allez le voir, s’est révélée être d’un très haut niveau.
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Nez : Canne « pleine » qui offre autant des notes végétales et florales que fruitées. Le poivre est également bien présent. Le repos ne lui fait pas du bien, il fait disparaitre la facette fruitée aux profits des deux autres, ce qui lui retire en grande part de son attrait. Une note fermentaire fait son apparition.
Bouche : en bouche, on a bien les marqueurs d’un rhum pur jus de canne. L’attaque est vive sans brûler et offre une belle intensité. Une légère sucrosité lui fait du bien.
Finale : Plutôt longue. La canne est rapidement végétale et se fait de plus en plus amère.
Conclusion : c’est en bouche que ce rhum s’exprime de manière la plus convaincante, le reste de la dégustation est un peu en dessous, bien que le premier nez fut séduisant.
HSE Christian de Montaguère – 55%

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Nez : Moins complexe que le précédent mais aussi plus plaisant. La canne à sucre y est gourmande, fruitée et veloutée. Une légère acidité du zeste de citron vert s’y trouve également et est bienvenue. Son profil est complété par une timide note d’anis. Les minutes passant, il reste fidèle à lui-même, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Bouche : jolie texture et belle intensité qui va progressivement croitre, sans trop chauffer. On y retrouve cette belle canne légèrement sucrée, vraiment agréable, toujours épaulée de citron vert et de graines de fenouil.
Finale : elle reste fraiche un moment, avant de doucement évoluer vers un profil plus végétal sans cependant arriver au niveau du premier.
Conclusion : Juste très bien. Aucun défaut à mon palais et un profil très plaisant.
Longueteau Constellation 2022 – 57.5%

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Nez : On part sur une autre île, mais je n’arrive pas à identifier laquelle. C’est l’herbe coupée et le foin qui se distinguent. On sort de nos repères habituels mais en bien. Le mastic et un côté huileux sont également de la partie.
Bouche : Texture grasse et alcool mesuré. On retrouve nos acteurs et on reste donc sur un profil végétal (mais pas amer) pas exempt de fraicheur. L’ensemble marche plutôt bien. Un élément me dérange un peu mais je n’arrive pas à mettre le doigt (ou un nom) dessus.
Finale : plus longue que les deux précédentes, le palais est vraiment marqué pour un moment.
Conclusion : Ni Guadeloupe, ni Martinique pour sûr, il parvient à se démarquer positivement. Pas mal.
Mauricia L’Intendance – 60%

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Nez : Belle concentration pour une canne sucrée, fruitée et anisée. Il n’est pas sans rappeler le numéro 2 mais la canne y est un peu moins présente et l’anis se trouve au premier rang. Le velouté de la mangue est fort agréable. Ce profil n’est pas si commun et il me plait beaucoup. Une touche de truffe ? Peut-être.
Bouche : On a exactement ce qui était promis : canne à sucre, anis, sucrosité et fruits. Le tout est présenté sur un remarquable équilibre ainsi qu’une belle concentration. L’alcool est parfaitement dosé.
Finale : Longue, canne et anis vont main dans la main un bon moment.
Conclusion : Très bon. Sans certitude, je me dis qu’on est chez Manutea et si c’est le cas, cela confirme tout le bien que je pense de leurs rhums blancs !
Manutea Quintessence – 59.9%

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Nez : On retrouve un rhum agricole classique. Un archétype de pur jus de canne des Antilles Françaises (quand ils sont réussis). Une canne fraiche et fruitée, un peu herbacée avec une pincée de poivre. Marche bien.
Bouche : Grosse sucrosité, presque trop, mais non ! On perd en fraicheur et on gagne en intensité. Très simple, sans doute un peu trop, même s’il n’en est pas moins facile à déguster. Là, on s’éloigne cependant des départements d’outre-mer.
Finale : L’impression sucrée demeure mais les arômes s’éteignent assez rapidement.
Conclusion : Le nez laisse présager mieux et bien qu’il soit réussi sur l’ensemble de la dégustation, la simplicité de la bouche et la finale assez courte le desservent.
Ferroni Dame Jeanne n°13 Canaries – 57%

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Nez : Là encore, bien que différent du 5ème, nous voilà face à un profil récurrent mais qui me plait moins. La canne s’y développe sous des airs herbacés, terreux et légèrement poivrés. Heureusement, les agrumes (dont l’orange) viennent l’améliorer et bien qu’il faille aller les chercher au fond du verre, ils se remarquent et font du bien.
Bouche : grosse intensité dès l’attaque, il est même presque un peu trop puissant mais la relative suavité nous fait oublier l’alcool. Un peu simple mais sympa.
Finale : Moyennement longue, comme souvent, elle va s’éteindre sur des notes plus végétales et un peu austères.
Conclusion : Il se défend sans vraiment convaincre. Au niveau du premier dégusté de ce line-up.
Saint James Cœur de Chauffe – 60%

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Comme je vous l’annonçais, du haut niveau ! Et des rhums qui ont été durs à départager, du moins pour certains d’entre eux. Ils sont justement trois à se partager la 4ème place (une première !) : Le Ferroni Dame Jeanne 13 (que j’avais pris pour un rhum des Antilles Françaises en début de dégustation), Le Saint James Cœur de Chauffe, sans réel défaut mais sans le plus qui lui aurait fait gagner des points et le HSE Christian de Montaguère. Ce rhum a des qualités mais je l’ai trouvé un peu en dents de scie. En revanche, je l’aime réellement en ti-punch.
La troisième place est prise par un rhum de l’île Maurice, le Mauricia Intendance, qui dépasse les trois précédents d’une très courte tête grâce à son profil à part et séduisant.
Impossible de départager les deux premiers. Le Constellation 2022 de Longueteau et le Quintessence de Manutea occupent donc la première place, coude à coude. J’avais une image extrêmement positive de ces deux rhums, voilà qui est confirmé à l’aveugle. Malgré les vaillants concurrents, ces deux-là étaient intouchables.
Retrouvez ici les précédentes dégustations à l’aveugle de rhums blancs pur jus de canne :
Transversale n°1
Transversale n°2
Transversale n°3
Transversale n°4
Transversale n°5
Transversale n°6
Transversale n°7
Transversale n°8
Transversale n°9
Transversale n°10
Transversale n°11
Transversale n°12
Transversale n°13
Transversale n°14
Transversale n°15
Transversale n°16
Transversale n°17
Transversale n°18
Transversale n°19
Transversale n°20
Et, voici les dégustations à l’aveugle des pur jus de canne en version brut de colonne :
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 1
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 2
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 3
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 4
Dégustation à l’aveugle de bruts de colonne partie 5










Trés interessant, je n’ai malheureusement gouté ni le Tahitien ni le Mauricien !
J’aurais bien aimé voir dans ce comparatif Le Baie des Trésors Plein Soleil 2022 et Le Braud & Quenesson 59,2 deux délices.
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Le Tahitien devrait être au Club Expert Dugas, profites-en 🙂
Je suis d’accord avec toi sur les deux autres, il faudra que les intègre à des dégustations à l’aveugle à venir.
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